Festival international du Malouf : comme un air de mer Caspienne sur Constantine

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Festival international du Malouf : comme un air de mer Caspienne sur Constantine
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A Constantine, le Festival international du Malouf, qui se déroule jusqu’au 18 décembre 2024, accueille aussi la musique savante d’Iran comme pour nourrir le dialogue culturel entre des rives civilisationnelles.


Lundi 16 décembre au soir, à la grande salle Ahmed Bey, de Constantine, les frères iraniens Javid et Ahmed Yahyazadeh ont invité le public à un voyage en mer Caspienne en faisant « parler » flûte, Santour et Daf persan. La musique est apaisante, spirituelle et intense. Dans le nay, la flûte classique iranienne, il y a de la mélancolie qui invite à la réflexion. Et de la joie dans les vibrations de l’erbane, le daf persan. Un savant dosage entre la musique classique persane et la musique folklorique Caspienne.
Le chant exprime toute la philosophie mystique de Djallal Eddine Rûmi, « Mawlana ». « La musique, c’est d’abord le sentiment qu’elle dégage. Nous avons interprété la poésie de Mawlana, celle des Darwich tourneurs. Le jeu du nay racontait l’histoire de la séparation, celle où l’on coupe le cordon ombilical qui lie la mère à son bébé. Une métaphore de la séparation douloureuse, avec la terre. Comme la mère, la terre fait aussi de la création », explique Javid Yahyazadeh, musicien et ethnomusicologue.


« Je peux jouer de la flûte en souffle continue »


« Je connais la musique européenne mais je reste fidèle à ma musique de mon pays natal. Comme un berger dans les montagne, je peux jouer de la flûte en souffle continue, sans arrêt », dit-il. Il souligne qu’il existe des ressemblances entre le Malouf et la musique persane avec un rythme alternant le jour et la nuit.
« Mon frère m’a dit que tu es allé trop loin dans le chant sur scène, c’était dangereux pour ta voix. Depuis que je suis né, il y a 44 ans, il y a des guerres dans le monde. Nous allons peut être vers la troisième guerre mondiale. Ces guerres nous fatiguent, ça suffit ! Sur scène, je me sens à l’aise avec la musique. Ce genre de festivals, ça change un peu. Il faut penser à l’avenir de l’humanité. Il n’y a aucune différence entre nous en tant qu’humains, nous avons tous le sang de couleur rouge. La musique est un pont entre les êtres humains », confie Ahmed Yahyazadeh.


Il reste convaincu que la musique peut sauver le monde. « Regardez, nous sommes tous là au festival, on écoute de la musique. Personne de nous ne porte une arme. Je m’interroge, et j’insiste, pourquoi a-t-on besoin de tant de guerres dans le monde ? », se demande-t-il.
Sur scène, Ahmed Yahyazadeh a présenté le santour. « C’est le grand père du piano », a-t-il dit. Le santour ou santoor, un instrument à cordes frappées de naissance iranienne, existe sous plusieurs formes en Inde, en Turquie, en Irak et au Pakistan. Les frères Yahyazadeh ont accompagné ensuite le chanteur algérien Wassim Ksentini dans l’interprétation du célèbre mouachah « Lama bata » avec un petit parfum de Malouf.

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