Abdelmadjid Attar: « Nous avons raté le virage de la transition énergétique »

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Abdelmadjid Attar: "Nous avons raté le virage de la transition énergétique"
Abdelmadjid Attar: "Nous avons raté le virage de la transition énergétique"
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L’Algérie a échoué dans le plan de transition énergétique. La cause ? Un prix du baril du pétrole resté élevé pendant des années. Un constat d’Abdelmadjid Attar, ministre de l’Energie à la chaîne III de la radio nationale, hier, mardi 3 février 2021.

« Nous avons raté le virage de la transition énergétique et du renouveau énergétique », a-t-il déclaré.  Abdelmadjid Attar a pris comme exemple la loi sur l’électricité de février 2002 et dont les objectifs « n’ont jamais été atteints ».

« Cette loi devait permettre une réorganisation totale du secteur de l’électricité. On devait ouvrir ce secteur à la compétition, introduire les énergies renouvelables et créer un marché de l’énergie de sorte à ce que les usages de l’énergie puissent changer. », a-t-il dit.

Plus de 23.000 mégawatts d’électricité produits en 2020« 

En 1980, la capacité de production de l’électricité en Algérie était de 1.800 mégawatts. Fin 2020, cette capacité était de 23.400 mégawatts alors qu’en 2013, il était prévu dans le plan de développement de Sonelgaz, que la production soit de 36.000 mégawatts. Il n’y a que 354 mégawatts de renouvelable dans la production électrique de 2020.

8900 mégawatts sont toujours en cours d’installation. Et, il s’agit de centrales électriques qui parfois mettent dix ans pour entrer en production », a-t-il détaillé.

Un milliard de dollars pour une centrale électrique non encore opérationnelle

Il a cité l’exemple de la centrale électrique de Mostagnam qui va tourner au gaz. « Installée sur la plus belle plage de Mostaganem, cette centrale devait entrer en production en 2018. Nous sommes en 2021, elle n’est pas encore sortie de terre. Le contrat a été signé en 2014 pour 680 millions de dollars sans compter les dinars. Le coût peut même être d’un milliard de dollars en raison des surcoûts », a-t-il déclaré.

« Elle ne sera opérationnelle qu’en 2023 ou 2024. D’autres centrales sont dans la même situation alors que nous devons diminuer la consommation du gaz pour produire plus avec les énergies renouvelables », a ajouté le ministre de l’Energie.

L’Algérie doit, selon lui, réduire graduellement l’investissement dans la production conventionnelle d’électricité et la remplacer par les nouvelles énergies.

Des réserves de gaz en baisse

L’Algérie, selon lui, aurait dû passer à un nouveau mode de consommation d’énergie en 2020. « Tout cela à cause du prix élevé du baril du pétrole durant. Le constat aujourd’hui est qu’il n’y avait pas de visibilité. A un moment donné, il y a eu beaucoup de recettes, il fallait investir à tout bout de champs, produire de l’électricité avec le gaz. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il faut économiser le gaz parce que nos réserves et notre production de gaz sont entrain de baisser », a reconnu Abdelmadjid Attar.


Une Sonelgaz pour les énergies renouvelable

Il a fait un plaidoyer pour faire tourner les centrales électriques par le fuel au lieu du gaz. « Pourquoi pas ! C’est une bonne idée sur laquelle nous devons plancher », a-t-il lancé.

Il a annoncé l’élaboration d’un projet, en concertation avec le ministère de la Transition énergétique, pour créer une Sonelgaz des énergies renouvelables « pour que les choses avancent vite ».

« Tant qu’il y a du pétrole et du gaz, il faut aller le chercher »

Il a estimé que la nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée en décembre 2020, vise à relancer les investissements dans le secteur mais cette loi sur les hydrocarbures « n’est pas suffisante pour rendre le pays plus attractif ». « Il y a le potentiel dans le sous-sol et la nécessité d’en finir d’une façon ou d’une autre » avec la bureaucratie, a-t-il précisé.

Les grands producteurs ont, selon lui, déjà signé des conventions et des mémorandums d’entente avec Sonatrach et Alnaft. « Ils ont évalué le domaine minier et les opportunités qu’offrent le pays. Ils se préparent même si les textes d’application ne sont pas encore là. L’essentiel est dans la loi, le détail viendra avec les décrets, cela permet aux compagnies de faire des évaluations », a-t-il noté.

« Tant qu’il y a du pétrole et du gaz, il faut aller le chercher. Il y a encore des hydrocarbures en Algérie.  On aura toujours besoin d’hydrocarbures, ne serait-ce que pour la pétrochimie, et pour assurer la complémentarité avec les énergies renouvelables », a-t-il conseillé

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