Le président français Emmanuel Macron a, pour la première fois, reconnu la responsabilité de la France dans l’assassinat de Larbi Ben M’hidi, un des principaux dirigeants du FLN (Front de libération nationale), assassiné en mars 1957 durant la bataille d’Alger. Cette déclaration survient le 1er novembre, soixante-dix ans après le début de la guerre pour la libération de l’Algérie (1954-1962).
Dans un communiqué officiel, Macron a affirmé que Larbi Ben M’hidi, un des six historiques et héros national en Algérie, a été “assassiné par des militaires français placés sous le commandement du sanguinairel Aussaresses”. Cette reconnaissance s’oppose à la thèse du suicide avancée par les autorités françaises jusqu’à présent, une version que le général Paul Aussaresses lui-même avait démentie en 2001 en avouant avoir exécuté le leader algérien.
Larbi Ben M’hidi, né en 1923 à Ain Mlila, a joué un rôle crucial dans le déclenchement de la révolution algérienne le 1er novembre 1954, marquant le début de la lutte pour l’indépendance algérienne. Son assassinat a longtemps été enveloppé de mystère, et la version officielle selon laquelle il se serait suicidé n’a jamais convaincu sa famille en particulier et le peuple algérien en général. Drifa Ben M’hidi, sa cadette, a confié dans un reportage télévisé, que son défunt père lui a demandé de prouver la verité sur l’assassinat de son frère et de ne jamais abandonner ce combat de la vérité.
Ce geste de Macron, recommandé par l’historien Benjamin Stora, selon le quotidien français le Monde, est perçu comme une tentative de réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie, bien que cela ne suffit pas à couvrir l’ensemble des crimes coloniaux. Des personnalités militaires françaises, notamment le général Marcel Bigeard, avaient également reconnu l’importance et le charisme de Ben M’hidi, ajoutant une dimension immense à son héritage.
La reconnaissance de cet assassinat par Macron intervient alors que les relations entre la France et l’Algérie sont tendues, exacerbées par sa position sur le Sahara occidental. Les Algériens, eux, qui n’ont jamais douté du martyr de leur héros, ne considèrent nullement ce “geste, comme hautement symbolique.
Toutefois cette annonce, après de celle de 2017 où Macron qualifiait la colonisation “de crime contre l’humanité, marque un pas de plus, vers un vrai dialogue mémoriel entre les deux pays.