La défense de Khaled Drareni appelle les juges à se restreindre aux chefs d’inculpation du dossier
La défense de Khaled Drareni appelle les juges à se restreindre aux chefs d’inculpation du dossier
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Des avocats de la défense du journaliste Khaled Drareni et des confrères ont tenu une conférence de presse ce 12 août au siège de SOS Disparus, afin de revenir sur le dossier d’inculpation du journaliste, condamné à trois ans de prison ferme. Les avocats Abdelghani Badi et Zoubida Assoul, les journalistes Mohamed Iouanoughene et Mohamed Sidoummou, qui ont animé cette conférence, ont appelé les juges à se restreindre aux chefs d’inculpation du dossier et à la mobilisation de la corporation.

«Khaled Drareni a été poursuivi pour atteinte à l’unité nationale et incitation à attroupement non armé. Le dossier du journaliste a pris une autre trajectoire quand le chef de l’État, sans le nommer, l’a qualifié d’indicateur. Nous avons pris conscience de cette orientation du dossier lorsque le juge d’instruction, qui se déplaçait au niveau de la prison de Kolea pour interroger Khaled Drareni, l’a questionné sur des faits qui n’avaient aucun rapport avec le dossier. Nous, la défense, nous l’avons interpellé, et lui avons demandé de se restreindre au dossier. Le jour du procès nous étions surpris de constater que la juge est également sortie du dossier », rappelle l’avocate Zoubida Assoul.

Elle ajoute que les avocats qui se sont constitués pour défendre le journalistes Khaled Drareni ont basé leurs plaidoiries sur les deux chefs d’inculpation retenus dans le dossier. « À travers cette conférence, nous les avocats de la défense, nous voulons éclairer l’opinion publique sur les dessous de cette affaire. Les questions qui ont été posées à Khaled Drareni n’avaient aucun rapport avec le contenu du dossier », insiste l’avocate Zoubida Assoul.

Pour sa part Abdelghani Badi, évoque « d’autres dérives » qui compliquent le travail de la Justice. Il rappelle que la télévision nationale, dans une de ses émissions, avait invité un procureur de la république, qui avait affirmé qu’aucun journaliste n’était en prison. Et que ceux qui sont incarcérés sont poursuivis pour des affaires qui ne sont pas liées à leur métier.

« Nous avons contacté le directeur de la télévision, et nous lui avons expliqué que l’article 147 du Code pénal, stipule clairement que les actes, paroles et écrits publics, tant qu’une affaire n’est pas irrévocablement jugée, ont pour objet de faire pression sur les décisions des magistrats. Nous avons demandé un droit de réponse, mais on ne nous l’a pas accordé ».

Pour l’avocat Abdelghani Badi, s’il n’y avait pas toutes ces interférences, « on aurait eu un autre verdict dans l’affaire de Khaled Drareni ».

La liberté de la presse nous concerne tous

Les journalistes Mohamed Iouanoughene et Mohamed Sidoummou ont évoqué, dans leur intervention, le danger qui plane sur l’exercice du métier de journaliste. Pour Mohamed Iouanoughene, « la préservation de la liberté de la presse est du ressort de la société, car elle implique le droit des citoyens à accéder à l’information ».

«Les questions qui ont été posées à Khaled Drareni lors de son procès sont liée à l’exercice de son métier. La juge lui a demandé pour quoi il a publié un communiqué. Si on laisse passer ce dépassement, on devra à l’avenir se plier à d’autres restrictions dans l’exercice de notre métier », met-il en garde.

Le journaliste Mohamed Sidoummou, estime que la justice « est allée au-delà de la constitution en incarcérant un journaliste ». Il ajoute que « la condamnation de Khaled Drareni à trois ans de prison ferme, est en contradiction avec le discours politique qui parle d’une nouvelle ère dans la presse algérienne et une liberté d’expression absolue ».

Les intervenants ont insisté sur la mobilisation de la corporation et des citoyens pour préserver les libertés individuelles et mettre un terme aux déplacements qui condamnent ces libertés.

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