Assis à l’entrée de son échoppe, sis dans la grande artère de la rue du commerce de Bouaké, Adama vendeur de souvenirs, n’hésite pas à saluer tous les algériens qui passent. Il avait 26 ans en 1984 lors de la 14eme édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Quarante ans après il se rappelle comme si cela datait d’hier de cette CAN au stade municipal de Bouaké.
«Bouaké était une petite ville, pas comme maintenant, le stade de Bouaké était petit, et autour il n’y avait pas tous ces commerces».
Adama fier d’affirmer qu’il a fait le pèlerinage à la Mecque en 2022, reste nostalgique de cette «belle époque». «Les joueurs algériens étaient logés juste à côté, dans le Ran Hotel, il y avait de la confiance, les joueurs sortaient et se promenait librement dans la ville, pas comme maintenant».
En 1984, c’était une petite CAN avec huit équipes seulement, et les rencontres se jouaient sans grande pression. «A cette époque on allait au stade pour supporter cette équipe d’Algérie qui était très séduisante. Il y avait quelques supporters algériens, on allait au stade ensemble».
Adama se rappelle de cette génération de joueurs de grand talent qui a marqué les esprits. «J’ai regardé tous les matchs de l’équipe d’Algérie ici à Bouaké en 1984. Incontestablement, c’est elle qui devait remporter ce trophée, c’était la meilleure équipe !» se désole-t-il. «Le gardien algérien Cerbah était sensationnel» se remémore Adama avec fierté.
Adama se rappelle de cette fameuse demie finale Algérie-Cameroun, «c’était le meilleur match du tournoi, il est toujours dans ma tête, face aux Mila et Abega il y avait les Belloumi et Madjer, du talent à l’état pure». «Ah ! ils nous ont bien régalé !».
Adama garde toujours les maillots offerts par les joueurs algériens venus lui acheter des souvenirs. «Avant leur départ, ils ont mêmes pris quelque cartons de fruits locaux», se rappelle-t-il. Aujourd’hui Adama a acheté des billets pour tous les match de l’Algérie à Bouaké, et déjà se considère comme le premier supporter de l’Algérie qui a une revanche à prendre sur 1984.
