La canicule s’étend samedi dans le monde, de l’Europe à la Chine en passant par les Etats-Unis, contraignant les autorités à prendre des mesures drastiques pour faire face à ces vagues de chaleur et de nouveaux incendies, nouvelle illustration du réchauffement climatique.
Dès samedi, l’Italie, du nord au sud, doit connaître une vague de chaleur, avec des records historiques de températures attendus dans les prochains jours. Dimanche, 16 villes seront en alerte rouge sur l’ensemble du territoire.
Dans plusieurs villes du centre, de Rome à Bologne, de Florence à Pescara, le thermomètre devrait atteindre 36/37°C dès dimanche, avant le pic redouté en début de semaine prochaine.
Selon le quotidien Il Messaggero, deux footballeurs amateurs de 48 et 51 ans sont morts vendredi soir, après des malaises probablement dus à la chaleur, au cours de matchs dans la région de Naples (sud).
Le Centre météo italien dit craindre « la vague de chaleur la plus intense de l’été mais aussi une des plus intenses de tous les temps ».
A Rome, le mercure pourrait monter jusqu’à 40°C lundi, puis 42 ou 43°C mardi, faisant exploser le précédent record de 40,5°C enregistré dans la capitale en août 2007.
Le nord de la péninsule ne devrait pas être épargné avec 38°C attendus mardi à Milan.
A l’instar de l’Italie, de nombreux pays en Europe font également face à une vaste vague de chaleur.
En Allemagne, sur une large partie du pays, les températures pourraient grimper jusqu’à 38 degrés, selon un communiqué du service météorologique allemand, publié samedi. De violents orages sont également à prévoir dans l’Ouest et le Sud-ouest avec un risque de rafales pouvant atteindre 110 km/h.
Acropole fermée
La Grèce souffre elle aussi d’une canicule qui contraint les autorités locales, pour la deuxième journée consécutive, à fermer l’Acropole d’Athènes aux heures les plus chaudes.
Le site classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco et pris d’assaut par les touristes restera ainsi fermé entre 11h30 locales (08h30 GMT) et 17h30 locales (14h30 GMT), a annoncé le ministère de la Culture.
Si des températures de 40°C à 41°C sont attendues à Athènes, « la véritable température ressentie (…) par le corps est considérablement plus élevée » au sommet de l’Acropole, a justifié vendredi la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni.
Des visiteurs ont été victimes de malaise ces derniers jours, notamment au sommet de l’Acropole où ils étaient venus admirer le Parthénon.
La Croix-Rouge s’est déployée dès jeudi au pied de l’Acropole pour distribuer « quotidiennement au moins 30.000 bouteilles d’eau de 50 cl » et venir en aide aux touristes.
Plusieurs parcs et espaces verts d’Athènes vont également rester fermés ce samedi.
L’Afrique du Nord est également touchée. En Algérie, comme au Maroc et en Tunisie, qui subissent une série d’épisodes caniculaires depuis le début du mois de juillet, des alertse rouges à la chaleur ont été émise pour plusieurs régions de ces pas du Maghreb.
En Asie, plusieurs provinces du sud et sud-est de la Chine vont connaître des températures élevées au cours du week-end, atteignant 35 à 40°C, selon l’Observatoire météorologique central. Dans certaines parties du nord-ouest, certaines villes pourraient même dépasser les 40°C.
Au Japon, les autorités ont appelé la population à la prudence alors que les températures devraient atteindre 39°C dans l’est du pays, selon le prévisionniste local.
De l’autre côté du globe, le sud des Etats-Unis rôtit sous une vague de chaleur: plusieurs dizaines de millions d’Américains, de la Californie au Texas, ont subi des températures dangereusement élevées vendredi, et qui devraient atteindre un pic au cours du week-end.
Phoenix, la capitale de l’Arizona, a enregistré vendredi son 15e jour d’affilée au-dessus de 43 degrés, selon les services météorologiques américains.
Incendies en Californie
Dans le désert californien de la Vallée de la Mort, les pompiers américains luttaient dès vendredi contre des incendies très violents.
Pour le climatologue Daniel Swain, de l’université de Californie à Los Angeles, le mercure sur place pourrait égaler voire dépasser la température de l’air la plus haute jamais mesurée de façon fiable sur Terre, soit 54,4°C enregistrés au même endroit en 2020 et 2021, selon plusieurs experts.
La fumée des incendies au Canada, où plus de 500 feux sont hors de contrôle, avait déjà entraîné plusieurs épisodes de forte pollution atmosphérique sur le nord-est des Etats-Unis en juin.
En Grèce, où de violents feux de forêt avaient sévi durant l’été 2021 en raison d’une canicule exceptionnelle, les autorités ont mis en garde contre le risque élevé d’incendie notamment dans les régions où des vents importants devraient souffler.
En Italie, la Protection civile a émis des bulletins d’alerte incendie sur une grande partie de la Sardaigne à partir de dimanche, ainsi que pour l’est de la Sicile, entre Messina et Catane.
Au niveau mondial, le mois de juin a été le plus chaud jamais mesuré, selon les agences européenne Copernicus et américaines Nasa et NOAA. Puis, la première semaine complète de juillet a été à son tour la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, selon des experts.
La chaleur est l’un des événements météorologiques les plus meurtriers, a rappelé l’OMM. L’été dernier, en Europe seule, les fortes températures ont causé plus de 60.000 décès, selon une récente étude.