Les 18ème Rencontres cinématographiques de Béjaia (RCB) sont de retour après trois d’arrêt en raison de la pandémie de Covid 19. Elles auront lieu du 23 au 28 septembre 2023.
« Les RCB sont de retour avec le 20ème anniversaire de la création de l’association Project’heurts. Le thème choisi cette année est « Le cinéma et la ville », ce que le cinéma peut apporter pour la ville et ce que la ville peut apporter pour le cinéma. Nous avons reçu 387 films. L’équipe artistique a sélectionné 33 films », a annoncé, ce samedi 9 septembre, Ahcene Keraouche, président de l’association Project’heurts, lors d’une conférence de presse à la cinémathèque d’Alger.
La direction artistique des RCB est composée de Latifa Lafer, enseignante universitaire, Hakim Abdelfettah, producteur, et Nabil Djedouani, acteur et chercheur. « Nous avons reçu plus de courts métrages et de documentaires que de longs métrages. Sur les 33 films retenus, il y a 18 courts métrages, 10 documentaires et 5 longs métrages fiction. La majorité des réalisateurs de ces films seront présents durant les RCB. Dans l’appel à films, nous avons insisté pour que les productions soient celles de 2022 et 2023 », a précisé Hakim Abdelfettah.
« Tourné près de chez toi » est le thème choisi pour la soirée d’ouverture, samedi 23 septembre à 19 h, avec la projection des courts métrages « La maison brûle, autant se réchauffer » de Mouloud Ait Liotna, « Boussa » de Azzedine Kasri et « Rentrons » de Nasser Bessalah. « Il s’agit des premiers films de jeunes cinéastes, réalisés d’une manière professionnelle à Béjaïa. Le film de Mouloud Ait Liotna a été projeté au dernier festival de Cannes et celui de Azzeddine Kasri au Japon », a soutenu Hakim Abdelfettah.
Plusieurs films en avant-première
Plusieurs films seront projetés durant les RCB en avant-première nationale ou mondiale. Il s’agit, entre autres, de « Tassaloul » de Imène Salah, « Au cimetière de la pellicule » de Thierno Souleymane Diallo (Guinée), « Ashkel » de Youssef Chebbi (Tunisie), « Toujours tout droit » de Anys Merhoum (Algérie), « Le gang des bois du temple » de Rabah-Ameur Zaïmèche (Algérie-France), « Le marin des montagnes » de Karim Ainouz (Brésil), « Un usage de la mer » de Fabrizzio Polpettini (Italie), « Bir’em » de Camille Clavel (France- Palestine), « Le gardien des mondes » de Leila Chaibi (France-Algérie), « La rockeuse du désert » de Sara Nacer (Canada), « Merlich, merlich » de Ghilas Hannil (France), « Un été à Boujad » de Omar Mouldouira (Maroc-Belgique), « Nya » de Imène Ayadi (Algérie), « The maze » d’Ahmed Nader (Egypte), « Au revoir au printemps » de Khael Touag (Belgique), « El mahroussa » de Ramy Aloui (Algérie) et « L’héritage » de Mathieu Hagg (Liban).
« Nous avons programmé des films consacrés à la musique à l’image de « Achewiq, le chant des femmes courage » de Elina Kastler, « Raï rayi » de Walid Cheikh et « Kaza blanche » de Rida Belghiat sur Cheikh Hasnaoui. Nous avons fait exception en retenant un documentaire réalisé en 1990 par la suédoise Brita Landoff, « Un peu pour mon coeur, et un peu pour mon Dieu », consacré au chant des medahatt de l’ouest algérien », a souligné Hakim Abdelfettah. »Dans ce que nous avons sélectionné, il y a une harmonie des thèmes : « Le cinéma et la ville », « la mer », « la musique »…Il y a une distinction à faire entre les styles et les thèmes. Karim Ainouz et Rabah Ameur-Zaïmeche ont des styles particuliers. Nous avons aussi retenu des comédies. C’est une ouverture vers un cinéma moins chargé sur le plan esthétique », a expliqué, pour sa part, Latifa Lafer.
Visas culturels pour tous les films sélectionnés
Les films seront projetés à la cinémathèque de Béjaïa à 14 h, 17 h et 19 h. Des projections sont également prévues dans les villages de Timezrit et Ait Aissa, en partenariat avec les associations Tadukli d’Aokas, Ciné + de Timezrit et celle d’Ait Aissa. Durant les matinées, des café-cinés sont organisés au niveau de l’hôtel de l’Etoile (à 10h) pour débattre des films projetés la veille.
« Nous avons reçu du ministère de la Culture et des Arts tous les visas culturels des films sélectionnés. Il n’y a eu aucune autocensure de notre part. Nous avons retenu des films qui nous parlent et qui parlent au public. La programmation a été faite d’une manière normale », a précisé Hakim Abdelfettah.Et d’ajouter : « Nous avons retenu l’organisation d’un forum sur « Le cinéma et la ville » en présence de réalisateurs, de producteurs et de critiques de cinéma. Ce thème s’est imposé à nous. Béjaïa compte beaucoup de cinéphiles. Il y a un bon programme à la cinémathèque. Il existe plusieurs ciné-clubs dans des villages comme à Timezrit et à l’université. Des tournages de films se sont faits à Béjaïa. Et Béjaia n’est pas choisie comme exemple du rapport pouvant exister entre la ville et le cinéma ».
Master class de Karim Aïnouz à Béjaïa
Il a annoncé la venue du réalisateur brésilien d’origine algérienne Karim Aïnouz, qui va animer un master class, et de toute l’équipe du long métrage « La dernière reine » d’Adila Bendimerad et de Damien Ounouri. Trois ateliers de formation sont également au programme : « Lettres filmées » encadré par le comédien et réalisateur Mohamed Yargui, « écriture du scénario » par l’universitaire Tahar Boukella et « comment faire un casting » par Fouad Trifi directeur artistique de de l’agence Wojooh.
« Nous avons constaté un retour positif de nos partenaires «
Ahcene Keraouche a rappelé que Project’heurts travaille pour dynamiser l’espace cinématographique à Béjaia. « Pendant l’année, nous organisons plusieurs activités avec le Ciné club « Allons voir un film », qui existe depuis 2003, « La nuit du court métrage », « La nuit du clip » et « La nuit de l’horreur ». Dernièrement, nous avons créé le Ciné Séries, avec la projection de plusieurs séries, suivie de débats. Désormais, les RCB, activité-phare de notre association, seront organisées chaque année. La régularité sera assurée. Espérons que nos partenaires continueront à nous accompagner », a-t-il dit.
« Nous craignons, avec trois ans d’arrêt, d’être abandonnés par nos partenaires et nous ne savions pas au début quelle serait la durée des RCB, trois ou quatre jours. Après, nous avons constaté un retour positif de nos partenaires qui ont renouvelé leur confiance. Notre budget est de près de 8 millions de dinars », a-t-il ajouté.
Ahcene Keraouche a cité, entre autres, l’APC de Béjaïa, « partenaire historique des RCB », le ministère de la Culture et des Arts, l’Office national des droits d’auteurs (ONDA), le Centre algérien de la cinématographie (CAC), le Centre national de la cinématographique et de l’audiovisuel (CNCA), l’Entreprise portuaire de Béjaia et les instituts culturels français et italien ainsi que l’ambassade de Suède. Il a rappelé que les RCB sont la plus ancienne manifestation cinématographique internationale en Algérie.