Un colloque international sur le thème du « Cinéma et Mémoire, une fenêtre sur le passé et une vision pour l’avenir » se poursuit à l’Hôtel El Aurassi, à Alger, organisé par le Centre algérien pour le développement du cinéma (CADC).
« Le rôle du cinéma dans la formation de la conscience de libération » est l’un des axes retenus pour ce colloque, comme l’a précisé l’universitaire Djamal Yahiaoui, président du comité scientique. « Il s’agit d’évoquer aussi l’évolution du cinéma algérien pendant et après la guerre de libération nationale et aborder certaines expériences du cinéma lié à la résistance et à la libération à travers le monde. Le septième art contribue aussi à la documentation de faits historiques relatifs aux mouvements de libération et à la préservation de la mémoire collective », a-t-il précisé, lundi 9 décembre 2024, lors de la cérémonie d’ouverture du colloque organisé sous le Haut patronage du président de la République, à la faveur de la commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale.
Une cérémonie marquée par la présence du ministre des Moujahidine et des Ayants droit Laïd Rebiga, du président de l’APN, Brahim Boughali, de l’ancien ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia et du président de l’Observatoire national de la société civile Noureddine Ben Braham ainsi que d’autres responsables de l’Etat.
Zouhir Ballalou, ministre de la Culture et des Arts, a, dans une allocution, souligné le rôle central et important que joue le cinéma « dans la formation des traits de l’identité collective à travers des films qui mettent en scène les batailles épiques que le peuple algérien a menées pour conquérir l’indépendance ».
« Le cinéma sert la mémoire collective de la nation »
« Il est nécessaire de donner une nouvelle impulsion et un nouvel esprit à l’art du cinéma à la mesure de l’ampleur des défis à venir, et en cohérence avec les directives du président de la République visant à encourager tous les talents et toutes les énergies du cinéma en Algérie, en plus d’attirer les compétences algériennes de l’étranger, pour qu’elles contribuent à ce mouvement . Le cinéma sert la mémoire collective de la nation », a-t-il déclaré.
Il a évoqué aussi, lors d’un point de presse, l’importance du cinéma dans la préservation de « la sécurité culturelle » du pays. « Nous allons continuer à produire des films qui contribuent à entretenir et documenter notre mémoire nationale », a souligné Zouhir Ballalou.
Un hommage a été rendu à plusieurs réalisateurs ayant contribué à la lutte par l’image durant la guerre contre le colonialisme français dans les années 1950/1960. Il s’agit du français René Vautier, dont le film « L’Algérie en flammes » a fait connaître au monde entier la lutte des Algériens contre l’oppression coloniale. Idem pour le travail du photographe yougoslave (serbe actuellement) Stevan Labudovic, qui avait accompagné les combattants de l’ALN (Armée de libération nationale » dans les maquis.
Le petit-fils du réalisateur italien Gillo Pontecorvo était présent à l’Hôtel El Aurassi pour recevoir l’hommage à son grand père. Gillo Pontecorvo a réalisé le célèbre long métrage « La Bataille d’Alger », sorti en 1966.
Hommage à Rachid Bouchareb, Ahmed Rachedi, Tahar Hanache et Nadia Talbi
Un hommage a été rendu également au Cameraman, scénariste et documentariste cubain Milton Alberto Diaz Canter, et aux réalisateurs algériens, qui ne sont plus de ce monde, Amar Laskri, Tahar Hannache et Benamar Bakhti.
Un trophée d’honneur a été remis aux réalisateurs Rachid Bouchareb, dont « L’Opium et le bâton » est parmi les films les plus célèbres relatifs à la guerre de libération nationale. Rachid Bouchareb, qui a toujours veillé à proposer ses films aux Oscars au nom de l’Algérie, a été honoré aussi.
En 2010, Rachid Bouchareb, qui est franco-algérien, a été attaqué de toutes parts en France, après la sortie de son long métrage « Hors la loi » dans lequel il montrait une séquence sur le massacre du 8 mai 1945 à Sétif. A cette date, des soldats et colons français ont ouvert le feu sur les civils désarmés qui manifestaient pour l’indépendance de l’Algérie.
La comédienne Nadia Talbi a été honorée aussi. Sur scène, elle a appelé à ne pas oublier le cinéaste Mohamed Lakhdar Hamina qui « souffre d’une maladie ». Ce réalisateur a donné à l’Algérie, à l’Afrique et au monde arabe la première Palme d’Or au Festival de Cannes pour le film « Chronique des années de braise » en 1975.
Une exposition d’affiches de films algériens et d’équipements cinématographiques est organisée à la faveur du colloque. Le visiteur peut voir l’évolution technique des caméras 35 mm, 16 mm et Super 16 mm ainsi que des projecteurs. La scénographie de cette exposition a été préparé par l’artiste Hamza Bounoua. Le Centre algérien du cinéma et de l’audiovisuel (CNCA) et la Cinémathèque algérienne ont assuré le matériel exposé.
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