L’Algérie a refusé d’accorder à la France une autorisation de survol de son territoire pour une opération militaire au Niger, a rapporté lundi soir la radio nationale.
L’Algérie, qui rejette l’usage de la force pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, a opposé à un niet franc à la requête française de survol du territoire national pour attaquer le Niger. Un refus qui reflète la position de l’Algérie face à la crise nigérienne.
L’Algérie s’oppose à toute intervention militaire étrangère au Niger et privilégie la voie diplomatique pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays depuis le coup d’Etat militaire du 26 juillet, a ajouté la radio publique.
L’Algérie regrette aussi, le choix pris par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de recourir à une intervention militaire au Niger.
« A un moment ou l’intervention militaire au Niger se précise, l’Algérie regrette profondément que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée rétablissant pacifiquement l’ordre constitutionnel et démocratique dans ce pays frère et voisin », déclare le ministère algérien des Affaires étrangères (MAE), dans un communiqué, publié le samedi 19 août 2023.
En fin d’après-midi, ce 22 août, l’état-major des armées françaises a réfuté l’information de la radio algérienne. L’état-major français infirme la demande par la France de survol du territoire algérien et par conséquent le refus des autorités algériennes, a-t-il déclaré à l’agence de presse britannique Reuters.
La France ira…ira pas?
D’après un observateur attentif de la situation au Sahel, la probabilité d’une intervention française semble minime en raison des conséquences dévastatrices qu’elle pourrait engendrer. « Je suis sceptique sur l’éventualité d’une intervention française qui ne fera qu’aggraver la situation. Mais si d’aventure, le président Macron veut quand même sauter le pas, il risque d’accélérer la déstabilisation du Sahel qui a été provoquée par l’intervention militaire de l’OTAN en Libye et dans les effets continuent de dévaster la région », affirme la même source.
Peu de temps après le coup d’État survenu au Niger le 26 juillet dernier, la France avait été sollicitée pour apporter son soutien à une éventuelle opération militaire dans le but de libérer le président Mohamed Bazoum. Ces informations avaient été relayées par le journal « Le Monde » dans son édition du 19 août.
Quelques jours après le coup d’État, les militaires au pouvoir avaient accusé la France de nourrir des intentions « d’intervention militaire » afin de rétablir le président Bazoum dans ses fonctions.