A Constantine, des chanteuses des trois écoles andalouses célèbrent le Malouf

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A Constantine, des chanteuses des trois écoles andalouses célèbrent le Malouf
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La quatrième soirée du 11ème Festival international du Malouf de Constantine était entièrement féminine.
Habillées en gandoura constantinoises aux couleurs de fête, Meriem Benallal, Naïma El Djazairia, Nada Rayhane et Dounia El Djazairia se se sont relayées sur la scène de la salle Ahmed Bey de Constantine pour interpréter des chants du patrimoine Hawzi et Malouf.


Dounia El Djazairia, qui est constantinoise, est revenue sur scène après quinze ans d’absence. Elle a interprété des extraits de la nouba mezmoum accompagnée d’un orchestre-pilote mené par le maestro Samir Boukredera.  C’est une grande responsabilité de remonter sur scène après une si longue absence. Je suis connue par mes chansons patriotiques et orientales. Mais, je suis née avec et dans le Malouf.  Je viens de produire un coffret de CD sur la Malouf qui contient des kadriyat, des hawza et du zadjal.Les voix féminines doivent être présentes dans le Malouf », a-t-elle plaidé après son concert.


Elle a été précédée sur scène par Meriem Benallal qui représentait l’école de Tlemcen. Elle a interprété avec beaucoup de maîtrise des chants hawzi et Hawfi. Hawfi est un genre musical exclusivement féminin de la région de Tlemcen. Meriem Benallal a aussi choisi de chanter en mode zidane « Ya bahi el djamal » et « Hosn el habib » du Malouf en hommage au maître Mohamed Tahar Fergani.

« Les voix féminines dans le Malouf et le Hawzi ne sont pas nombreuses »

Selon elle, les textes chantés dans les écoles du Malouf et du Gharnati sont les mêmes comme ceux de Ben M’saib ou de Ben Sahla. « La différence se situe au niveau des rythmes et de la façon de chanter. Je suis prête à faire un duo avec des artistes de Constantine où je compte des amis comme Abas Righi ou Adlene Fergani…Les voix féminines dans le Malouf et le Hawzi ne sont pas nombreuses. Les femmes sont plus présentes dans la San’a d’Alger. Je souhaite être présente dans les trois écoles de la musique andalouse même si je représente l’école de Tlemcen », a-t-elle dit. Elle considère Cheikha Tetma, la première à interpréter le hawfi dans les années 1920 à Tlemcen, comme une référence de chant.


Nada Rayhane, connu pour l’intérprétation du tarab arabe, a succédé à Meriem Benallal sur scène pour chanter également du Malouf avec la reprise de « Ya saki ou ski habibi », un titre qui a fait la réputation de la chanteuse Simone Tamar, dans les années 1950. En hommage à Fadila Dziria et Meriem Fekaï, Nada Rayhane a interprété des pièces du repertoire hawzi avec « Ya qalbi kheli el hal » et « Ya zahwet bali ».  


« C’est la première fois que je rassemble les deux écoles, le Malouf et le Hawzi. Les chanteurs qui interprètent le tarab arabe peuvent chanter tous les styles. L’école arabe du chant donne beaucoup de force à la voix, à la présence, à la justesse et à l’interprétation. Aujourd’hui, j’interprète en toute aisance le Hawzi et la Malouf alors qu’il s’agit de deux écoles traditionnelles où l’apprentissage se fait dès le bas âge », a confié Nada Rayhane après son concert.


« L’habit traditionnel algérien est très apprécié à l’étranger »

Elle a appelé les jeunes algériens à contribuer à la préservation, la protection et la promotion du patrimoine culturel algérien.
« Durant, tous mes concerts, notamment dans les pays arabes comme aux Emirats arabes unis et au Koweit, je porte toujours des robes traditionnelles algériennes pour mieux les faire connaître. L’habit traditionnel algérien est très apprécié à l’étranger. Le rôle des artistes est également de faire la promotion à ce patrimoine vestimentaire », a-t-elle déclaré. L’Algérie vient de déposer auprès de l’Unesco le dossier de l’habit traditionnel de l’Est algérien pour être inscrit dans la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Nada Rayhane prépare un single dans le systle sahraoui algérien et un clip.


Habillée également en gandoura constantinoise couleur cerise, conçu par le styliste Fouad Azzi, Naïma El Djazairia a interprété des chants hawzi comme « Abou el ouyoune el wikah »,  « Qualbet sali », « Menhoua rohi ou rahti » et « Wahed el ghzal » comme elle a chanté du Malouf.


« La poésie est notre refuge »

« Il n’était pas difficile pour moi d’interpréter le Malouf. Mes capacités vocales me permettent de chanter tous les styles. Je suis prête à faire des duos avec n’importe quel artiste. Abdelkader Chaou a promis à la télévision de chanter avec moi en duo.  Je viens de produire un coffret sur le patrimoine algérien Hawzi avec l’ONDA », a-t-elle annoncé à la presse.


La chanteuse libanaise, invitée d’honneur de la soirée, a, pour sa part, souhaité chanter le Malouf dans le futur après avoir interprété un extrait du célèbre « Ksentina hiya gharami ». « Et j’ai promis au public de revenir en Algérie pour un grand concert. J’ai trouvé la ville de Constantine plus belle de ce qui est écrit sur elle en littérature. Je souhaite que ce festival continue pour mieux faire connaître ce patrimoine culturel civilisationnel qui est le Malouf », a-t-elle dit.


 Sur scène, elle a chanté des poèmes et des textes de Mahmoud Darwich, de Talal Haidar et d’Ahlem Mosteghanemi. La romancière algérienne est une amie de la chanteuse libanaise.  « Depuis mon jeune âge, je lis la poésie et la littérature arabe et étrangère. La poésie m’habite. la poésie que je propose est accompagnée de belles mélodies. Nous vivons l’époque de la rapidité et des réseaux sociaux. La poésie est notre refuge. Nous nous attachons à la poésie pour être plus tendres, plus élégants et plus beaux », a confié Jahéda Wehbé qui est également compositrice et comédienne.

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