Accord entre l’UE et le Royaume Uni sur le Brexit : ce qui va changer

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Accord entre l'UE et le Royaume Uni sur le Brexit : ce qui va changer
Accord entre l'UE et le Royaume Uni sur le Brexit : ce qui va changer
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Un accord trouvé une soirée de Noël ! Boris Johnson, Premier ministre britannique, a levé les deux bras en signe de victoire, ce jeudi 24 décembre 2020, pour annoncer l’accord avec l’Union européenne (UE) sur le post-Brexit. «Nous serons vos amis, vos alliés et votre premier marché», a-t-il lancé à l’adresse des Européens, les deux pouces en l’air.

« Même si nous quittons l’Union européenne, ce pays restera culturellement, émotionnellement, historiquement stratégiquement géographiquement lié à l’Europe », a-t-il ajouté. Officiellement, le Royaume Uni ne fait plus partie de l’Union européenne. Un référendum organisé en juin 2016 a tranché la question. Il a fallu quatre ans de négociations entre Londres et Bruxelles, perturbées ces derniers mois par la crise de Covid-19, pour signer un accord de libre-échange constitué de 2000 pages.

Le Français Michel Barnier, chef des négociateurs européens, a parlé d’un partenariat économique et social sans précédent entre les deux parties. « Il couvre les transports aérien et routier, l’énergie, la lutte contre le changement climatique et la pêche. Notre partenariat concerne également la recherche et l’innovation, la sûreté nucléaire, l’espace… », a-t-il déclaré au siège de la Commission européenne à Bruxelles.

L’Allemande Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a reconnu la difficulté des négociations. « Il fallait se battre pour cet accord. Il permettra d’éviter des perturbations majeures pour les travailleurs, les entreprises et les voyageurs après le 1 janvier (2021). Il protègera les intérêts européens. Et, cet accord est, je le crois, dans l’intérêt du Royaume Uni », a-t-elle soutenu qualifiant l’accord de « juste et équilibré ». 

Pour les Européens et pour les Britanniques, il y aura des changements après l’Accord du 24 décembre 2020.

Accord pénible sur la pêche

D’abord la pêche. Le 1 janvier 2021, le Royaume-Uni reprend le contrôle de ses eaux, considérées comme très poissonneuses. L’entente sur la pêche a été pénible à trouver. « Nous avons globalement assuré une base d’accès réciproque aux eaux et aux ressources avec une nouvelle répartition des quotas et des opportunités de pêche agréées entre la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen et le Premier ministre Johnson. État côtier indépendant, le Royaume Uni ne fait plus partie de la politique commune de la pêche. L’Union européenne sera présente à côté des pêcheurs européens pour les accompagner », a déclaré, en essayant d’être rassurant, Michel Barnier.

Les pêcheurs doivent renoncer progressivement à une part de leurs prises dans les eaux de la Grande-Bretagne estimée à 25 % après une période de transition qui s’achève en juin 2026. En valeur, les produits pêchés chaque année dans les eaux britanniques par les pêcheurs des pays membres de l’UE sont estimés à 650 millions d’euros. Les produits pêchés dans les eaux européennes par les pêcheurs britanniques sont évalués à 120 millions annuellement.

Le visa sera imposé aux européens

A partir du 1 octobre 2021, les citoyens européens doivent se munir d’un passeport pour entrer en Grande Bretagne. Le visa n’est pas exigé pour un séjour ne dépassant pas les trois mois. Michel Barnier a regretté que « l’ambition » en matière de mobilité des personnes ne soit pas « à la hauteur » des liens historiques entre l’UE et le Royaume Uni.

La circulation des travailleurs sera limitée. Les Européens doivent avoir un visa, soumis à un système de points, pour pouvoir travailler au Royaume Uni. Ce système concerne également les joueurs de football. Comme pour les sportifs asiatiques ou africains, les joueurs professionnels européens sont tenus d’avoir un permis de travail qui prend en compte le niveau de leur club d’origine et leur expérience internationale.

Londres a décidé de ne plus participer au programme d’échange d’étudiants Erasmus. Les jeunes européens voulant poursuivre des études dans les universités britanniques doivent obtenir un visa étudiant.

Accès au marché européen sans droits de douane

Point essentiel de l’Accord entre l’UE et Londres, la non-imposition de droits de douanes et de quotas pour les produits britanniques entrant dans le marché européen. « Tous les biens qui respectent les règles d’origine appropriée », est-il précisé.

Mais, l’accès aux frontières n’est pas totalement libre. Les transporteurs doivent faire des déclarations et présenter des certificats de conformité aux normes sanitaires et phytosanitaires européennes surtout pour les produits d’origine animale et pour les produits alimentaires.

Les transporteurs entrant en territoire britannique seront contrôlés aux frontières, doivent marquer un arrêt. Il n’y a pas encore d’accord sur les services y compris financiers malgré leur poids dans le PIB de l’économie britannique, gros exportateur de services vers le continent européen.

La politique étrangère « non négociable » pour Londres

« Dans le monde instable et incertain dans lequel nous vivons, nous regrettons que le gouvernement britannique n’ait pas voulu négocier-en tous cas pas pour le moment- un accord sur la politique étrangère, la défense et le développement », a déclaré le chef négociateur européen.

Un nouveau cadre sera établi concernant la coopération policière et judiciaire en vue de lutter contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme. L’adhésion de Londres à la Convention européenne des droits de l’homme sera nécessaire pour la mise en exécution de cette coopération.

Pour la période 2021-2027, Le Royaume uni continuera à participer à certains programmes de l’UE comme le programme de recherche et d’innovation « Horizon Europe ».

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