Un panel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) a recommandé mercredi de maintenir la stratégie actuelle de coupes de production, optant pour la prudence devant les incertitudes économiques persistantes.
Les membres du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) ont « réaffirmé leur engagement » envers l’accord décidé en octobre 2022 d’une réduction de deux millions de barils par jour jusqu’à fin 2023, selon un communiqué publié à l’issue d’une rencontre par vidéoconférence.
Ils se retrouveront de nouveau le 3 avril pour faire un point avant une réunion des responsables des pays exportateurs de pétrole (Opep) conduits par Ryad, et de leurs dix partenaires emmenés par Moscou, prévue le 4 juin à Vienne, siège du cartel.
Le JMMC n’a pas de pouvoir décisionnaire quant à une hausse ou une baisse des quotas mais discute des conditions de marché et fait des recommandations servant de base aux mesures prises par les ministres. Les analystes prévoyaient une telle conclusion, « l’incertitude entourant les perspectives économiques mondiales étant susceptible d’assombrir les prévisions de la demande », explique Craig Erlam, d’Oanda, dans une note.
Les investisseurs attendent toujours des signes concrets de la réouverture de la Chine, premier pays importateur de brut au monde, à la suite de l’abandon de sa politique « zéro Covid ». Des inconnues demeurent également autour de la production russe, quelques jours avant l’entrée en vigueur le 5 février de nouvelles sanctions occidentales.
Après le brut, l’embargo de l’Union européenne (UE) va s’étendre à l’achat de produits pétroliers russes, comme l’essence ou le fioul, et les pays du G7 plafonneront également le prix de ces produits. L’Opep+ avait pris l’habitude de se réunir tous les mois pendant la pandémie de Covid-19, qui avait ébranlé le marché, mais a commencé à espacer le rythme depuis octobre, sur fond de levée des restrictions sanitaires dans le monde.
Les cours des deux références mondiales sont retombées depuis l’automne 2022 et se situent désormais autour des 80 dollars pour le WTI américain et 85 dollars pour le Brent de la mer du Nord, loin de leurs sommets à plus de 130 dollars atteints en mars après le début de l’invasion de l’Ukraine.