L’immense écrivain arabe, Khaled Khalifa, n’est plus. L’auteur de « Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville » a tiré sa révérence ce 30 septembre sans avoir atteint son soixantième anniversaire. « Trop tôt », s’accordent à dire tous les écrivains arabes qui le pleurent cette nuit.
Écrire en temps de guerre et de chaos n’est pas une tâche facile. Khaled Khalifa est l’un des rares auteurs syriens à n’avoir pas quitté son pays et à avoir continué à écrire alors que la guerre faisait rage dans les villes du « Sham, » cher à son cœur.
Né le 17 janvier 1964 à Alep, Khalifa est l’auteur de plusieurs romans salués par la critique littéraire notamment « Le Coquillage de l’amour » (1996), « Le Labyrinthe du vent » (2005), « Pas de couteau dans les cuisines de cette ville, » et « Noël et le Fou » (2016).
Au milieu des fracas de la guerre, au cœur de la tourmente et du chaos, émerge cet écrivain singulier : Khaled Khalifa, une étoile solitaire dans le firmament des lettres syriennes. Alors que d’autres ont fui, abandonnant leur terre à un destin incertain, Khalifa a résisté aux appels de l’exil. il a choisi de rester en Syrie et d’écrire, éclairant la nuit de la guerre avec la lumière de sa plume.
Ses écrits, tels des lumières dans l’obscurité, ont souvent suscité la controverse, en particulier en Syrie, où une partie de ses œuvres a été étouffée par la censure, tandis qu’il brillait sur la scène internationale parmi les écrivains d’exception.
Dans l’ombre des ruines, des désastres et du chaos de la guerre civile syrienne, Khaled Khalifa a su donner voix aux sans-voix, éclairant les ténèbres avec la lueur inextinguible de ses mots. Sa plume reste un rappel poignant de la puissance transcendante des mots.
Comme des oracles dévoilant des vérités inconfortables, ses écrits sont ciselés avec la finesse d’une plume sans pareil. Un talent immense qui a su dépeindre une société en proie à tous les maux à l’ombre du totalitarisme.
Khaled Khalifa a été lauréat du prestigieux prix littéraire Naguib-Mahfouz, une reconnaissance de son excellence dans le monde de la littérature arabe, illustrant sa grandeur et son influence durable sur la littérature contemporaine.
Khaled Khalifa tire sa révérence mais son œuvre témoignera pour longtemps des crises morales qui ont tiraillé les sociétés arabes.