A Budapest, Attaf évoque la situation de « blocage » des relations de l’Algérie avec l’Union européenne

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A Budapest, Attar évoque la situation de "blocage" des relations de l'Algérie avec l'Union européenne
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Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf est en visite en Hongrie. 
« Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts visant à donner une nouvelle dynamique aux relations de coopération et d’amitié liant les deux pays et à renforcer la concertation politique bilatérale autour des questions d’intérêt commun », a précisé un communiqué du ministre algérien des Affaires étrangères.


Après des entretiens avec son homologue hongrois, Peter Szijjarto, le chef de la diplomatie algérienne a animé une conférence de presse où il a expliqué l’objectif de sa visite à Budapest parlant de « consultations fructueuses et approfondies » et qualifiant les relations avec la Hongrie d’historiques. Il a rappelé le soutien et la solidarité de ce pays avec l’Algérie durant la guerre de libération nationale (1954-1962). « Ma visite vise à confirmer notre détermination à consolider les liens avec la Hongrie, un pays proche de nous sur plusieurs aspects, dans l’intérêt de nos deux peuples. Il s’agit aussi de travailler ensemble pour consolider la paix et la stabilité dans les espaces tendus à qui nous appartenons », a-t-il dit.


Visite prochaine de Katalin Novák en Algérie

Ahmed Attaf a annoncé une visite prochaine de la présidente hongroise Katalin Novák en Algérie à l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune. « Il est important d’assurer une préparation optimale pour cette importante échéance afin de parvenir à des résultats qualitatifs à même d’amorcer une nouvelle ère dans l’histoire des relations algéro-hongroises », a-t-il noté.


Il a évoqué la nécessité de redynamiser la coopération bilatérale pour accompagner « les efforts du développement économique » dans les deux pays.
« Il s’agit de profiter des opportunités  qui sont offertes. Il y a une convergence de vues sur nombre de démarches pratiques à même de renforcer les contacts bilatéraux tant au niveau officiel que dans les milieux des hommes d’affaires, de dynamiser les différents mécanismes de coopération bilatérale et d’accroître la valeur des échanges commerciaux et des investissements entre les deux pays. Actuellement, il existe plusieurs projets en cours de réalisation ou en phase d’étude dans d’importants domaines tels que les énergies conventionnelles, les énergies renouvelables, la formation, la coopération sécuritaire, l’agriculture, la pêche et le transport aérien », a détaillé Ahmed Attaf.


L’Algérie veut assister à une réunion du groupe de Visegrád

« J’ai partagé avec mon homologue hongrois notre regret quant à la situation de blocage et de gel dont souffre les relations de partenariat de l’Algérie avec l’Union européenne dans la période actuelle. Nous souhaitons que la Hongrie joue un rôle et contribue pour dépasser cette situation nocive aux intérêts principaux des deux parties », a-t-il déclaré. Il a souligné que la Hongrie prendra la présidence tournante du Conseil de l’Europe à partir de juillet 2024.


Le froid entre Alger et Bruxelles est liée à la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne. Alger, qui a reproché à Madrid son changement de position par rapport au dossier du Sahara-occidental, a mis fin au traité d’amitié et de coopération entre les deux pays et limité considérablement les échanges commerciaux.


Ahmed Attaf a annoncé avoir abordé avec Peter Szijjarto des dossiers régionaux et internationaux. « J’ai informé mon homologue hongrois sur les développements dangereux que connaît la région  Sahélo-saharienne et des efforts que fournit l’Algérie pour contribuer à l’apaisement de la situation et faire valoir la logique du dialogue et de la négociation pour encourager les solutions pacifiques des crises notamment au Niger et au Mali. Nous avons également abordé le dossier du Sahara occidental et de la nécessité d’appuyer les efforts de l’ONU pour réactiver le processus politique en vue de permettre aux deux parties du conflit de parvenir à une solution juste et durable dans le cadre de la légalité internationale », a expliqué le chef de la diplomatie algérienne.


Il a annoncé que l’Algérie a demandé à assister à une réunion du groupe de Visegrád pour parler de la situation dans le Sahel et de l’effort fourni par Alger pour réaliser « la stabilité et le développement » dans cette région. Visegrád 4 ou le groupe de Visegrád rassemble quatre pays de l’Europe centrale membres de l’UE et de l’OTAN. Il s’agit de la Pologne, de la Hongrie, la Tchéquie et la Slovaquie. Ce groupe, créé en 1991 et présidé actuellement par Slovaquie, discute des questions stratégiques liées notamment à l’énergie, la sécurité et la lutte contre la migration clandestine.


Régler le conflit en Ukraine par les moyens diplomatiques

A ce propos, Peter Szijjarto a évoqué, lors de la même conférence de presse avec Ahmed Attaf, les craintes de son pays quant aux flux migratoires qui viennent d’Afrique, en raison notamment « des coup d’Etat successifs (huit en trois ans) », et de l’Est avec la guerre en Ukraine.


« Nous sommes attachés à notre souveraineté. Nos deux pays dénoncent les ingérences étrangères dans nos affaires internes. Nous sommes confrontés à plusieurs défis dans nos régions. L’UE souffre d’une crise économique actuellement. La sécurité de l’Europe ne peut pas être séparée de ce qui se passe en Afrique où la menace terroriste est devenue plus dangereuse. Nous devons aider les pays africains à sauvegarder leur stabilité et leur sécurité et à se développer. Il s’agit de traiter les causes de la migration et de lutter contre les réseaux clandestins qui aident les gens à migrer », a souligné le chef de la diplomatie hongroise.


Il a indiqué que la Hongrie et l’Algérie sont favorables au retour de la paix en Ukraine. « Créer aujourd’hui les conditions de la paix, c’est mieux que de le faire demain. Il s’agit de protéger la vie des gens et éviter que d’autres victimes tombent. Envoyer des armes (en Ukraine) ne fait qu’allonger la durée de la guerre. Et plus la guerre dure, plus le chaos se répand et le nombre de victimes augmente. Nous sommes inquiets quant à l’utilisation d’armes biologiques pouvant susciter un danger sur la santé des gens. Nous voulons l’aide de tous pour que ce type d’armes n’arrive pas dans notre région », a-t-il averti. Il a appelé à mettre fin au conflit en Ukraine par les moyens diplomatiques et pacifiques.

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