Le prononcé du verdict dans l’affaire Sovac a été reporté. Les délibérations se poursuivront jusqu’au 17 octobre suite à l’absence de plusieurs accusés à la séance de ce 10 octobre, a indiqué le juge.
Le verdict du procès en appel de l’homme d’affaire et président du groupe Sovac pour le montage et l’importation de véhicules, Mourad Oulmi, accusé de « blanchiment d’argent et incitation d’agents publics à exploiter leur influence », devait être rendu ce samedi. Plusieurs accusés ayant manqué à l’appel. La défense aussi, a constaté l’APS. Le juge a donc levé la séance en indiquant que les délibérations se poursuivront jusqu’au 17 octobre.
Outre l’ancien président directeur général du Crédit populaire algérien (CPA), Omar Boudiab et des cadres de cette banque et du ministère de l’Industrie, l’affaire implique aussi l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l’ancien ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi, et Khidher Oulmi (frère cadet de Mourad Oulmi).
Selon l’acte d’accusation, les enquêtes judiciaires ont révélé que le patron de Sovac, représentant de plusieurs marques, soit Volkswagen, Audi, Skoda et Seat, est l’auteur de transferts illégaux d’argents issus des avantages accordés dans le cadre des licences d’importations SKD et CKD, estimées à 6 256 milliards de centimes.
Les investigations ont également révélé que l’accusé dispose de 17 entreprises opérant dans la gestion immobilière et ce, grâce à la complicité de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, et du ministre de l’Industrie Abdelsalam Bouchouareb, en fuite à l’étranger et de Youcef Yousfi, qui lui ont accordé d’indus avantages. Ils sont ainsi accusés d »‘abus de fonction », « d’octroi d’indus avantages » et de « dilapidation des fonds publics ».
Pour rappel, le procureur général près la Cour d’Alger avait requis des peines de 15 et 12 ans de prison ferme respectivement contre Mourad Oulmi, patron du groupe Sovac, et son frère Khidher.
Des peines de 15 ans de prison ferme à l’encontre d’Ahmed Ouyahia et de 10 ans de prison ferme contre Youcef Yousfi, assortie d’une amende de 2 millions de DA chacun, ont été également requises par la même juridiction. Le procureur avait aussi requis une peine de 3 ans de prison ferme avec une amende d’un million de DA contre Omar Boudiab et des cadres de la banque et de l’industrie, impliqués dans l’affaire.
Il a été aussi demandé la saisie des biens et le gel des activités des entreprises impliquées dans l’affaire et représentées dans le procès par des personnes morales avec une amende de 32 millions de DA pour chacune.
La défense du groupe Sovac avait rapporté des documents attestant que le groupe « répondait bel et bien à toutes les conditions exigées » pour exercer l’activité de montage automobile. « Au contraire, l’application à la lettre de la loi (décret N° 17-344 du 28 novembre 2017) aurait éliminé tous les opérateurs en exercice, à l’exception de Sovac Production et Renault Algérie Production ».