Procès en appel de Ali Haddad: Abdelmalek Sellal fait rire l’assistance aux éclats

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Procès en appel de Ali Haddad: Abdelmalek Sellal fait rire l'assistance aux éclats
Procès en appel de Ali Haddad: Abdelmalek Sellal fait rire l'assistance aux éclats
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En prison depuis plus de 16 mois et condamné à de lourdes peines dans plusieurs affaires, l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a visiblement retrouvé son humour ce lundi 12 octobre 2020, lors du procès en appel de l’homme d’affaires Ali Haddad et de plusieurs responsables accusés d’octroi d’indus privilèges, d’abus de fonction et de conflit d’intérêts, ouvert dimanche après-midi à la Cour d’Alger.

Affaibli et amaigri, selon plusieurs médias, Abdelmalek Sellal était tout de même souriant lors de son interrogatoire par le juge. Racontant son voyage aux Etats-Unis, où il a rencontré l’ex-président Barack Obama, il a révélé que ce dernier « lui a proposé un verre de vin. Mais j’ai refusé et devant son insistance, je lui ai proposé de prendre un verre en contre-partie d’une bombe atomique pour l’Algérie », a-t-il déclaré, faisant rire l’assistance aux éclats.

L’ex-Premier ministre a rejeté toutes les accusations portées contre lui, affirmant être « honnête » et se dit prêt « à rencontrer Dieu car (il est) innocent ». « Ma conscience est tranquille depuis 16 mois. Je m’attendais à être honoré pour tout ce que j’ai fait mais ils m’ont pris à la prison El Harrach », a-t-il rajouté (Abdelmalek Sellal a été transféré à la prison d’El Ménéa, distante de 270 km de Ghardaïa, NDLR). « Je ne porte aucune haine envers mon pays ni personne. Ce que j’ai sur le coeur est sur ma langue. Même Obama le sait ».

A propos de son incarcération, il a ajouté « ne manquer de rien à El Harrach. J’ai été atteint par le coronavirus mais je m’en suis remis au bout de 15 jours », a-t-il déclaré.

Lorsque les avocats de la défense ont protesté pour leur mandant, l’homme d’affaires Ali Haddad, qui avait du mal à entendre les déclarations de Abdelmalek Sellal, ce dernier a rétorqué: « N’aies pas peur. Je ne te cache rien. Je ne parle pas de toi ».

Dans ce cadre, le président de l’audience a auditionné l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, condamné dans cette affaire pour octroi d’indus privilèges, abus de fonction et conflit d’intérêts, ainsi que de dilapidation de deniers publics. L’accusé a nié en bloc toutes les charges retenues contre lui.

Auditionné par visioconférence, le prévenu Ahmed Ouyahia, qui se trouve à la prison de Abadla (Béchar) a expliqué, au sujet de « l’octroi d’indus privilèges » que le choix des entreprises dans le cadre des marchés publics « relève de la responsabilité du maître d’ouvrage ». Il a ajouté que les marchés publics de gré à gré sont approuvés à l’unanimité par le Conseil du gouvernement conformément à la loi en vigueur.

Toutefois, en cas d’objection ou de réserve d’un membre du gouvernement, la décision relative au marché en question serait reportée ou définitivement annulée, a précisé l’ancien Premier ministre qui a été condamné par le Tribunal de première instance (Sidi M’hamed) à une peine de 12 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million de Da.

Selon les déclarations de l’ancien premier ministre, certains projets ont été accordés sans passer par le conseil du gouvernement, car ils revêtent « un caractère d’urgence » à l’image du marché de la wilaya d’Alger pour la préparation du sommet arabe (2005). Il a ajouté qu’il a été poursuivi pour octroi d’indus avantages dans certains marchés alors qu’il n’était pas à l’époque à la tête du gouvernement, à l’image du projet de raccordement du port Djendjen à l’autoroute en 2013.

Concernant sa condamnation pour abus de fonction et octroi d’indus avantages, l’accusé a indiqué qu’il est intervenu lors de la réouverture de la cimenterie de Djelfa en faveur d’une société chinoise et non pas pour la société du principal accusé Ali Haddad.

A une question sur les sociétés appartenant à ses enfants, Ahmed Ouyahia a déclaré qu’il s’agit de sociétés créées dans le cadre du dispositif de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) en faveur desquelles il a présenté personnellement des rapports à l’ancien président de la République.

Sont présents à ce procès d’anciens ministres à savoir Amar Ghoul, Amara Benyounes, Boudjemaa Talai, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda, Abdelkader Kadi et Abdelghani Zaalane, pour les chefs d’accusation de « dilapidation de deniers publics, octroi d’indus avantages et abus de fonction.

Actuellement en détention à l’établissement pénitentiaire de Tazoult (Batna), l’ancien chef du FCE Ali Haddad avait été condamné, en première instance, à une peine de 18 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions de DA, avec confiscation de tous ces biens.

Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont obtention de privilèges immobiliers et bancaires et de marchés publics en violation de la législation en vigueur.

Il est également visé par une enquête préliminaire sur l’affaire de transaction de 10 millions de dollars transférés au profit d’un cabinet de lobbying, ouverte par le parquet de Sidi M’Hamed.

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