Le journaliste Khaled Drareni, directeur de Casbah Tribune, animateur du CPP à Radio-M, correspondant de TV5 et de l’ONG RSF a reçu jeudi le prix spécial du jury la 13 session des Assises Internationales du journalisme, qui ont eu lieu à Tours, dans l’Ouest de la France.
Condamné en appel à deux ans de prison ferme sous l’accusation “d’incitation à attroupement non armé et atteinte à l’intégrité du territoire national », Khaled Drareni, a assuré n’avoir faire qu’exercer son métier de journaliste en couvrant aussi bien les manifestations du Hirak que celles organisées en faveur du pouvoir.
“Le jury des Assises Internationales du Journalisme présidé par Caroline Roux a décerné à l’unanimité le prix spécial des Assises 2020 à Khaled Drareni pour son professionnalisme et sa rigueur dans la couverture du Hirak en Algérie” lit-on sur le compte twitter des Assises. Un hommage au professionnel qui a couvert sans discontinuer les évènements du pays depuis le début du Hirak le 22 février 2019;
Les avocats de Khaled Drareni et son comité de soutien affirment qu’il été condamné pour des questions sans rapport avec son dossier et que la justice a été influencée par des jugements politiques exprimés par les autorités, notamment le président et le ministre de la communication, à l’encontre du journaliste.
Le ministre de la communication, Amar Belhimer, a avancé comme argument, jugé intenable par les professionnels, que Khaled Drareni n’était pas titulaire d’une carte de presse. Une volonté de nier la qualité de journaliste à Khaled Drareni qui a suscité de vives réactions dans la presse.
Les avocats de Khaled Drareni ont organisé après le procès en appel une conférence de presse pour dénoncer “un acharnement judiciaire en raison de son activité de journaliste” en réponse aux déclarations des officiels qui cherchent, selon eux, à « détourner l’affaire de son contexte journalistique ».
“Quand Khaled Drareni a été interpellé il ne portait pas de pancarte, il ne criait pas de slogans. Il était chez lui quand il a entendu des manifestants dans la rue , il est sorti faire son travail. Dire le contraire est une tentative de leurrer l’opinion publique” a assuré Me Mostefa Bouchachi.
La condamnation de Khaled Drareni a suscité une vague d’indignation en Algérie et dans le monde. Le prix spécial du jury des Assises Internationales du Journalisme confirme que la condamnation de Khaled Drareni est contre-productive. Des experts de l’ONU ont dénoncé avec “ la plus grande fermeté cette peine de deux ans de prison infligée à un journaliste qui ne faisait que son travail” et ont appelé les autorités algériennes à l’annuler et à libérer M. Drareni”.
Cette peine est “grossièrement inappropriée car les accusations portées contre lui constituent une violation flagrante de la liberté d’expression, de la réunion pacifique et d’association” ont souligné les experts de l’ONU.
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