Le taux de participation modeste aux élections législatives du samedi 12 juin 2021 s’explique, selon le président du MSP, Abderrazak Makri, par les fraudes précédentes et par la diabolisation du Parlement.
« Ceux qui ont boycotté ont crié le slogan « Makach intikhabat maa el isabat » (pas d’élections avec les gangs). Notre slogan a été « El intikhabat dhed el isabat » (les élections contre les gangs). Nous avons dévoilé ces isabat en participant aux élections », a déclaré Abderrazak Makri, président du MSP, lors d’une conférence de presse au siège du parti à Alger, ce mercredi 16 juin.
Il a rappelé que les nationalistes Algériens avaient pris part aux élections organisées par l’administration coloniale française. Il a cité l’exemple de Mostefa Benboulaid qui avait participé au scrutin de 1948 et était victime d’un trafic électoral. « Malgré cela, les Algériens avaient participé également aux élections de 1951 sachant l’existence de manipulations de la part de l’administration française », a-t-il noté.
Les précédentes fraudes électorales ont, selon lui, grandement dissuadé les Algériens d’aller voter. « Nous aurions aimé que ces nouvelles élections législatives soient nettes à 100 % ou au moins à 90 % pour encourager les Algériens à aller voter lors des prochains scrutins », a-t-il souhaité.
Et d’ajouter : « le système politique, la iss’aba ont œuvré pour déformer l’image des tous députés auprès de l’opinion publique. Ahmed Ouyahia était le premier à dire en 1998 que le salaire des députés était de 300.000 dinars alors qu’à l’époque il était de 80.000 dinars. Il avait calculé toute la prise en charge. L’opinion a retenu ce chiffre de 300.000 dinars. Le but était de dissuader les gens de venir voter ».
« Un pacte national rassembleur »
Il appartient, selon lui, au nouveau Parlement de veiller de changer cette image en travaillant pour défendre les citoyens.
« Avant de parler du gouvernement, il faut d’abord qu’on discute des recours et de la possibilité de rectifier les failles constatées lors des élections », a répondu le président du MSP à une question sur l’éventuelle participation du parti au prochain gouvernement, formé après l’installation de l’APN.
« Les résultats déclarés des législatives ne nous permettent pas de former le gouvernement. Nous en sommes soulagés », a-t-il appuyé soulignant la difficile mission du prochain Premier ministre ou chef du gouvernement.
Il a rappelé que dans son programme, le MSP avait prévu d’engager un dialogue politique national si il obtenait majorité au Parlement. « L’objectif est d’élaborer un pacte national rassembleur avant de former un gouvernement d’union nationale pour réaliser le développement économique dans le pays, assurer un climat de libertés. Avec les résultats annoncés, nous ne pouvons pas réaliser ce programme », a-t-il expliqué.
Abderrazak Makri « si nous avions la majorité, nous aurions pris des mesures d’apaisement »
Le Conseil consultatif du MSP étudiera, selon lui, toute offre de participation à « un dialogue politique sérieux et stratégique » si il se tient dans les conditions retenues par le parti « et s’il sert réellement les intérêts du pays ».
« Si nous avions la majorité, nous aurions pris des mesures d’apaisement à commencer par la libération des détenus, la levée des contraintes sur les médias pour que les journalistes ne travaillent pas sous pression », a-t-il noté.
Le MSP va lutter, selon lui, pour le développement économique du pays « quelque soit la position où il se trouve ».
« L’avenir et la stabilité du pays dépendent du développement économique, de l’équilibre régional et de l’harmonie sociale. La stabilité sociales ne peut pas être assurée par les actions policières et sécuritaires. Les forces de sécurité doivent lutter contre les phénomènes criminels dans la société », a souligné Abderrazak Makri.
Deuxième priorité : « la lutte pour les libertés, la liberté de rassemblement, la liberté de création des partis et des associations, la liberté de la presse et l’indépendance de la justice ».
« Il y a une menace sérieuse sur l’unité nationale »
« Nous voulons construire, pas détruire. Nous allons continuer à lutter pour les libertés, pour la véritable transition démocratique et pour la concrétisation réelle de la volonté populaire(…) La transition démocratique prendra du temps. Nous allons œuvrer pour protéger notre identité, l’unité et la souveraineté nationales », a-t-il déclaré.
Il existe, selon lui, un complot qui vise l’identité nationale et la souveraineté de l’Algérie. « Il y a une menace sérieuse sur l’unité nationale. Nous allons également œuvrer pour combattre la corruption et ce qui reste de la iss’aba. Les dépassements constatés lors des élections législatives sont la preuve que cette isaba est toujours active. Le MSP est l’adversaire numéro 1 de cette isaba », a-t-il dit.
« J’ai résisté à des coups… »
« J’ai pu résisté à beaucoup de menaces, de complots, de coups, de ce que vous ne pouvez même pas imaginer. Le but est de porter atteinte au parti. A l’époque de Bouteflika, quand j’affrontais la Isaba, on me considérait comme un extrémiste pouvant pousser la pays vers le chaos. Avant le Hirak, la isaba a beaucoup œuvré pour nous infiltrer, nous diviser », a-t-il affirmé.
Doucement , doucement Mr Makri , point de comparaison avec les élites et les militants de l’époque révolutionnaire, aujourd’hui vous venez de reconnaître indirectement que l’actuel pouvoir est comme le colonisateur, dans une intervention qui relate vos caprices. L’islamisme politique en Algérie reste une invention du pouvoir des années 80/90. Une période où le mouvement berbère commençait à éclairer les lanternes des citoyens sur un pouvoir machiavélique . Oui machiavélique de par sa réponse face au mouvement berberere , où il actionne ses frères musulmans pour contrer ces berbères,. Souvenons nous de ce crime de Kamel Amzal à la cité universitaire de Ben Aknoun par un groupe d’islamistes actionné par ….
Aujourd’hui l’Algérie recherche un apaisement total dans cette diversité sociale qui constitue le hirak , restons apaiser Mr Makri.