FICA : Zahia Yahi et Ahmed Bedjaoui répondent à Merzak Allouache

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FICA : Zahia Yahi et Ahmed Bedjaoui répondent à Merzak Allouache
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Zahia Yahia, commissaire du Festival international du cinéma d’Alger (FICA), clôturé samedi 10 décembre, a répondu au cinéaste Merzak Allouache, président du jury, qui a décidé de claquer la porte à une journée de la fin de la manifestation.
« Du cinéma « engagé’ au cinéma « dégagez »… Désolé pour les cinéphiles algériens qui n’ont pu voir plusieurs films déprogrammés par ce festival de la honte. Je suis rentré chez moi. En attendant des jours meilleurs. Pauvre cinéma algérien… », a écrit Merzak Allouache sur son compte Facebook.


Une manière de protester contre la déprogrammation du long métrage « Al Akhira » d’Adila Bendimerad et de Damien Ounouri sur décision du ministère de la Culture et des Arts et contre les incidents techniques qui ont empêché la projection de son dernier film « La famille » au Palais de la culture Moufdi Zakaria. La projection était prévue le jeudi 8 décembre.


« Nous avons fait des propositions au réalisateur. Le film n’a été projeté lors d’un Focus (consacré aux femmes). Le directeur artistique est allé voir le réalisateur pour lui proposer de projeter le film à la salle Ibn Zeydoun, qui est mieux équipée techniquement, à la clôture du festival. Le réalisateur a refusé. Nous avons respecté son choix. La réciproque n’est pas tout a fait vraie. Il s’agit bien d’un problème technique. Je pense que la solidarité, c’est important dans les manifestations culturelles. C’est décevant. La colère et le chagrin sont légitimes et partagés. Mais, en même temps, il y a d’autres sentiments qui sont tout aussi légitimes », a déclaré à 24 H Algérie, Zahia Yahi. 


« Des difficultés que nous assumons »

« Le film « La famille » n’a pas été projeté parce que le son n’était pas bon. Je suis allé voir le réalisateur et je lui ai proposé de le projeter samedi 10 décembre à la salle Ibn Zeydoun, dans la matinée, ou à la cinémathèque d’Alger, dans l’après-midi du même jour. Une solution alternative. Le réalisateur a refusé disant préférer retirer son film. J’ai dit que je respecte ce choix. Nous sommes déçus de ne pas pouvoir présenter ce film au public. Je ne comprends pas comment après, on vient nous dire que nous avons « dégagé » ce film. Ce n’est pas vrai. C’est totalement faux », a réagi Ahmed Bedjaoui, directeur du FICA, sollicité par 24 H Algérie.


« Depuis le début du festival, ce réalisateur (Merzak Allouache)  ne voulait pas que son film passe. Je me suis déplacé à l’hôtel pour m’excuser auprès de lui et lui proposer des solutions. Il a décidé de prendre une position. C’est désolant. Je suis le premier à avoir écrit un article sur le premier film de Merzak Allouache, « Omar Gatlato », en 1976. Depuis, je l’ai toujours soutenu que ce soit dans les commissions de lecture du FDATIC ou dans d’autres domaines. J’ai écrit des livres sur lui », a soutenu Ahmed Bedjaoui.


Et d’ajouter :  « Nous avons eu quelques difficultés que nous assumons. Nous avons voulu donner au public plus que ce qu’il réclamait et les moyens que nous avons pour préparer ce festival sont en diminution au lieu d’être en augmentation. Le volume augmente, les moyens diminuent. Nous savions que nous allions avoir des problèmes. Les gens nous jugent comme si nous avions des milliards. Nous travaillons pour le public. Après, il y a quelques problèmes techniques marginaux. Beaucoup de salles en Algérie ne sont pas équipées avec les DCP de dernière génération Dolby ».

« Ce festival est destiné au public »


Cette question a également été abordée sur scène par Zahia Yahi.  « Merci surtout pour votre indulgence à l’égard des ratés et des incidents techniques qui nous ont éloigné de la perfection souhaitée et pour lesquelles nous avons proposé des alternatives. Ce genre d’incidents a émaillé d’autres festivals plus prestigieux que le nôtre, doté d’infiniment plus de moyens que le nôtre. Incidents relégués au second plan parce que ce n’est pas là l’essentiel », a-t-elle déclaré lors de la cérémonie de clôture, à la salle Ibn Zeydoun, à l’Office Riad El Feth, à Alger.
« Nous essayons d’aller de l’avant.

Ce festival a révélé de jeunes talents algériens. C’est important. Le cinéma algérien peut compter sur une relève. Le festival doit avoir nettement plus de moyens financiers », a souligné Zahia Yahi dans une déclaration à la presse.


« J’ai tenu à dire que ce festival est destiné au public. Je voudrais me référer à l’appel du Premier novembre 1954 qui commençait ainsi : « À vous qui êtes appelés à nous juger ». Alors, nous travaillons pour le public. Nous savons depuis trois ans, il n’y a pratiquement pas d’occasions pour voir des films qui viennent de partout, Grande-Bretagne, Canada, Rwanda, Suède, Amérique du Sud…C’est celà le plus important. Il s’agit de fenêtres ouvertes sur le monde. Nous assumons les petites insuffisances et nous nous excusons auprès de ceux qui en ont souffert. Nous travaillerons pour régler ce genre de problèmes, sinon nous disparaitrons. Avant de disparaître, nous travaillerons », a souligné Ahmed Bedjaoui, lors de la même cérémonie de clôture.

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