Le sommet Etats-Unis-Afrique au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement s’est déroulé, jeudi 15 décembre, à Washington. L’Algérie était représentée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
Aïmene Benabderrahmane, qui a représenté le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris part mercredi 14 décembre au Forum d’affaires afro-américain. Il a fait une intervention, en compagnie d’autres responsables africains, lors d’une session intitulée « Bâtir un avenir durable : partenariats pour le financement des infrastructures de base en Afrique et la transition énergétique ».
« Pour diversifier l’économie, il faut diversifier les sources de financement. L’Algérie a décidé de revoir tout l’arsenal juridique et réglementaire lié à l’investissement pour donner plus de confiance et de garanties aux investisseurs. Pour la première fois, l’Algérie a promulgué une loi sur les investissements avec tous les instruments y afférents. Nous avons décidé aussi de créer le guichet unique et une plateforme numérique dédiés à l’investissement pour éviter la bureaucratie négative qui régnait jusqu’à une date récente. C’est une révolution dans le climat des affaires en Algérie pour inciter les investisseurs à venir », a-t-il déclaré.
« Des garanties pour le transfert des dividendes et des capitaux »
Il a estimé que tous les secteurs sont ouverts à l’investissement en Algérie. « La nouvelle loi accorde des garanties pour le transfert des dividendes et des capitaux et pour la stabilité juridique qui était un obstacle par le passé. Nous avons analysé la situation et étudié tout ce qui empêchait le développement de l’investissement en Algérie. Nous avons tiré profit de toutes les études et des rapports faits par la Banque mondiale, pris en compte toutes ces approches dans les réformes économiques », a détaillé le Premier ministre.
« Nous souhaitons qu’il ait des partenariats gagnant-gagnant avec tous les investisseurs qui souhaitent pénétrer le marché algérien. C’est un marché de plus de 46 millions de consommateurs proche de l’Afrique, de l’Europe et du monde arabe. Nous avons une vision d’intégration avec le voisinage africain. Nous réalisons des infrastructures de base en vue de réaliser le développement, briser l’isolement de pays africains qui n’ont pas d’ouverture sur la mer et booster les économies africaines », a-t-il ajouté. Il a cité l’exemple du projet, actuellement en cours, de la route devant relier Tindouf (Algérie) à Zouérate (Mauritanie), « qui sera un véritable corridor économique entre l’Algérie et l’Afrique de l’Ouest ».
« L’Algérie est le troisième partenaire commercial des Etats Unis en Afrique »
Il a parlé aussi de projets de voies ferrées et d’énergies renouvelables (solaire, hydrogène vert, etc). « A ce propos, nous souhaitons profiter de toutes les expériences pour réduire les délais et limiter les coûts », a-t-il noté.
Aïmene Benabderrahmane a également rencontré des opérateurs économiques américains en présence de membres du Conseil d’Affaires algéro-américain. Il a plaidé pour donner « plus de contenu économique » aux relations entre l’Algérie et les Etats Unis : « L’Algérie aspire à exploiter toutes opportunités d’intégration entre les économies de nos deux pays, à élever la valeur des investissements sur la base du principe gagnant-gagnant et à augmenter le volume des échanges en les diversifiant ».
Il a mis l’accent sur la dynamique que connaît la relation entre l’Algérie et les Etats Unis ces derniers temps et rappelé que l’Algérie est le troisième partenaire commercial des Etats Unis en Afrique. « Durant les neuf premiers mois de l’année 2022, la valeur des échanges commerciaux entre nos deux pays a atteint 3,1 milliards dollars, en hausse sensible par rapport à l’année écoulée », a précisé le Premier ministre.
Et de poursuivre : « nous devons être francs, tout le monde sait que le climat d’affaires en Algérie ne jouit pas d’une bonne visibilité aux Etats Unis et chez les opérateurs économiques américains. Laissez-moi vous dire que cette situation n’existe plus. L’Algérie est devenue aujourd’hui une destination pour les IDE grâce aux réformes économiques et à l’adoption d’une nouvelle loi sur les investissements qui consacre la liberté d’investir, la transparence et l’équité ».
Il a indiqué que la nouvelle loi ne fait plus de différence entre opérateurs économiques algériens ou étrangers, résidants ou pas, donne la possibilité de bénéficier d’exonérations fiscales et de fonciers et simplifie toutes les procédures.
« Les États-Unis faciliteront la mobilisation de capitaux privés »
« L’intégration de l’Afrique au sein des marchés mondiaux, le boom démographique et l’esprit d’entreprise et d’innovation à l’échelle du continent présentent une opportunité extraordinaire d’investissement dans l’avenir de l’Afrique pour les États-Unis. Les États-Unis soutiendront et faciliteront la mobilisation de capitaux privés pour alimenter la croissance économique, la création d’emplois et favoriser une plus grande participation américaine à l’avenir de l’Afrique », a souligné le Département d’Etat américain dans une note.
Et d’ajouter : « ensemble, les chefs d’entreprise et les dirigeants gouvernementaux renforceront les environnements propices au commerce et à l’investissement, notamment en favorisant l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de pratiques efficaces dans tous les secteurs, et identifieront et promouvront de nouvelles opportunités pour les Africains et les Américains. Grâce à des initiatives telles que le Partenariat pour l’infrastructure et l’investissement mondiaux (PGII) et Prosper Africa, les États-Unis fourniront un soutien opportun et coordonné répondant aux besoins des entreprises et des investisseurs, en particulier les micro, petites et moyennes entreprises et les entreprises appartenant à la diaspora et à des femmes, pour faire avancer les priorités en matière d’infrastructure et stimuler le commerce et les investissements bilatéraux. »