La sixième édition du Festival culturel national de la production théâtrale féminine aura lieu du 30 septembre au 5 octobre 2023 à Annaba.
« La femme et l’écriture théâtrale : Créativité et distinction » est le slogan choisi pour cette nouvelle édition.
« Nous nous intéressons lors de cette édition à l’écriture féminine au théâtre parce qu’elle est rare en Algérie. Ce sujet n’a jamais été abordé dans un festival. Il y a eu quelques expériences dans le théâtre pour enfants et pour les one man show. Najat Taibouni a écrit par exemple des pièces pour adultes. Il y a aussi Djamila Zennir. Des débats seront programmés durant le festival, des auteures viendront parler de leurs expériences. Nous avons prévu aussi des expositions de livres écrits par des femmes », a précisé Lynda Selam, commissaire du festival, dans une déclaration à 24 H Algérie.
Sur la page Facebook du festival, un appel a été lancé pour participer au festival. Il concerne les troupes relevant autant du théâtre national et des théâtres régionaux que des coopératives et des associations. La participation est ouverte aux troupes professionnelles et amateures. Le délai pour la réception des candidatures est fixé au 11 septembre 2023. Les spectacles qui seront admis doivent comprendre obligatoirement une participation féminine (écriture dramatique, mise en scène, scénographie, chorégraphie ou musique).
« Huit spectacles seront au programme »
« Au final, nous allons retenir huit spectacles pour la compétition. Des pièces à présenter au public du Théâtre régional Azzeddine Medjoubi d’Annaba pendant six jours. Nous avons également prévu deux ateliers sur l’écriture dramatique et sur la scénographie », a encore indiqué Lynda Selam.
Le Festival culturel national de la production théâtrale féminine distribue huit prix portant le nom de Keltoum, la première algérienne à monter sur scène. Il s’agit des prix pour les meilleurs spectacle, texte ou adaptation, mise en scène, interprétation féminine, interprétation masculine, scénographie, musique originale et chorégraphie. Le jury, dont les membres changent chaque année, peut aussi attribuer un prix spécial.
Cette année, le festival rendra un hommage aux comédiennes Yamina Ghassoul et Farida Saboundji, décédées en 2022. Yamina Ghassoul, pour rappel, est morte le 5 septembre 2022 à Paris. Après un début au ballet, Yamine Ghassoul a rejoint le Théâtre d’Oran à la fin des années 1960. Elle a joué dans la pièce « El Guerrab ou Salhine » d’Abderrahamane Kaki et elle a interprété le rôle de Aicha Zitoune dans la pièce « El Khobza » d’Abdelkader Alloula en 1970. Elle a été ensuite distribuée dans d’autres pièces comme « Hamam Rabi (1975 ) et « Hout yakoul hout » (1976) et « El Ajouad » (1985). Il existe peu d’archives et peu de photos sur cette comédienne.
Un festival créé par Sonia Mekkiou
Farida Saboundji, grande dame du petit et du grand écran, est décédée, douze jours après Yamina Ghassoul, à l’âge de 92 ans. Cette native de Blida est entrée dans la vaste univers de l’art à travers le théâtre radiophonique, au milieu des années 1940, avant d’être guidée par Mahieddine Bachtarzi vers les planches. Elle a interprété plusieurs rôles aux côtés, entre autres, de Keltoum, de Mustapha Kateb et de Mohamed Touri.
Représentant la femme difficile, l’artistocrate hautaine et dominatrice, Farid Saboundji s’est distinguée dans au mois deux feuilletons de Djamel Fezaz « El Massir » (le destin) (1986) et « Keid Ezzaman » (1999). Elle a eu plusieurs rôles dans le cinéma notamment dans le film « Maintenant ils peuvent venir » de Salem Brahimi (2015).
Après sept ans d’arrêt, le Festival culturel national de la production théâtrale féminine a, pour rappel, marqué un retour en 2022. La reprise a été marquée par un hommage particulier à la comédienne Sonia Mekkiou qui a lancé le festival en janvier 2012 lorsqu’elle était directrice du Théâtre régional Azzeddine Medjoubi d’Annaba. Sonia est décédée en mai 2018, à l’âge de 63 ans.
