Rencontres Cinématographiques de Béjaia: 35 films au programme de la 19ème édition

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Rencontres Cinématographiques de Béjaia: 35 films au programme de la 19ème édition
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La 19ème édition des Rencontres Cinématographiques de Béjaia (RCB) aura lieu du 24 au 29 septembre 2024. Cet événement culturel est organisé par l’Association Project’heurts.


Trente cinq films, dont sept longs métrages, seront projetés à la cinémathèque de Béjaïa représentant plusieurs pays dont l’Algérie, la Tunisie, la Palestine, l’Irak, la Grande-Bretagne, la France, le Mexique, le Canada et d’autres. Les projections sont réparties sur trois séances, à 14 h, à 17 h, à 20 h,  suivies de débats avec les équipes des films.  


“Cette année, nous avons reçu plus de 370 films. Nous avons aimé des films qui, malheureusement, ne sont pas dans le programme faute d’espace. Nous avons retenu des films pour permettre le débat et l’échange avec le public”, a déclaré Hakim Abdelfettah, codirecteur artistique des RCB avec Nabil Djedouani, lors d’une conférence de presse, organisée, mardi 17 septembre, à la cinémathèque d’Alger.


Plusieurs films seront projetés en avant première mondiale, africaine ou algérienne, comme “Transient Happiness” (Bonheur passager) de l’irakien Mohamed Sina, “Makan walou” (Ce n’est rien) de Merzak Allouache, “Houbla” de Lamine Amar-Khodja, “Je est une autre” de Walid Sahraoui et “2 G” de Karim Sayad.  
Au programme figurent aussi les films, “Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’Hôpital psychiatrique Blida-Joinville, au temps où le docteur Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956” d’Abdenour Zahzah et “Ben M’hidi” de Bachir Derrais.


Retour de “Boualem zid el goudam”

“Boualem Zid el goudam” de Moussa Haddad sera projeté pour la première fois en Algérie aussi. “Ce film a été réalisé en 1980. Nabil Djedouani a découvert l’existence d’une copie à Berlin. Avec la collaboration d’Ahmed Bedjaoui et de l’Institut Goethe, nous avons pu récupérer et numériser cette copie. La projection se fera en présence de Slimane Benaïssa qui joue dans le film et d’Ahmed Bedjaoui, producteur du long métrage. A l’époque, il était à la RTA (ENTV actuellement)”, a précisé Hakim Abdelfettah. “Boualem Zid el goudam” est inspiré de la pièce éponyme de Slimane Benaïssa, jouée avec Omar Guendouz.


L’ouverture des 19ème RCB se fera avec le long métrage “Six pieds sur terre” de Karim Bensalah. “Karim Bensalah est venu aux RCB, il y a vingt ans, avec un court métrage. Il revient avec son premier long métrage fiction. Nous sommes honorés de l’accueillir avec l’équipe du film”, a souligné Hakim Abdelfettah.  


Algéro-franco-brésilien, Karim Bensalah a, depuis 2000, réalisé une dizaine de courts métrages dont “Constant flow”(film de fin d’études à la London Film School), “Le secret de Fatima” (2003), “Le coeur gros” (2010) et “Les heures blanches” (2013).
Plusieurs documentaires sont retenus dans la programmation des RCB 2024 : “Des hommes libres” de Taghzout Ghezali sur l’écrivain Kateb Yacine, “118 Telemly” de Bilal Beghoura et Karim Bengana et “La promesse d’Imane” de Nadia Zouaoui.

Dix courts métrages sur la Palestine


Dix courts métrages du projet “Some Strings” (bouts de ficelles) sur la cause Palestinienne seront projetés au début de chaque séance, réalisés notamment par Sarah Wood, Ahmed et Nadir Bouhmouch, Claire Fontaine, Marcel Mrejen et Mhand Abadou et Aude Fourel. “Il s’agit d’un ensemble de gestes filmiques inédits réalisés par des cinéastes du monde entier en faveur de la Palestine à partir du dernier poème de Refaat Alareer, “Si je dois mourir”(…) Porter la voix de cinéastes qui racontent la  Palestine est plus qu’un devoir, une évidence”, a appuyé Hakim Abdelfettah.

Refaat Alareer, poète et enseignant universitaire de littérature, a été tué avec des membres de sa famille lors d’un bombardement israélien sur Ghaza, le 6 décembre 2023.


“Cette année, nous avons un programme spécial enfant. Notre association organise durant l’année des projections pour enfants. Cette année nous avons sélectionné le film d’animation “Cerf volant” de Hakim Traïdia. Il sera projeté en avant première le samedi 28 septembre à la cinémathèque de Béjaia à 10 h. Il sera suivi d’exercices physiques avec les enfants dans la salle. Nous avons également prévu la projection du film “Pour que ses jours fleurissent” de Nicole Ferry à Ait Aissa et Timezrit. Le film “Ben M’hidi” de Bachir Derraïs sera projeté à Akbou. Et, à Beni Maouche, nous avons programmé “Printemps reporté” de Walid Bouchebah et “Abdelkader” d’Oumnia Hnader”, a détaillé Hakim Abdelfettah.


44 candidatures pour la bourse Zermani

Ahcene Keraouche, directeur des RCB et président de l’association Project’heurts a, pour sa part, salué le retour Béjaïa Film Lab. “C’est une initiative qui a permis, à travers les trois précédentes éditions, à de jeunes cinéastes algériens de bénéficier d’aides pour réaliser leurs projets de films. Cette année, l’artiste franco-algérien Sofiane Zermani s’associe au projet en lançant la bourse  « Zermani » pour l’aide à l’écriture”, a-t-il dit.


“Nous avons déjà reçu 44 candidatures pour la bourse Zermani. Il s’agit, pour la plupart, du premier long métrage fiction. Il y a des noms connus de réalisateurs de courts métrages qui ont réussi leurs films. Les trois finalistes seront désignés par un jury. Pour l’atelier de l’adaptation littéraire au cinéma, nous avons également reçu une quarantaine de candidatures dont des auteurs. L’atelier sera encadré par l’universitaire Tahar Boukela. Durant l’atelier, des cinéastes viendront parler de leurs expériences d’adaptation d’œuvres littéraires au grand écran”, a précisé Abdelfettah Hakim.


Il a indiqué que des workshops seront organisés à l’adresse des candidats à la bourse Zermani sur la préparation d’un pitch pour les scénarii et sur l’élaboration des dialogues. Cette bourse est dotée de 500.000 dinars.
Sofiane Zermani ou Fianso animera le dimanche 29 septembre à 10h une master class sur la thématique de “la rime à l’écran”. Chanteur rap français d’origine algérienne, Sofiane Zermani  est également un comédien. Il a eu des rôles dans  plusieurs longs métrages dont “Mauvaises herbes” de Manouchehr Tabib (2018), “Avant que les flammes ne s’éteignent” de Mehdi Fikri (2023) et “Le Salaire de la peur” de Julien Leclercq (2024).


Le cinéma, les créateurs de contenus et les critiques

Deux tables rondes sont prévus durant les 19ème RCB. La première est prévue le vendredi 27 septembre (à 14h) sur le thème : “le cinéma. Les influenceurs sont-ils plus prescripteurs que les critiques ?”. Il sera animé par Lamine Amari, Habib Trabelsi (Tunisie), Samir Ardjoum, Emmanuel Burdeau (France) et Abdelkrim Kadri. Le débat sera modéré par Tewfik Hakem.
“Avant l’éclosion des plateformes digitales, il y a avait le métier de critique cinéma avec ses propres codes. Il y a aujourd’hui, la création de contenus en ligne sur le cinéma. L’idée est de discuter des bases fondamentales de la critique cinématographique en revenant au contexte algérien. On en est où avec ce métier ? Et, à côté, comment pourrait-on établir le lien entre les créateurs de contenus et les critiques? On se dit qu’il faudrait former ces créateurs de contenus sur les bases du cinéma. Il s’agit aussi de discuter des nouvelles tendances digitales et leur impact sur la perception du métier de critique cinéma. D’où le débat que nous proposons”, a précisé Aissam Nacereddine, responsable de la communication à l’association Project’heurts.
La deuxième table ronde est prévue le samedi 28 septembre à 10h sur le thème “rapatriement et restitution des archives cinématographiques : défis juridiques, politiques et ethniques”. Il sera animé par Ahmed Bedjaoui, Brigitta Kuster (Allemagne) et Nabil Djedouani. Le débat sera modéré par Amine Hattou.  


“La problématique de restauration des films algériens et de leur archivage renvoie aux différents mécanismes susceptibles de lancer une dynamique de préservation du patrimoine cinématographique Algérien”, ont indiqué les organisateurs.
 Ahcene  Keraouche a salué le soutien des partenaires. “Sans eux, nous n’aurions pas pu organiser les rencontres. Nos moyens financiers restent limités”, a-t-il dit. Il a cité, entre autres,  l’APC et l’APW de Béjaia, le ministère de la Culture et des Arts, l’Office national des droits d’auteurs (ONDA), le Centre algérien de la cinématographie (Cinémathèque Algérienne), le  Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (CNCA), la direction de la Culture de la wilaya de Béjaïa, la maison de la Culture de Béjaia, l’Institut français d’Algérie (IFA) et l’Institut Goeth. 

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