Nicolas Sarkozy, ancien président français, qui a plusieurs affaires en justice – déjà condamné à 3 ans de prison dont un an ferme et qui va devoir s’expliquer sur les fonds libyens donnés par son “ami” Kadhafi pour financer sa campagne de 2007 – a toujours fait de la politique à coup de mauvaise foi et de mensonges. Son dernier livre, “le temps des combats” (Édition Fayard) en est saturé. La lecture des passages justifiant l’intervention désastreuse en Libye – décidée avec son complice le britannique David Cameron et le soutien mou mais réel de Barack Obama – illustre jusqu’à la nausée l’irresponsabilité absolue de celui qui a été, sans doute, le pire président de la 5eme république française.
Narcissique, imbu de lui-même, Nicolas Sarkozy veut écrire “son” histoire qui n’a rien à voir avec les faits. On n’est pas surpris, non plus, de l’éloge qu’il fait dans le chapitre libyen au rôle de l’éternel poseur qu’est BHL. Dans le chapitre libyen, Sarkozy continue le storytelling de l’intervention humanitaire destinée à sauver les Libyens des griffes du dictateur Kadhafi’’. Sauf que sans attendre longtemps, la justice fait déjà l’histoire sur les fonds que son “ami” Kadhafi lui a versés pour mener sa campagne présidentielle de 2007.
L’intervention libyenne – avec l’assassinat dans des circonstances toujours floues de Mouamar Kadhafi – parait bien comme une mise en branle des moyens de l’Etat pour aller effacer un témoin gênant et les traces du crime. C’est un échec puisque même si on ne sait pas tout, le “fric” de Kadhafi poursuit Sarkozy qui, comme tout narcissique, rejette les conséquences du désastre provoqué par l’intervention en Libye, sur son successeur, François Hollande. Ce serait donc ce dernier qui n’aurait pas “poursuivi” sa politique en aidant les nouveaux dirigeants libyens. Sauf que le désastre en Libye a été une conséquence immédiate avec une multitude de groupes qui se sont mis à faire du shopping dans les arsenaux libyens pour créer des milices; des armes qui ont fait imploser l’équilibre précaire du Sahel.
La seule chose qui restera aux historiens sera de se demander comment l’Etat français a pu se laisser entraîner dans cette aventure menée pour des intérêts purement personnels par un égocentrique caractérisé. L’intervention de l’Otan en Libye a été un point de retournement de l’opinion dans le monde arabe à l’égard de ce qui a été appelé improprement le “printemps arabe”.
Le fait qu’elle ait été faite sur la base d’un subterfuge détournant une résolution du conseil de sécurité aura des conséquences lourdes: les russes qui se sont estimés bernés vont non seulement bloquer toute action au niveau du conseil de sécurité, mais ils s’engagent résolument aux côtés de Bachar Al-Assad. L’action “humanitaire” de Sarkozy en Libye continue de déployer ses désastreuses conséquences au Sahel. Ce n’est pas ma faute, c’est celle des autres, continue de claironner Nicolas Sarkozy. Sur la Libye, comme sur d’autres sujets, Sarkozy continue de mentir comme il respire.