Après plus de cinq mois de massacre le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin adopté hier une résolution exigeant un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza, un appel bloqué plusieurs fois par les États-Unis qui se sont cette fois abstenus, accentuant la pression sur leur allié sioniste.
La résolution adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et une abstention, «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan» – qui a déjà commencé il y a deux semaines -, devant «mener à un cessez-le-feu durable», et «exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages».
« Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a continué trop longtemps. C’est notre obligation d’y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités », s’est félicité l’ambassadeur algérien Amar Bendjama.
Contrairement au texte américain rejeté vendredi par des vetos russe et chinois, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, même s’il «reconnaît» l’existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens.
Le rôle influent de l’Algérie
Vendredi, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la «nécessité» d’un «cessez-le-feu immédiat» à Ghaza en lien avec les négociations. Certains observateurs y avaient vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien au génocide qui a fait plus de 32.000 morts à Gaza. Les États-Unis s’étaient en effet jusqu’alors systématiquement opposés au terme «cessez-le-feu» dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens. Mais le texte américain rejeté n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation estimée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le «spectacle hypocrite» des États-Unis.
La résolution adoptée hier est issue du travail des membres non-permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les États-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec. La résolution réclame d’autre part la «levée de tous les obstacles» à l’aide humanitaire. La résolution était portée par l’Algérie, l’Équateur, le Guyana, le Japon, Malte, le Mozambique, la Corée du Sud, Slovénie et Suisse.
L’Algérie continue à jouer un rôle influent au sein de l’instance onusienne pour l’adoption d’une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza. Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Benjama, a immédiatement déclaré que « le vote d’un projet de résolution soumis par l’Algérie en février était l’une de nos promesses » soulignant que « le Conseil de sécurité doit veiller à la mise en œuvre de cette résolution » et que « l’Algérie plaidera à nouveau pour la réintégration de la Palestine à l’ONU ». Il a ajouté que « l’adoption de cette résolution n’est qu’un premier pas dans la bonne direction » et qui ne sera qu’un « début de la réalisation des espoirs du peuple palestinien ». Benjama a ajouté que « la communauté internationale toute entière ressent la douleur du peuple de Ghaza et ne l’abandonnera pas ». Le représentant de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas manqué de souligner qu »à présent, il est attendu de « l’occupant israélien qu’il s’engage à respecter cette résolution et qu’il mette immédiatement fin aux massacres ».
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