Le message de l’abstention: l’immobilisme est plus inquiétant que le changement

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Le message de l’abstention: l’immobilisme est plus inquiétant que le changement
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En dépit des formulations très inhabituelles, l’autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a donné un taux de participation « moyen » officiel de 30,20% aux Législatives du 12 juin 2021. Les objections avancées à ce choix du « taux moyen de participation » voire la subite accélération du nombre de votant après 16H00 ne sont pas secondaires, loin de là. Mais il reste malgré que ce taux « moyen » rapporté aux précédents « taux nationaux de participation », est le plus faible score enregistré depuis 20 ans.La Kabylie, sans surprise, n’a pas voté et le reste du pays n’a pas marqué de l’enthousiasme.  « L’Algérie nouvelle », comme « l’ancienne », continue donc de connaître l’inexorable perte de confiance des électeurs

La crise est donc plus forte que jamais. Aucun système de gouvernement soucieux d’un minimum de légitimité ne peut occulter le message du taux de participation, les démocraties les plus enracinées considèrent qu’un taux inférieur à 50%  leur pose des questions existentielles. Ce que nous dit la faiblesse du taux de participation qui s’inscrit dans une tendance durable à l’effritement – qui touche désormais même le noyau des 20-25% de « loyalistes » – est que « l’offre politique » de  ladite « Algérie nouvelle » ne provoque aucun frémissement au sein de la société. 

Cette « offre », censée être une réponse à une  contestation aussi pacifique que profonde des Algériens n’a rien apporté de nouveau. Cette élection législative s’annonçait officiellement comme l’accomplissement de la « nouvelle Algérie », elle s’est cependant déroulée dans la continuité – et même dans l’exagération caricaturale – de l’ancienne.  

Mais pouvait-il en être autrement dès lors que le régime a continué tout simplement à mettre en application son agenda – entamé sous feu Ahmed Gaïd Salah – sans se soucier réellement de susciter une vraie adhésion. Le verrouillage médiatique et la répression visant les activistes du Hirak ne pouvaient, c’est le moins que l’on puisse dire, être considérés comme des gages d’un renouvellement de l’offre et encore moins à la conclusion d’un nouveau contrat social. 

Abstention et glaciation

Les récents changements introduits, par ordonnance, dans le code pénal sont perçus, non sans raison, comme un message de glaciation autoritaire. Même si des analystes chargent le Hirak de tous les maux, il convient de souligner que le pacifisme affirmé de celui-ci fixait sa propre limite en termes d’action et que les leviers étaient et sont  entre les mains du pouvoir. En limitant le « jeu » à une participation aux législatives dans une assemblée, toujours sans pouvoir, le régime signifiait qu’il n’entendait pas changer et qu’il se contentait de ravaler la façade. Le message a été reçu, les Algériens n’ont pas été nombreux à participer à la « fête électorale ».

 Il y avait pourtant une possibilité, une fois la présidentielle organisée, d’aller vers une vraie ouverture. Dans son texte intitulé « Hiatus, méprises et augures » publié en septembre 2020, Mouloud Hamrouche suggérait au pouvoir, dès lors que le verrou présidentiel était formellement pourvu, d’aller résolument vers une vraie ouverture et donc de trouver un compromis historique avec la société. Cette option n’a pas été retenue. Elle a même été combattue par l’accentuation de la répression..

La révision de la Constitution n’a pratiquement rien changé à l’architecture du pouvoir et ce n’est pas un hasard qu’elle ait donné lieu à un taux d’abstention record. C’était une occasion manquée de plus pour aller vers un changement ordonné et d’ouvrir le débat sur des questions concrètes. Il faut croire que la peur du changement continue d’être de mise au sein du pouvoir alors que l’immobilisme est le plus grand des dangers. 

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1 commentaire

  1. Comment oser dire que le taux de participation importe peu , alors que c’est le facteur primordiale d’une démocratie ? Si le pouvoir s’entête dans sa démarche , on risque de creuser un fossé entre  » l’élu  » et l’électeur. Il convient , au pouvoir, de revoir sa copie pour avoir des élections régionales et locales un peu plus crédibles , sinon on risque d’avoir des APW ou des APC sans élus.
    La meilleure approche c’est d’ouvrir toutes les portes du dialogue entre les politiciens de tout bords , un genre d’une conférence nationale de consensus qui dégagera une équipe qui présentera une plate forme de négociation au pouvoir . Cette conférence sera ouverte à tous les partis politiques , les représentants du hirak, les associations de la société civile ainsi qu’aux personnalités politiques et universitaires.
    Le CIP du club des pins pourrait ouvrir ses portes afin d’accueillir cette nouvelle lumière pour une véritable nouvelle Algérie.

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