L’ancien ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a publiquement accusé, samedi, l’armée israélienne de crimes de guerre et de nettoyage ethnique commis dans le nord de Ghaza, tout en dénonçant les tentatives de dissimuler ces actes au public.
« Je parle au nom des commandants qui opèrent dans le nord de Ghaza. Des crimes de guerre y sont perpétrés », a affirmé Yaalon sur la chaîne publique israélienne KAN. Il a ajouté : « Je dois alerter sur ce qui se passe là-bas et sur ce qu’ils tentent de nous cacher.»
Lors de cette même intervention, Yaalon a accusé le gouvernement israélien de mener une politique de « nettoyage ethnique » dans cette région, tout en avertissant que ces actions conduiraient « le pays » à la « ruine ». « J’assume pleinement la responsabilité de mes propos concernant le nettoyage ethnique dans le nord de Ghaza », a-t-il déclaré.
L’ancien ministre a également critiqué l’appel du ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, au déplacement forcé des populations de Ghaza. « Smotrich se vante de pouvoir réduire de moitié la population de Ghaza. Comment peut-on qualifier cela ? » a-t-il lancé, avant d’accuser le ministre de ne pas avoir « de scrupule moral à tuer deux millions de Ghazaouis ». « Nous étions autrefois un État démocratique », a ajouté Yaalon.
Smotrich, rappelons-le, avait publiquement appelé le mois dernier à la réoccupation de Ghaza, tout en prônant une réduction drastique de sa population par ce qu’il qualifie de « migration volontaire » des Palestiniens.
Depuis le 5 octobre, Israël a lancé une vaste opération terrestre dans le nord de Ghaza, affirmant vouloir empêcher le mouvement de résistance palestinien, Hamas, de rétablir ses capacités militaires.
Les Palestiniens, faut-il le rappeler, ont déjà accusé Tel-Aviv de chercher à occuper la zone et à déplacer de force ses habitants. Aucune aide humanitaire – qu’il s’agisse de nourriture, de médicaments ou de carburant – n’est autorisée dans la région, laissant la population au bord d’une famine imminente.
Cette offensive s’inscrit dans le cadre d’une guerre génocidaire contre Ghaza, qui a fait près de 44 400 morts, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023.
Israël fait actuellement face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa campagne militaire contre Ghaza. La CPI a, même, lancé des mandats d’arrêt internationale contre l’actuel premier ministre, Benjamin Netanyahu et son ex ministre de la défense, Yoav Gallant.