Appel à rester chez soi en Allemagne, interdiction de socialiser à Londres, couvre-feu en France et en Belgique, écoles fermées en Pologne: une nouvelle série de mesures draconiennes entre en vigueur ce 17 octobre en Europe dans l’espoir de juguler la deuxième vague de la pandémie de Covid-19. Après un été de relâchement, le vieux continent se barricade de nouveau.
A Londres, il est interdit à partir de samedi de socialiser en intérieur avec des personnes extérieures à son foyer. Plus de 15.000 nouveaux cas ont été enregistrés vendredi au Royaume-Uni, le pays le plus endeuillé d’Europe (43.400 morts).
En France, les habitants d’une dizaine de grandes villes, dont Paris et sa banlieue, ont vécu vendredi leur dernière soirée de liberté avant l’instauration samedi d’un couvre-feu entre 21h et 6h. Cette mesure, qui restera en vigueur pendant au moins quatre semaines, a été prise alors que la circulation du virus s’emballe dans le pays: encore plus de 25.000 cas positifs ont été détectés en 24 heures vendredi.
Vendredi vers 22h00, les terrasses des brasseries et restaurants encore ouverts place de la République, dans le centre de la capitale, débordaient de tablées de jeunes, de bouteilles ouvertes et d’éclats de rire.
Des plus jeunes vers les plus âgés
« On va profiter le plus possible, un resto, tournée des bars et une petite marche avec les copains sur les Champs-Elysées », répond au nom de ses quatre amis Kurtys Magdelon, un étudiant de 19 ans. Un dernier selfie de groupe, tous apprêtés et masqués au pied de la statue de la République, et le petit groupe s’éloigne dans la nuit.
L’épidémie continue à se diffuser « des plus jeunes vers les plus âgés », a observé vendredi l’agence Santé publique France, jugeant cette évolution « très préoccupante ».
L’Italie a enregistré vendredi 10.010 nouveaux cas, le chiffre le plus haut jamais atteint en 24 heures par ce pays.
En Belgique, un couvre-feu est mis en place de minuit à 05H00 du matin, et tous les cafés et restaurants du pays devront fermer lundi pour au moins un mois.
« Semaine après semaine, les chiffres doublent, ils montent en flèche (…) c’est une hausse exponentielle », a justifié le Premier ministre Alexander De Croo, alors que la Belgique est un des pays européens les plus endeuillés par la pandémie (plus de 10.300 morts).
De nouvelles restrictions entrent également en vigueur à Varsovie et d’autres grandes villes de Pologne considérées comme « zones rouges »: les collèges et lycées seront fermés et pratiqueront l’enseignement à distance, les restaurants devront fermer à 21h, les cérémonies de mariage seront interdites et le nombre de personnes admises dans les magasins, les transports publics et les offices religieux sera limité.
Dans le monde, tous les indicateurs sont au rouge: plus de 1,1 million de décès ont été recensés, selon un comptage réalisé vendredi par l’AFP à partir de sources officielles. Et pour la seule journée de jeudi, le chiffre des nouvelles contaminations a atteint 400.000 nouveaux cas. Quelque 38,99 millions de cas ont été officiellement comptabilisés, dont plus de 26,6 millions ont été guéris.
Hôpitaux belges engorgés
« Nos hôpitaux sont engorgés (…), les chiffres sont aussi élevés qu’ils ne l’étaient au mois de mars quand on a décidé d’un lockdown (confinement, ndlr) » pour deux mois, a affirmé le ministre belge de la Mobilité Georges Gilkinet.
Le virus continue de perturber la vie politique, provoquant le départ de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et de la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, d’un sommet à peine entamé à Bruxelles pour se mettre en quarantaine après avoir été en contact avec des personnes testées positives au Covid-19.
Seule note d’espoir, les laboratoires américains Pfizer et Moderna ont annoncé qu’ils prévoyaient de demander l’autorisation de leurs vaccins d’ici fin novembre aux Etats-Unis, ce qui marquerait un record de vitesse pour le développement d’un vaccin.
Toutefois, le lancement éventuel de la vaccination d’ici la fin de l’année sera trop limité pour contenir à lui seul l’épidémie, qui en est à son troisième rebond aux Etats-Unis, avec une hausse alarmante des contaminations, des hospitalisations et des décès.