Le président Abdelmadjid Tebboune est revenu, lors d’un discours devant les deux chambres du Parlement, réunies dimanche 29 décembre 2024, sur les indices de l’économie nationale.
Le chef de l’Etat a annoncé que le taux de croissance en Algérie a atteint 4,1 % en 2023. Un indice confirmé par les institutions internationales (FMI et Banque mondiale). « Ce taux est le plus élevé en Afrique et dans le Maghreb. Des pays européens développés ont atteint un taux de croissance de 1,5 %. A la fin de 2024, ce taux sera de 3,9 à 4 % . Ce taux confirme l’existence d’un dynamique économique et de l’investissement dans le pays », a-t-il déclaré lors d’une allocution au Palais des nations, à club des pins.
Il a annonc que le budget de l’Etat tourne autour de 130 milliards de dollars actuellement. « Ce n’est pas négligeable. L’Algérie figure désormais parmi les pays émergents, ce n’est plus un pays dépendant ou en voie de développement. Dans quelques mois, nous allons consacrer ce statut. Tous les indices le prouvent. Le PIB a augmenté et va continuer son ascension. Nous exportons en dehors des hydrocarbures. Il y a un dynamisme économique à la base. Il y a une production nationale de qualité », a-t-il dit.
« Le port d’Oran va recevoir les premiers cargaisons du fer de la mine de Gara Djebilet en 2026 »
Tebboune est revenu sur les projets de lignes ferroviaires réalisés et en cours de réalisation dans certaines wilayas comme Khenchela, Tindouf, Tamanrasset et Adrar et sur les travaux d’élargissement des ports. « A commencer par Annaba pour en faire un port minier, en passant par les ports de Béjaia, de Mostaganem et de Ghazaouet. Il s’agit d’accompagner le développement économique et le mouvement d’exportation et d’importation. Pour éviter d’être des otages des prix du pétrole, nous devons exploiter nos richesses et nos mines. Le port d’Oran va recevoir les premiers cargaisons du fer de la mine de Gara Djebilet au début de 2026. L’industrie du fer et de l’acier va reprendre à Oran, à Annaba et à Djendjen. Nous serons parmi les pays qui ont les plus grandes capacités dans l’exportation de certains produits comme le rond à béton », a-t-il dit.
Il a rappelé qu’en 2017 l’Algérie importait le fer et le ciment pour la construction et souligné que l’Algérie produit actuellement 40 millions de tonnes de ciment. « En 2017, nous importions près de 3 millions de tonnes de ciment. Certains détracteurs disent qu’il y a du gaspillage en matière d’habitat. Le logement est la base de la dignité du citoyen. Dans l’Algérie des martyrs et des héros, il n’y aura aucun bidonville. Il est honteux pour nous que les gens habitent dans des logements précaires. Nous voulons que les nouvelles générations soient élevées dans le confort. Actuellement, le logement est un produit national. Vers 2009 et 2010, les logements étaient construits avec du fer, du ciment et du carrelage importés. Tous ces produits sont désormais fabriqués localement. Aussi, la construction des logements n’est plus un fardeau sur le budget de l’Etat », a-t-il noté.
Tebboune a évoqué aussi la mine de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa) qui sera bientôt mise en exploitation à plein régime. La mine est gérée actuellement par l’Algerian Chinese Fertilisers Company, une coentreprise constituée de Manal et Asmidal ainsi que de Wuhuan Engineering et Tian’An Chemical. « Il s’agit de passer, en matière de production, de 2,5 millions de tonnes à 10,5 millions de tonnes de phosphate. Il y a aussi d’autres mines comme celle du zinc et du plomb d’Oued Amizour », a-t-il note.
Près de 10.500 projets enregistrés à l’AAPI
Le chef de l’Etat a annoncé qu’une fois les lignes ferroviaires seront opérationnelles dans le sud du pays, d’autres mines pourraient être exploitées. Il a estimé que la nouvelle loi sur l’investissement a crée un nouveau climat d’affaires et a permis une certaine relance économique en précisant qu’en 15 mois, l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI) a enregistré près de 10.500 projets. » Ces projets sont d’une valeur globale de près de 50 milliards de dollars. Il y a 160 projets d’investissement étranger qui sont enregistrés aussi. Les plus grandes sociétés veulent venir investir en Algérie. Avec ces projets, il est possible de créer près de 270.000 postes d’emploi dans le pays. Nous aspirons atteindre, avant la fin du mandat présidentiel, 20.000 projets d’investissement. Il s’agit donc de création de richesse et de postes d’emploi », a-t-il détaillé.
Le chef de l’Etat a invité les Algériens de l’étranger à venir investir dans leur pays. « Investissez dans votre pays et combattez tous ceux qui veulent le détruire », a-t-il lancé. Il a soutenu que la loi sur l’investissement ne sera pas révisée avant dix ans. Une manière de stabiliser la législation et rassurer les porteurs de projets et de capitaux.
« Nous avons concentré le plus gros de nos efforts à promouvoir les jeunes dans le domaine économique. Les gens de bonnes intentions sont témoins que nous avons démarré de zéro. En 2019, le nombre des start ups en Algérie ne dépassait pas les 200. Ce nombre est de 9500 actuellement. Et nous espérons atteindre les 20.000. Le dynamisme innovateur de nos jeunes est inspiré de l’amour de la patrie et de la volonté de le faire profiter de leurs connaissances. Nos jeunes représentent une nouvelle génération intègre qui a les mains propres et ne se livre pas à la surfacturation », a-t-il déclaré.
« Pour l’énergie électrique, nous avons un surplus de 12.000 mégawatts »
L’Algérie est, selon le chef de l’Etat, parmi les premiers pays en Afrique ayant le plus grand nombre de start ups. Il a évoqué la Conférence africaine des startups (African Startup Conference), tenue en Algérie ce mois de décembre 2024.
Tebboune a, par ailleurs, rappelé que l’importation de l’essence est désormais en Algérie depuis 2022. « Aujourd’hui, nous avons un surplus d’essence. Et nous sommes sur la même voie pour le mazoute et le kérosène. Pour l’énergie électrique, nous avons un surplus de 12.000 mégawatts. Nos voisins sont fournis par cette énergie. Nous projetons d’exporter de l’électricité à l’Europe. Il y aussi des négociations sur les énergies propres. Sans carbone, le gaz naturel est une énergie propre aussi « , a-t-il dit.
Tebboune a annoncé qu’en valeur, l’agriculture produit pour 37 milliards de dollars annuellement. « Des moyens modernes sont aujourd’hui utilisés dans l’agriculture. Il y a des investissements privés dans le sud du pays et dans les hauts plateaux. En 2025, nous atteindrons l’autosuffisance en matière de blé dur. Annuellement, nous consommons près de 9 millions de tonne de tous les céréales, du maïs à l’orge. Nous importons actuellement pour près de 4 millions de tonnes. C’est lourd pour notre budget. Nous devons atteindre aussi 3 millions d’hectares de surfaces irriguées », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « l’Algérie est sortie de la désertification industrielle. Il y a aussi de l’investissement et de l’activité industriels dans la transformation de la matière première, dans l’électroménager. Le taux de l’industrie dans le PIB est de passé de 12 %, à l’époque du président Boumediène, à 3 %. Cela veut que tout était importé et qu’il y avait une fausse industrie. Aujourd’hui, ce taux est de près de 6 %. Je m’engage à atteindre 12 % à la fin du mandat ».