Abdelaziz Belaïd, président du Front El Moustakbal, n’écarte pas l’annonce, par le président Abdelmadjid Tebboune, de la dissolution de la chambre basse du Parlement les prochains jours.
Abdelaziz Belaid a été reçu samedi 13 février 2021 par le président Abdelmadjid Tebboune, revenu vendredi d’un séjour de soin en Allemagne. « Ce que j’ai compris du président de la République est qu’il y aura dissolution du parlement, peut être les prochains jours, peut-être même avant la célébration de la journée du Chahid (18 février) », a-t-il déclaré à Echourouk News, ce dimanche 14 février. Les élections législatives anticipées pourraient se dérouler, selon lui, fin mai début juin 2021.
Il n’a pas écarté que la nouvelle loi électorale soit promulguée par voie d’ordonnance présidentielle, après son adoption en Conseil des ministres. Un projet de révision de cette loi a été préparé par une commission présidée par le juriste Ahmed Larabi. Le texte a été soumis aux partis pour faire des propositions.
« Le président a une réelle volonté d’engager des réformes. Il suivait de près tout ce qui se passait sur la scène nationale. Dès qu’il est entré, il a entamé son action. L’essentiel est de travailler ensemble pour réaliser la stabilité politique. Sans stabilité, on ne pourra rien faire, surtout que l’Algérie est ciblée de l’extérieur. J’ai parlé au président des difficultés que connaissent les gens, du chômage, du problème du logement, de la bureaucratie… », a détaillé Abdelaziz Belaid.
« L’Algérien ne veut pas que vous lui parliez de chiffres »
Il a évoqué la possibilité d’un changement au sein du gouvernement en raison de « la faiblesse » montrée par certains ministres « à travers leurs déclarations ou leurs comportements ». « Dans un gouvernement de technocrates, la théorie domine la pratique. Aujourd’hui, l’Algérien ne veut pas que vous lui parliez de chiffres, mais cherche du concret », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « Le changement n’est pas le remplacement d’un ministre par un autre ou la dissolution du Parlement. Le changement véritable est celui des pratiques, des mentalités et des méthodes du pouvoir. La réforme doit être globale, c’est un tout ».
« Il faut revoir la loi sur les partis », estime Abdelaziz Belaid
Les élections législatives anticipées, qui pourraient se dérouler à la fin du printemps prochain, seront, selon lui, un véritable test pour le pouvoir sur sa volonté de changement.
« Nous pouvons reconquérir la confiance des citoyens à travers des élections honnêtes et transparentes. Il faut revoir la loi sur les partis. L’important est de construire l’Etat des institutions », a appuyé le président du Front El Moustakbal.
« Le changement que nous voulons commence par sortir de la légitimité révolutionnaire et aller vers la légitimité populaire, à travers des élections démocratiques. Ce changement ne se fera pas en six mois ou une année, cela exige un travail sérieux et l’effort de tous », a-t-il noté. Il a estimé que le gouvernement qui sera désigné après les élections législatives anticipées aura toute la légitimité de mener des réformes. Il sera le gouvernement politique, selon lui. « L’Exécutif actuel est un gouvernement de transition », a-t-il précisé.
« Le président est en bonne santé »
Interrogé sur la santé du président de la République, resté en Allemagne pendant un mois pour subir une opération chirurgicale sur le pied, Abdelaziz Bélaïd a eu cette réponse : « le président en bonne santé , il est rétabli. Je le dis en tant que médecin. J’étais près de lui, je peux dire que le président a retrouvé ses forces ».
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