A Berlin, Ahmed Attaf évoque une médiation algérienne dans le conflit ukrainien

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A Berlin, Ahmed Attaf évoque une médiation algérienne dans le conflit ukrainien
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En tournée européenne actuellement, Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a évoqué, jeudi 22 juin à Berlin, une médiation algérienne entre l’Ukraine et la Russie.


« Le président de la République algérienne a proposé une médiation pour contribuer à l’instauration de la paix et l’entente entre ces deux pays amis de l’Algérie. Il  n’a pris le feu vert d’aucune partie. C’est sa propre initiative. C’est une initiative de paix. Il faut rappeler qu’à l’époque soviétique, la Russie et l’Ukraine étaient de proches amis de l’Algérie. Et l’Algérie avait des relations intimes avec ces deux pays. L’Algérie est aujourd’hui peinée parce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine », a déclaré Ahmed Attaf à Berlin, lors d’une conférence de presse commune, jeudi 22 juin, avec son homologue allemande Anna Lena Baerbock.


« Le président russe Vladimir Poutine a annoncé publiquement lors d’une conférence de presse qu’il acceptait cette offre de médiation. Il a souhaité qu’elle soit également acceptée par l’Ukraine. Notre objectif est de construire ce pont. L’opération est en cours », a-t-il ajouté en réponse à une question.


« Démocratisation des organisations internationales »

« L’Algérie et l’Allemagne s’accrochent aux mêmes principes. Il s’agit de respecter la Charte des Nations Unies, le droit international, la souveraineté des Etats, l’intégrité territoriale des Etats, le droit des Etats à une sécurité équitable. Sur cette base, nous pouvons ne pas être d’accord sur la manière de trouver une solution (à la crise en Ukraine) mais nous sommes d’accord sur ces principes fondateurs. Il y a encore une opportunité pour une médiation pour trouver une solution pacifique à cette crise qui a perturbé la sécurité collective », a encore précisé le chef de la diplomatie algérienne.


Il a indiqué que l’Algérie, nouvellement élu membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, va défendre tous ces principes et valeurs à l’intérieur de cette institution internationale. « Il s’agit de la paix et de la sécurité mondiales et de la démocratisation des organisations internationales pour faire entendre les voix de tous, les voix de l’Humanité », a-t-il appuyé. Il a remercié l’Allemagne pour le soutien de la candidature algérienne au Conseil de sécurité.


Il a évoqué la profondeur de relations historiques de l’Algérie avec l’Allemagne en citant le Traité de paix signé en la Régence d’Alger et Hambourg le 22 février 1751 (traité dénoncé par l’Espagne à l’époque). « Ces relations se portent bien. Nous avons discuté de la situation sécuritaire au Sahel surtout au Mali. Je dois reconnaître ici devant tout le monde que l’Allemagne fait presque partie de notre région parce qu’elle est concernée par tous les dossiers et toutes crises de cette même région », a-t-il dit.


Il a parlé de l’intérêt que porte Berlin pour les dossiers du Soudan, de la Libye et du Niger. « Un ancien président d’Allemagne était envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara Occidental. L’Allemagne est un acteur actif dans la médiation internationale au Mali (présidée par l’Algérie). Elle est également partie prenante dans le mur en construction pour contrer les actions terroristes dans notre région. L’Allemagne peut même être un membre de la zone sahélienne ou maghrébine compte tenu de sa contribution à la stabilité, à la sécurité et à la coopération dans cette région », a souligné Ahmed Attaf.


L’Algérie prête à contribuer au projet SoutH2Corridor

Il a indiqué que l’Algérie et l’Allemagne sont favorables à l’application sur le terrain des Accords de paix d’Alger de 2015 sur la paix et la réconciliation au Mali.
Ahmed Attaf a évoqué l’existence de « perspectives prometteuses » pour la coopération dans le secteur des énergies renouvelables notamment l’hydrogène vert. « Nous saluons la signature de l’accord entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie pour le projet historique géant de SoutH2Corridor. L’Algérie est prête à contribuer fortement à ce projet. L’objectif est d’assurer 10 % des besoins de l’Europe en matière d’énergies renouvelables vers 2050 », a-t-il noté.


SoutH2Corridor est un gazoduc de 3300 kilomètres et pouvant transporter annuellement 4 millions de tonnes d’hydrogène. Il sera opérationnel avant 2030.
Fin 2022, Alger et Berlin ont signé un protocole d’accord, pour la construction d’une centrale d’hydrogène en Algérie. L’accord a été signé entre Sonatrach et la société gazière allemande VNG AG. La centrale aura une capacité de production annuelle de 50 mégawatts. Lors de la même conférence de presse, Annalena Baerbock a salué le rôle prépondérant de l’Algérie pour « assurer la sécurité énergétique dans le monde et ses efforts dans son espace régional pour instaurer la sécurité et la stabilité au Mali, en Libye et au Sahel ».


Avant la fin de sa visite, Ahmed Attaf a rencontré des membres de la communauté algérienne établie en Allemagne. Il les a appellé à « contribuer au développement économique de l’Algérie ». Avant l’Allemagne, le chef de la diplomatie algérienne s’est rendu en Serbie et en Italie.

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