Lors de l’examen par l’assemblée française d’un projet de loi relatif à la restitution de biens culturels au Bénin et au Sénéal, le député des Français établis à l’étranger, M’jid El Guerrab, a proposé « que cette politique soit élargie à d’autres œuvres », notamment le burnous de l’Emir Abdelkader.
Le projet de loi, examiné mercredi 23 septembre 2020 par la commission des Affaires étrangères, prévoit la restitution de plusieurs oeuvres et objets culturels au Bénin et au Sénégal, deux anciennes colonies françaises. Il s’agit, pour le premier pays, de 26 œuvres provenant de la région d’Abomey conservées dans les collections nationales, placées sous la garde du musée du quai Branly‑Jacques Chirac, à Paris. « L’autorité administrative dispose, à compter de la même date, d’un délai d’un an au plus pour remettre ces œuvres à la République du Bénin », lit-on dans le projet de loi.
Concernant le Sénégal, le projet de loi évoque la restitution du « sabre avec fourreau dit d’El Hadj Omar Tall conservé dans les collections nationales placées sous la garde du musée de l’Armée ».
Un « geste d’apaisement »
Lors de son intervention (video en-dessous de cet article), M’jid El Guerrab a plaidé pour la restitution du burnous de l’Emir Abdelkader. « A chaque fois qu’on parle du passé colonial de la France, il y a toujours de la passion et de crispation de l’instrumentalisation politicienne », a-t-il déclaré.
Les auteurs du rapport Sarr/Savoy (appelé « Restituer le Patrimoine africain : vers une nouvelle éthique relationnelle« , NDLR), ont estimé que 46.000 œuvres du musée du Quai-Branly relavaient d’un vice de consentement. Autrement dit, ces œuvres ont rejoint les collections françaises par des chemins inavoués, conséquence de pillage, de vols ou encore d’achats injustement attribués pour la période 1865-1960. Ces appropriations sont les conséquences du fait colonial », a expliqué le député.
« La situation de ces œuvres doit être réexaminée en ouvrant la porte à des restitutions aux gouvernements africains. Et de ce point de vue-là, ne faudrait-il pas avoir une réflexion sur des objets symboliques, comme pour le burnous d’Abdelkader qui se trouve au musée des Invalides, et le restituer à l’Algérie », a proposé M’jid El Guerrab.
Cette proposition intervient près de 3 mois après la restitution, par la France, de 24 crânes de résistants algériens, tombés en martyrs lors de l’invasion française de l’Algérie. Le président, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l’Algérie ne s’arrêterait pas ici, demandant à la France de reconnaitre ses crimes coloniaux.
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