Sous le thème « Pour un monde réel », la seconde édition de la Biennale de design algéro-française a été inaugurée hier à la villa Abdeltif à Alger. Cette édition réunit à nouveau les acteurs culturels, designers, artistes et architectes des deux rives de la Méditerranée. Au programme : 112 créateurs et plus de 100 événements comprenant des expositions, des conférences, des tables rondes, des ateliers et des master-classes.
Ahlem Gharbi, directrice de l’Institut Français, a mis en avant lors de la cérémonie d’ouverture, l’importance de cette deuxième édition, qui succède à une première réussie en 2021 malgré les défis de la crise sanitaire. Cette année, a-t-elle précisé, l’accent est mis sur l’éco-responsabilité, explorant les défis du réchauffement climatique et de la préservation de la biodiversité. « Forts du succès de la première expérience, nous avons voulu lancer la seconde édition de la biennale autour d’une problématique très contemporaine, celle de l’écoresponsabilité », a-t-elle lancé à la foule nombreuse qui a assisté à cette ouverture.
À travers cette biennale axée sur l’éco-responsabilité, les organisateurs ambitionnent de démontrer qu’on peut produire localement avec des matériaux locaux de grande qualité même s’ils sont recyclés. La Directrice de l’IFA s’est réjouie non seulement de la qualité des expositions mais aussi de la collaboration fructueuse scellée avec le ministère algérien de la Culture ainsi que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
De son côté, Feriel Issiakhem, commissaire de cette seconde édition, a remercié les autorités partenaires et les institutions qui ont accompagné la préparation de ce grand événement du design. Pour elle, l’écoresponsabilité et les actions systémiques sont au cœur de cette exposition inspirée du manifeste de Victor Papanek « design pour un monde réel ». Avouant avoir été sceptique au lancement du projet surtout sur la compréhension du thème, mais les concepteurs l’ont agréablement surprise. Elle ne manquera pas de remercier ces concepteurs pour leur abnégation et leur engagement dans le montage des projets proposés. Elle invite le public à découvrir ces grandes expositions à Alger, Oran, Annaba, Constantine et Tlemcen et à ne pas manquer non plus les conférences et les événements organisés en parallèle aux expositions.
Les présents à la Villa Abdeltif ont pu apprécier les créations de Menouba qui racontent le temps qui passe dans ses ateliers, découvrir la Grotte fabuleuse de Yamo, rêver dans le monde de Amor Guellil et ses créations de literies douillettes et le fantasme de son caftan, les belles épluchures et fragments d’assiettes de Narimène Hakimi Moore plissées par l’eau de mer, les superbes créations en bois de Sidali Zaaboubi ou encore les surprenants services de Sadek Allili et Hamid Kashi baptisés Tinoor et Degloor.
À noter que la Biennale se tiendra du 9 mai au 8 juin 2024, avec plus d’une centaine d’événements prévus dans cinq villes différentes à savoir Alger, Annaba, Constantine, Oran et Tlemcen. Ces événements auront lieu dans des lieux emblématiques tels que Dar Abdeltif à Alger, le Palais du Bey de Constantine, la citadelle El Mechouar à Tlemcen, ainsi que dans plusieurs universités algériennes telles que l’université Salah Boubnider Constantine 3, l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran, l’université Aboubakr Belkaid de Tlemcen, l’université Badji Mokhtar d’Annaba, l’École Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme et l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Alger.
À l’occasion de cette Biennale, de nombreux professionnels du design algériens et français animeront des masterclass, des ateliers ouverts au public et des conférences. Parmi les invités de la biennale, nous aurons Djamel Klouche, cofondateur de l’agence d’urbanisme AB URBE CONDITA, Anne-Marie Sargueil, présidente de l’Institut français du design, ainsi que Vanessa Brito, professeure aux Beaux-Arts de Marseille.