Abderrazak Makri, président du MSP, critique le nouveau gouvernement, désigné le mercredi 7 juillet 2021.
« Nous avons vu qu’avec la composition du nouveau gouvernement, il n’y a pas de vision économique. C’est un gouvernement de fait accompli qui n’a aucun rapport avec la politique, qui ne pourra pas résister aux grandes crises », a déclaré, ce samedi 11 juillet, Abderrazak Makri, président du MSP, lors d’un rassemblement à Alger pour célébrer le 30ème anniversaire de la création du parti.
« Ce gouvernement est isolé de la population, ne représente pas ceux qui ont voté et ceux qui n’ont pas voté. C’est un gouvernement élitiste. Ils disent que c’est un gouvernement technocratique, mais c’est un exécutif idéologisé, influencé par des minorités non élues par le peuple », a accusé Abderrazak Makri.
Le MSP, qui a décidé de créer un bloc d’opposition de 65 députés à l’APN, a refusé de rejoindre le gouvernement d’Aimene Benabderrahmane. « Nous refusons de rééditer une précédente expérience de se trouver au sein du gouvernement sans un véritable partenariat au pouvoir », a déclaré Abderrazak Makri, lors de l’annonce de la décision.
Après l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999, le MSP a rejoint l’Alliance présidentielle, constituée aussi du FLN et du RND. Le parti islamiste s’est retiré en 2012.
« Nous exigeons la libération des détenus politiques »
« Nous allons continuer à œuvrer pour réaliser le consensus national entre patriotes. Notre référence est la Déclaration du Premier novembre. Un document qui rassemble tous les Algériens », a déclaré le président du MSP, ce samedi.Le MSP, d’après lui, ne va pas garder le silence sur les atteintes aux libertés et sur l’emprisonnement des activistes politiques. « Nous exigeons la libération des détenus politiques. Au MSP, nous n’avons pas peur de l’autre opinion. La parole ne tue pas le pays. Ce qui assassine la patrie, c’est le trafic électoral, l’injustice, la corruption et l’oppression. Le MSP va continuer à militer pour la liberté de créer des partis et des associations, pour l’indépendance de la justice et pour la libération des médias, soumis à du chantage », a soutenu Abderrazak Makri.
Pour Abderrazak Makri « La fraude électorale continue »
Abderrazak Makri est revenu sur les résultats officiels des élections législatives du 12 juin 2021 : « La fraude électorale continue. Même les partis qui en ont bénéficié ont reconnu son existence. Lorsqu’ils ont constaté que le MSP a obtenu le plus grand nombre des voix, ils ont manipulé les résultats. Ils ont le complexe du MSP. Le MSP était premier dans 23 wilayas ».
Et d’ajouter : « Nous n’allons pas garder le silence sur la dilapidation des richesses du pays et sur les tentatives de faire perdre les opportunités de développement. Le développement est un droit pour tous les Algériens. Nous allons nous opposer à la création de nouveaux bandes, à la corruption sous toutes ses formes ».
Selon lui, l’ancienne issaba est toujours influente, mène « la contre-révolution » pour « briser les acquis du hirak ».
« L’Algérie reproduit son échec »
Revenant sur la célébration du 59ème de l’indépendance de l’Algérie, le président du MSP a estimé que l’Algérie a raté le processus de développement contrairement à d’autres pays. Il a cité l’exemple de la Turquie, de la Malaisie, de l’Indonésie, du Brésil et de l’Afrique du Sud. « Regardez aussi les pays qui suivaient le modèle socialiste comme la Chine, le Vietnam et la Pologne. Aujourd’hui, l’Algérie est empêtrée dans les crises, n’arrive toujours pas à trouver la voie de sortie, reproduit son échec, ses erreurs, avec la mentalité de paternalisme, de domination, l’hégémonisme et de celle « Moi, je suis votre Dieu suprême (أنا ربكم الأعلى) » », a-t-il dénoncé.
Le MSP « reste fidèle à Mahfoud Nahnah »
Il a indiqué que le MSP reste fidèle aux principes de Mahfoud Nahnah, fondateur du mouvement, « le zaïm, le guide, l’éducateur, l’enseignant, celui qui a ouvert les portes ». « Cheikh Nahnah a subi une grande injustice de la part de la Issaba (la bande) », a-t-il dit.
« Le MSP, depuis sa création, a refusé la soumission, le chantage, la compromission, la peur, l’extrémisme et la violence. Le Mouvement est resté constant durant toutes les périodes difficiles, face au trafic électoral, aux tentatives de casse de l’intérieur, aux complots et aux pressions. Il est resté debout comme une montagne face aux ouragans », a-t-il soutenu.