Une délégation de l’Union européenne a effectué une visite de travail en Algérie du 27 au 30 janvier 2025. L’objectif est d’élaborer une feuille de route de coopération jusqu’à 2027.
La délégation était conduite par Florian Ermacora, chef d’Unité pour l’Afrique du Nord au sein de Direction générale du voisinage et des négociations d’élargissement de l’Union européenne. « Cette visite avait pour objectif de mener des consultations sur la coopération entre l’Union européenne et l’Algérie pour la période 2025-2027. Outre le département en charge du voisinage de l’UE, la délégation comprenait également des représentants des départements de l’énergie, des affaires intérieures, de la migration et des affaires étrangères de l’Union européenne », précise la Délégation de l’Union européenne (DUE) en Algérie
Florian Ermacora, qui a longtemps travaillé sur des questions d’énergie et d’environnement, a réaffirmé, à la fin de la visite, la volonté de l’UE de donner un nouvel élan à la coopération entre l’Algérie et l’Union européenne dans le cadre du développement d’un « nouveau pacte pour la Méditerranée ».
L’allemande Ursula Von der Leyen, qui a entamé un second mandat à la tête de la Commission européenne en 2024, a annoncé la création de ce « nouveau pacte » avec l’idée de renforcer les liens avec tous les pays de la Méditerranée. La croate Dubravka Šuica, ancien commissaire européenne chargée de la Démocratie et de la Démographie, a été désignée commissaire à la Méditerranée. Elle aura pour tâche de suivre ce « nouveau pacte » et de gérer « la politique de voisinage sud » de l’Europe, allant du Maghreb au Proche-Orient.
Investissement, facilitation du commerce et énergies renouvelables
A Alger, la délégation menée par Florian Ermacora a pu s’entretenir avec des représentants de plusieurs ministères algériens, notamment les Affaires étrangères, l’Énergie et les Mines, les Ressources en eau, l’Industrie, le Commerce et les Finances.
« Les fonctionnaires européens ont également été reçus à l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI). Au cours de ces réunions, les discussions ont porté sur la future coopération dans les domaines de l’investissement, de la facilitation du commerce, des énergies renouvelables, de la migration, de la culture et de la création d’emplois », précise encore la DUE.
Florian Ermacora a déjà visité l’Algérie en février 2024 où il a discuté, entre autres, avec Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines, du « renforcement dans le cadre du dialogue stratégique entre l’Algérie et l’UE dans le domaine de l’énergie ».
Cette nouvelle visite intervient alors qu’Alger et Bruxelles entendent renegocier l’Accord d’Association signé en 2002 et entré en vigueur 2005.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a déclaré, lors du Conseil des ministres, réuni le dimanche 26 janvier 2025, que la révision de cet accord s’impose au regard de la réalité économique actuelle, sachant que depuis son entrée en vigueur les exportations de l’Algérie étaient basées principalement sur les hydrocarbures, « alors qu’aujourd’hui, nos exportations hors hydrocarbures se sont diversifiées et étendues à d’autres domaines, notamment la production agricole, les minerais, le ciment et les produits alimentaires et autres ».
Le chef de l’Etat a indiqué que la révision de l’accord avec l’Union européenne ne résulte pas d’un conflit, mais vise à soutenir les bonnes relations entre l’Algérie et l’UE en tant que partenaire économique sur la base du principe gagnant-gagnant. Il a rappelé une nouvelle fois que l’Algérie n’a interdit l’importation dans aucun domaine, à l’exception de ce qui est fabriqué localement et dont le volume de production couvre les besoins du marché national.