Les lauréats de la troisième édition du prix du président de la République de la langue et littérature amazighes ont été dévoilés, jeudi 12 janvier au soir, à la salle des conférences de l’université de Ghardaïa.
Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts, Brahim Boughali, président de l’APN, ont assisté à la cérémonie organisée par le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA). Hamid Lounaouci et Benattou Boumediène, deux conseillers du président Abdelmadjid Tebboune, étaient également présents.
132 candidats ont participé au concours organisé depuis 2020. Les oeuvres ont été étudiées, analysées et notée par un jury présidé par Youcef Necib qui a rappelé que les membres appartiennent tous à des universités, à des centres de recherche (Bouira, Khenchela, Béjaïa, Tamanrasset, Batna et Tizi Ouzou) et des départements ministériels.
« Le jury a travaillé sans connaître l’identité des participants préférant le système de code. Le secrétariat général du HCA envoie uniquement le numéro d’enregistrement de la candidature. Ce secrétariat identifie les candidats retenus après appréciation et notation de l’œuvre », a-t-il précisé.
Nadia Akeb Hadj Ali, premier prix en littérature
Dans la catégorie « Littérature exprimée en tamazight ou traduite vers elle », le premier prix est revenu à Nadia Akeb Hadj Ali pour un roman écrit en kabyle, « le poids du passé » qui évoque l’histoire d’un homme qui revient à son village après quarante ans d’absence.
Ait Ighil Mohand a décroché le deuxième prix. Le troisième prix est revenu à Sofiane Boucetta, enseignant de tamazight à Batna, pour une traduction de l’œuvre majeure de George Orwell, « La ferme des animaux » (publiée en 1945).
Ali Boulanouar de Beni Abbas a obtenu le premier prix dans la catégorie « Recherches sur le patrimoine culturel amazigh immatériel » Le deuxième et troisième prix n’ont pas été attribués par le jury.
Samir Ait Belkacem a décroché le premier et seul prix dans la catégorie « Recherches scientifiques, technologiques et numérisation » pour un projet de diffusion de films en tamazight à travers une plateforme numérique, « Isura.tv ».
Une plateforme de films en tamazight«
La plateforme sera lancée dans un mois. Nous avons engagé une équipe au Canada qui a travaillé sur le volet technique. C’est un projet qui date de quatre ans. Il ne s’agit pas de faire du copier-coller mais bien de créer une plateforme originale », a précisé Samir Ait Belkacem qui est également réalisateur et producteur de films.
Yahiaoui Mahdi de Béjaïa a obtenu le premier prix dans la catégorie « Linguistiques », suivi de Yacine Zidane de Béjaïa et de Aissa Bamoune de Ghardaïa.
Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, a déclaré, après la fin de la cérémonie, que la wilaya qui abritera la cérémonie de l’attribution du prix du président de la République de la langue et littérature amazighes en janvier 2024 sera annoncée après consultation de la hiérarchie (présidence de la République).
« Il s’agit d’un prix d’excellence »
« Si nous choisissons une wilaya du sud du pays, il faut préparer l’événement et mobiliser les moyens et des partenaires. Il y a des conditions à remplir. Nous devons tous contribuer à resserrer les rangs et à conforter le front interne », a-t-il plaidé.
A propos de la non attribution de certains prix, il a estimé que le jury est autonome dans ses décisions. « Nous rappelons encore une fois qu’il s’agit d’un prix d’excellence portant le nom du président de la République. La participation est importante mais il y a des propositions qui manquent de qualité ou qui ne respectent pas le règlement intérieur du concours. Les candidatures non retenues sont accompagnées de recommandations sur la réécriture ou la révision de la méthode du travail », a souligné le SG du HCA. Avant la cérémonie, le HCA a signé une convention avec l’université de Ghardaïa pour l’ouverture d’un département de la langue tamazight l’année prochaine.
