Télévision:  « El berani », un record d’audience pour un drama qui critique « les nouveaux riches »

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Télévision:  "El berani", un record d'audience pour un drama qui critique "les nouveaux riches"
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Le feuilleton « El berani » (l’étanger), diffusé par Echourouk TV, enregistre des records d’audience. Réalisé par Yahia Mouzahem, ce drama narre l’histoire d’une famille qui a construit sa fortune sur le trafic de drogue et les affaires louches.
Comme en 2023 avec « Dama », Yahia Mouzahem réussit, en ces premiers jours du mois de Ramadhan, à convaincre le téléspectateur algérien à suivre un nouveau feuilleton de fiction à rebondissement. Les quatre premiers épisodes ont enregistré, en cumulé, plus de 12 millions de vues sur la plateforme youtube. Il est actuellement en première place de tous les dramas et comédiens diffusés par les chaînes publiques et privées algériennes depuis le début du mois sacré.


Le feuilleton est très suivi aussi dans le voisinage maghrébin, en Tunisie et au Maroc. « El berani » est concurrencé par le sitcom « El batha », qui est à sa deuxième saison, et diffusé par Echourouk TV aussi, et par les feuilletons « Doumou’e lewlia  » (les larmes de la femme) sur Samira TV, réalisé par Nadjib Fawzi Oulebsir et « El rihane » (le pari) sur Ennahar TV, par l’égyptien Mahmoud Kamel.


Dans « El berani », Yahia Mouzahem explore une thématique déjà abordée dans « Dama » mais sous un angle différent, celle du trafic de drogue et de stupéfiants, et le conflit entre frères. Le réalisateur n’a pas situé les lieux où se déroule l’histoire pour sans doute éviter la polémique de l’année écoulée sur Bab El Oued. Des téléspectateurs avaient trouvé que le feuilleton « Dama », malgré son caractère fictionnel, donnait « une mauvaise image » de ce quartier populaire d’Alger.


La vie facile

Dans « El berani », l’histoire se déroule dans une ville qui pourrait être Alger, Oran, Annaba ou autre. Pas de précision. Les frères El Qoli’a, Sid Ahmed (Khaled Benaissa) et Omar (Mustapha Laribi), sont des trafiquants de drogue douce. Sid Ahmed, qui gère aussi des sociétés crées grâce à ce trafic, refuse de passer à une vitesse supérieure en matière de trafic, Omar voulant revendre en grosses quantités de la cocaïne et des psychotropes. Les deux frères sont en conflit à cause de cette situation.


Mouh (Karim Derradji), le benjamin de la famille, gère une agence de stylisme-modélisme, tombe dans la vie facile. Lors d’un défilé, il rencontre une étudiante. Lors d’une escapade, la jeune fille est victime d’une overdose. Paniqué, Mouh, un garçon frivole,  appelle ses deux frères qui se débarrassent du corps alors que la jeune fille n’était pas encore morte.


Malika (Aida Ababsa), mère des trois garçons, dirige un institut de beauté mais ne semble pas être au courant des combines de ses enfants. Elle est particulièrement attachée à Mouh et cherche à trouver un époux à sa sœur Fatima (Amina Dahmane), une enseignante universitaire qui, elle aussi, ignore ce que font ses deux frères aînés.
 Zetch (Mohamed Bouchaïb), homme de main d’Omar, exécute les sales besognes, alors qu’Driss (Sid Ahmed Meddah), chauffeur et lieutenant de Sid Ahmed, est chargé de toutes les tâches. Fatima est liée à Driss et souhaite convoler en justes noces avec lui. Driss, qui vit avec une famille nombreuse et pauvre, doit gérer d’autres problèmes.


Argent sale

Le père de Sidi Ahmed et ses frères (Boualem Bennani) ne vit pas dans la luxueuse villa où habitent ses enfants et Malika. Il ne veut pas quitter son petit appartement situé dans un quartier populaire et refuse l’argent sale de ses enfants. Il ne cesse de les conseiller de s’éloigner de tout ce qui est « illicite » en s’appuyant sur des versets coraniques alors que Malika savoure la nouvelle richesse en rappelant à son mari que la famille vivait dans un bidonville avant de voir la lumière du jour. Contrairement à Sid Ahmed, qui traite avec les grands chefs du narcotrafic, Omar reste lié à son père qu’il visite de temps à autre, cherchant sa bénédiction.  


Parallèlement, Fateh (Hamid Karim), un officier de police continue sans relâche la traque du réseau de Sid-Ahmed-Omar. Il doit également gérer une vie familliale quelque peu triste marquée par l’incapacité de Radia (Mina Lachter ) de procréer. Malgré cette situation, Fateh, malade, n’abandonne pas Radia. Le scénario, coécrit par Yahia Mouzahem et Yousra Mouloua, avec l’appui du scénariste égyptien Ahmed Izzet, explore l’idée d’une tragédie grecque contemporaine en insistant sur le rapport entre frères et soeurs. Il critique aussi les nouvelles classes de familles riches ayant bati leurs fortunes sur le trafic en tous genres. Un trafic « protégé » par le recours à la menace, à la violence et les entourloupes.


Comme à son habitude, Yahia Mouzahem donne l’occasion à de jeunes comédiens d’apparaitre à l’écran pour la première fois à l’écran comme Nourane Harrid, Sid Ahmed Belahcen et Meriem Rezk Allah. Mouzahem Yahia, qui a lui-même écrit les dialogues, a confié à Sofiane Harkous, son assistant dans « Dama », en 2023, d’exécuter certaines tâches de mise en scène et a chargé Mohamed Benabdallah de diriger une seconde équipe lors d’un tournage. La musique de Rami Bekhouche accompagne les scènes en intensifiant certains moments dramatiques et en adoucissant d’autres.


Le Bien et le Mal

« El berani », un drama social qui s’approche du polar, est marqué par un générique original. Les personnages sont filmés sous l’eau comme des corps sans vie. Sidi Ahmed tient en main une valise ouverte d’où s’échappent des billets de banque. L’argent fait-il le bonheur ? Les fortunes mal acquises permettent-elles de vivre dans l’aisance ? Qui sera gagnant dans la lutte entre le Bien et le Mal ? Des questions qui trouveront probablement des débuts de réponses dans les derniers épisodes d’un feuilleton qui accroche les téléspectateurs et qui suscitent parfois des polémiques. Des polémiques devenues habituelles chaque mois de Ramadhan.

Le ministère de la Communication a annoncé, jeudi 14 mars, avoir convoqué le directeur général du groupe Echorouk, Rachid Fodil, pour « fournir des explications » sur « des remarques faites sur certaines séquences du feuilleton « El Berani ». Le ministère rappelle l’installation, le 20 février 2024, d’une commission de veille « chargée du suivi des programmes diffusés par les chaînes télévisées durant le mois sacré du Ramadhan ».

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