L’accord sur une trêve dans la bande de Ghaza et des libérations d’otages est entré en vigueur, ce dimanche 19 janvier 2025, à 9h 30 GMT. Prévu à 6h30, son application a été reportée en raison d’un retard dans la publication par le Hamas de la liste d’otages israéliens devant être libérés dans la journée.
Les trois otages à libérer sont des femmes Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher. La première phase de trêve est étalée sur six semaines, durant laquelle 737 prisonniers palestiniens doivent être libérés en échange de 33 otages israéliens. Ce dimanche, il est prévu la libération de 95 détenus palestiniens, des femmes et mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7 octobre 2023.
L’accord, pour rappel a été négocié avec l’aide du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte. Il a été obtenu après 15 mois de bombardements intensifs par l’armée israélienne, après l’attaque du mouvement de résistance palestinien le 7 octobre 2023.
Au moins 46.899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées après l’agression israélienne à Ghaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Près de 18.000 enfants ont été tués à Ghaza dont 240 nourrissons et plus de 12.000 femmes.
Annoncé mercredi 15 janvier 2025 par les médiateurs, l’accord ambitionne, selon le Qatar, de déboucher à terme sur une fin définitive de la guerre.
L’UNRWA souhaite faire entrer 4 000 camions d’aide humanitaire
Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages. La troisième et dernière étape devra être consacrée à la reconstruction de Ghaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.
Selon l’AFP, des milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont pris la route pour rentrer chez eux dimanche 19 janvier 2025 dans la bande de Ghaza après l’entrée en vigueur de la trêve.
L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé que 4 000 camions d’aide sont prêts à entrer dans la bande de Ghaza, la moitié transportant de la nourriture. Selon l’accord de trêve, l’aide à Ghaza devrait être portée à 600 camions par jour. Selon l’ONU, Ghaza est un territoire menacé par la famine.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a déclaré, samedi 18 janvier au soir, que le cessez-le-feu était « provisoire » et qu’Israël se gardait « le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis ».
La trêve, qui ne manque pas de calculs politiques, est entrée en vigueur à la veille de l’investiture du président américain Donald Trump à Washington.
Trump a déclaré que l’accord pour une trêve à Ghaza n’aurait jamais été conclu « sans la pression exercée par lui et sa future administration ».
Démission de Itamar Ben Gvir
Selon le président américain sortant, Joe Biden, l’accord comprend « un cessez-le-feu total », un retrait israélien des zones peuplées à Ghaza et une augmentation de l’aide humanitaire.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, un sioniste extrémiste, a annoncé sa démission, en opposition à l’accord de trêve. Benjamin Netanyahu avait portant proposé à ses ministres extrémistes Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich (finances) de « fermer les yeux » sur de nouvelles colonies en Cisjordanie contre l’acceptation de l’accord de trêve.
Le parti Sionisme Religieux de Bezalel Smotrich a appelé à « la reprise de la guerre avec une intensité accrue et à pleine échelle », après la première phase de l’accord de trêve. Dans le cas contraire, il menace de quitter le gouvernement.
« Si le Hamas reste au pouvoir, l’instabilité régionale qu’il provoque risque de perdurer. Il n’y a pas d’avenir de paix, de stabilité et de sécurité pour les deux parties si le Hamas reste au pouvoir dans la bande de Gaza », a déclaré, pour sa part, le ministre israélien des Affaires.
Malgré la trêve, Israël a continué de bombarder Ghaza provoquant la mort d’au moins 120 personnes depuis le mercredi 15 janvier 2025.
