Turan Haste dévoile les coulisses de de son film « Rutubet » : une exploration du cinéma visuel

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Turan Haste dévoile les coulisses de de son film "Rutubet" : une exploration du cinéma visuel
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Dans « The Moisture » (Rutubet en turc), chaque image revêt le rôle d’un personnage à part entière, évinçant parfois le dialogue. Turan Haste, réalisateur du film, nous plonge dans un univers où l’Anatolie elle-même semble respirer. Dans cette interview accordé à 24h Algérie en marge de festival de Annaba du film méditerranéen, il partage sa vision du cinéma, où l’image prime sur le texte, et explique son désir de faire du spectateur un partenaire actif dans l’interprétation de son œuvre, laissant la fin ouverte pour susciter la réflexion.

24H Agérie: Dans votre film « The Moisture » (Rutubet en turc), les images sont en elles-mêmes un personnage. On oublie parfois de suivre le dialogue. Est-ce que vous vous inscrivez dans ce que l’on appelle le cinéma visuel ou le cinéma de l’image, où l’Anatolie est un personnage à part entière ?

Turan Haste : En fait, je suis cameraman à la base. Mon background est celui d’un technicien en image. Il est donc normal pour moi que l’image soit plus importante que le texte.

Évidemment, le scénario est important, mais l’image est bien plus importante à mes yeux. Avec mon équipe, nous avons découpé chaque scène en plusieurs prises de vue pour trouver l’angle parfait qui rend compte de ce que nous voulons transmettre comme émotion. Ça nous a demandé beaucoup de travail, mais je pense que nous avons réussi à capturer ce qui était important à donner aux spectateurs.

La fin du film reste ouverte, beaucoup de spectateurs étaient très perplexes à la sortie de la projection. Que fallait-il en déduire ?

Nous avons, mon équipe et moi, souhaité créer ce suspense tout au long du film, où chaque scène est ponctuée d’un point d’interrogation. Et c’est un rythme que nous avons soutenu jusqu’à la fin. À la sortie du film, le spectateur s’interrogera beaucoup plus sur le malaise de l’enseignant et son sentiment de culpabilité que sur la disparition de la fillette et l’implication des deux gamins ou le gardien de l’école dans cet événement. Les yeux du professeur, sur lesquels se fige la caméra, captent ce sentiment de culpabilité et le tiraillement interne de l’enseignant : est-il coupable car il avait réagi impulsivement sans tenter de comprendre ses élèves ? Mon objectif était de mettre le spectateur dans ce même état d’âme : se poser des questions pendant deux à trois jours avant d’oublier le film.

Quand on sort de « Rutubet », on se dit que ce film aurait dû être un long métrage…

Je vais vous dire une chose : nous sommes un groupe de techniciens qui avons travaillé ensemble ou nous sommes croisés sur des plateaux de tournage de séries télévisées et nous avons décidé de conjuguer nos efforts dans ce court métrage. Effectivement, nous pensons sérieusement à nous lancer sur la voie du long métrage. D’ailleurs, en tournant « Rutubet », la première réaction était : pourquoi n’en avez-vous pas fait un long métrage ?

La réponse était évidemment que le film a été ficelé pour un court métrage et on ne pouvait intervenir dessus. Mais de là, évidemment, a germé l’idée de travailler sur un long métrage, de chercher un scénario et des financements pour réaliser un long métrage. Ce dernier demande énormément de temps, de moyens et de travail qu’un court métrage. Les efforts sont beaucoup plus importants. Notre objectif est donc de trouver le bon scénario et le bon producteur pour mettre en route un projet qui s’inscrit dans notre philosophie cinématographique.

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