«Nous ne pouvons accepter qu’on parle en notre nom, nous ne l’avons jamais permis et ne le permettrons jamais» a déclaré jeudi soir le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, en réaction à la décision des Emirats de normaliser leurs relations avec Israël.
Mahmoud Abbas s’exprimait en visioconférence depuis ses bureaux de Ramallah, en Cisjordanie occupée, tandis qu’Ismail Haniyeh, chef du Hamas et Ziad Nakhalé du Jihad islamique palestinien, Ziad Nakhalé, s’exprimaient depuis Beyrouth, au Liban.
Mahmoud Abbas a appelé à un dialogue global entre le Fatah et le Hamas pour mettre fin à la division sur la base du principe “d’un seul peuple, un seul système politique”.«Nous n’accepterons pas les Etats-Unis comme unique médiateur pour des négociations et nous n’accepterons pas leur plan» a indiqué Abbas qui a appelé à une conférence internationale de paix sous la supervision de l’ONU sur la base de l’initiative de paix arabe. Ismail Haniyeh a souligné pour sa part que la situation actuelle présente des “ risques sans précédent et des menaces stratégiques pour notre cause palestinienne et la région ».
L’Autorité palestinienne et les autres formations de la résistance ont dénoncé l’accord EAU-Israël, affirmant qu’il ne servait pas la cause palestinienne et ignorait les droits des Palestiniens. Les Palestiniens accusent Abou Dhabi de trahison et de violation du consensus arabe qui faisait du règlement du conflit israélo-palestinien une condition préalable à toute normalisation.
“Seule l’Algérie paie sa part”
«Nous devons restaurer notre unité nationale, mettre fin à la division et établir une position palestinienne unifiée (…) afin d’affronter les projets dirigés contre notre peuple», a déclaré Ismaïl Haniyeh.
Les Palestiniennes traversent sans doute la période la plus sombre dans l’histoire de leur combat. Piégée dans la fiction des accords d’Oslo, l’Autorité Palestinienne paraît sans perspective. La tentative de restauration de l’unité nationale est un réflexe de survie alors que l’environnement arabe est distant voire hostile à la cause palestinienne.
Signe qui ne trompe pas, l’autorité palestinienne qui se trouve dans une situation financière délicate a demandé en juin dernier un prêt de 100 millions de dollars mensuels à ses partenaires de la Ligue arabe. Demande restée lettre morte suite aux pressions des Etats-Unis.
“Les Etats-Unis leur ont demandé de geler les ressources financières de l’Autorité palestinienne. Le seul pays arabe qui paie encore sa part, c’est l’Algérie” a déploré le secrétaire général du Fatah, Jibril Rajoub, cité par le journal Le Monde.
