Le problème de la violence contre les femmes en Algérie a été relancé ces jours-ci par l’atroce assassinat de la jeune Chaïma.
Sur les ondes de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l’avocate et militante pour les droits de la femme, Nadia Ait Zaï, a appelé à durcir les lois pour être dissuasives. « Condamner jusqu’à perpétuité et sans grâce. Comme ça, entre quatre murs, il comprendra sa douleur et servira d’exemple aux autres », ajoute-t-elle.
Pour l’invitée de la chaine 3, il faut agir vite dans cette affaire et surtout frapper fort. Mme Ait Zai juge le rôle des médias central pour combattre ce genre d’actes horribles.
Partisane de l’abolition de la peine de mort, l’avocate estime que la peine capitale ne va pas empêcher les criminels de passer à l’acte. Notant qu’on est à la veille de la célébration de la Journée mondiale contre la peine de mort, décrétée ainsi depuis le 10 octobre 2002, Mme Ait Zaï estime que c’est «un faux débat». «l’Algérie a un moratoire depuis 1993 et elle y tient. Moi je trouve que c’est très bien que notre pays se conforme aux conventions internationales», insiste-t-elle.
Commentant l’article 40 de la nouvelle constitution, qui garantit la protection de la femme contre les violences, Maitre Nadia Zaï, estime que c’est une bonne chose que l’Etat s’engage à ouvrir des centres d’accueil pour les victimes, qui ont droit à une assistance judiciaire gratuite. « Ce que nous demandons, c’est que cette assistance soit automatique et que la victime n’aura pas besoin d’aller déposer un dossier pour étudier son affaire», ajoute-elle.
Dans cette protection, dit-elle, le principe est posé, mais il manque quelques mécanismes qui, j’espère la loi les mettra en place. « Les femmes ne dénoncent pas systématiquement à cause de leur enfants ou de peur de se retrouver à la rue», fait-elle savoir. L’instauration d’un mécanisme de signalement automatique permettra, selon la féministe, de suivre ces femmes et de poursuivre les auteurs des actes de violence.
Mme Ait Zaï recommande, également, la mise en place d’un dispositif de surveillance des agresseurs. «D’ailleurs, si ce délinquant, qui a tué Chaima, a été mis sous surveillance après sa première agression, ce crime aurait pu être évité» regrette-t-elle. De son avis, ces personnes doivent faire objet d’un fichier, crée au niveau de la police, afin d’éviter la récidive en utilisant le bracelet électronique qui est important pour suivre leur traces et déplacements.
Selon elle, la création d’un tribunal uniquement chargé de ces affaires là nous aidera à avancer plus vite dans la lutte contre la violence faites aux femmes. « Ce n’est que comme cas que le ministre de la justice pourra faire ses études sur les victimes et les auteurs et au même temps réajuster la loi en fonction de ce qui nous arrive », conclut-elle.
L’une des premières violences subies par les femmes a trait aux dispositions iniques du code de la famille. Je suis surpris par le fait que Me.Nait-Zai ne saisisse pas cette occasion pour exiger l’abrogation de cette loi inégalitaire.
Il ne s’agit aucunement d’un procès d’intention, connaissant la sincérité et la profondeur de son engagement pour l’égalité citoyenne, mais d’une interrogation en lien avec les incidences de ce code de l’infamie sur la vie de toutes ces femmes qui, une fois divorcées, se retrouvent dehors, sans aucune protection et à la merci d’une violence multiformes.
C’est bien d’amender le code pénal et de renforcer les dispositions répressives à l’encontre des hommes qui violentent les femmes. Cependant, il faut commencer par lever cette insultante tutelle que ce code impose aux algériennes et qui fait d’elles des mineures à vie.
La violence physique est un volet insupportable mais qui cache toute les violences induites par cette culture patriarcale à la peau dure.
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