Les États-Unis ont annoncé qu’ils rejettent « catégoriquement » la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour des « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».
Une décision qui concerne aussi le chef de la branche armée du mouvement palestinien Hamas, Mohammed Deif.
« Nous restons profondément préoccupés par l’empressement du procureur à réclamer des mandats d’arrêt et par les erreurs troublantes dans le processus qui a mené à cette décision. La CPI n’est pas compétente juridiquement dans cette affaire », a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité national de la Maison Blanche, sans expliquer cette position.
Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, a, pour sa part, estimé que les mandats d’arrêt en question doivent être « respectés et appliqués ». « Ce n’est pas une décision politique. C’est une décision d’une cour, d’une cour de justice, d’une cour de justice internationale. Et la décision de la cour doit être respectée et appliquée », a-t-il déclaré.
« La Chine espère que la CPI maintiendra une position objective et juste et exercera ses pouvoirs conformément au droit. Nous soutenons tous les efforts de la communauté internationale sur la question palestinienne qui sont propices à l’équité et la justice et au maintien de l’autorité du droit international », a déclaré Lin Jian, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Une étape importante vers la justice »
Lin Jian a évoqué « les deux poids, deux mesures » par rapport à la position de Washington qui rejette le mandat d’arrêt contre les responsables israéliens et soutient celui lancé contre le président russe Vladimir Poutine.
« L’Espagne respecte la décision de la CPI et se conformera à ses engagements et ses obligations en vertu du Statut de Rome et du droit international », ont déclaré des sources, citées par l’agence AFP.
« Il s’agit d’une étape importante vers la justice, qui peut permettre aux victimes d’obtenir réparation, mais elle reste modeste et symbolique si elle n’est pas pleinement soutenue par tous les pays du monde », a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.
Pour sa part, l’Algérie s’est félicitée « vivement » des mandats d’arrêt émis par la CPI contre les deux responsables israéliens. « Cette mesure que l’Algérie n’a eu de cesse de réclamer par la voix du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, constitue un pas important et une avancée concrète vers la fin de décennies d’immunité et d’impunité dont a bénéficié l’occupant israélien alors qu’il se livrait à des crimes contre le peuple palestinien et dans l’ensemble des pays de la région », a écrit le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.
« L’Algérie exhorte les membres de la communauté internationale, notamment les Etats membres de la CPI, à prendre les mesures requises et nécessaires à l’exécution de ces mandats d’arrêt et à laisser la justice internationale suivre son cours », est-il ajouté.
« Un signe d’espoir »
L’Autorité palestinienne a, de son côté, évoqué un signe d’espoir à l’annonce des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant.
« L’Etat de Palestine appelle tous les Etats membres de la CPI et des Nations unies à faire appliquer les décisions de la Cour et à remettre les criminels à la justice internationale. Ces mandats représentent un signe d’espoir et de confiance dans le droit international et ses institutions. Il est important que justice soit rendue, que les coupables rendent des comptes et que les criminels de guerre soient jugés », a soutenu l’Autorité palestinienne dans un communiqué repris par l’agence Wafa.
« Il existe une procédure légale claire qui devrait être suivie, le gouvernement a toujours été clair sur le fait qu’il respecterait ses obligations légales, telles que définies par le droit national et le droit international », a indiqué un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer.
Londres dit respecter l’indépendance de la CPI, « qui est la principale institution internationale chargée d’enquêter sur les crimes les plus graves de portée internationale et d’en poursuivre les auteurs ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu serait arrêté s’il venait en Irlande après le mandat d’arrêt de CPI, a annoncé le chef du gouvernement irlandais Simon Harris, à la télévision publique RTE.
« Nous soutenons les tribunaux internationaux et nous appliquons leurs mandats d’arrêt », a-t-il soutenu.
Les 124 États membres de la CPI sont tenus d’exécuter les mandats, ce qui limite les déplacements des responsables israéliens dans le futur.