Ahmed Adimi regrette le peu d’intérêt accordé à l’oeuvre de l’Emir Abdelkader

1
Ahmed Adimi regrette le peu d'intérêt accordé à l'oeuvre de l'Emir Abdelkader
Google Actualites 24H Algerie

L’universitaire Ahmed Adimi a regretté que l’œuvre de l’Emir Abdelkader soit encore peu connue en Algérie.
« Je souhaite que les manuels et programmes scolaires donnent plus de place aux aspects humanitaires de la vie de l’Emir Abdelkader. Ce qu’on trouve jusqu’ici est la description sommaire de quelques batailles menées contre les français », a déclaré Ahmed Adimi, enseignant à l’École Nationale Supérieure de Journalisme et des Sciences de l’Information d’Alger (ESJ SI), lors d’une conférence organisée au Palais de la Culture Moufdi Zakaria d’Alger, à l’occasion du 138e anniversaire de la mort de l’Emir Abdelkader.


« Nous avons malheureusement réduit l’Emir Abdelkader à un cavalier portant une épée, figé dans une statue posée au centre d’Alger. Son nom a été donné à quelques établissements. Ailleurs, les symboles comme l’Emir Abdelkader sont célébrés comme des dieux », a appuyé l’universitaire.


Appel aux historiens algériens

Zohour Assia Boutaleb, secrétaire générale de la Fondation Emir Abdelkader, a, lors des débats,   appelé le ministère de l’Éducation à revoir les manuels scolaires de la matière histoire. « Les français Bruno Etienne et Charles André Julien ont écrit sur l’Emir Abdelkader. Ils ont rapporté parfois des faits incorrects, faux », a-t-elle relevé. L’anthropologue et sociologue  Bruno Etienne, qui a consacré plusieurs ouvrages à l’Algérie, est revenu dans son livre « Abdelkader » (paru en 1994) sur l’œuvre du fondateur de l’Etat algérien moderne.


« Je demande aux historiens algériens de réhabiliter l’Emir Abdelkader et d’écrire sur son riche parcours », a insisté Zohour Assia Boutaleb. Ahmed Adimi a relevé que les aspects humanitaires de l’Emir Abdelkader Ibn Mohieddine (1808-1883) ne sont pas mis en valeur.
Il rappelle que vers 1840, l’Emir Abdelkader avait adopté une charte sur le traitement des prisonniers de guerre : « Il avait chargé sa mère pour cuisiner elle-même pour les prisonniers. Il les avait autorisés à écrire à leurs familles et interdit le mauvais traitement. Cette charte existait bien avant la Convention de Genève (du 27 juillet 1929 relative au traitement des prisonniers de guerre) ».


L’Emir Abdelkader et la protection des chrétiens de Damas

Pour lui, la Convention de Genève n’a jamais été respectée par les armées dites modernes.
« Aujourd’hui, des armées des Etats évoquant les droits de l’homme se transforment en troupes sauvages sur d’autres terres. Elles n’ont eu aucune pitié lors de leurs interventions en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye, etc. Nous avons vu ce qui s’est passé dernièrement à Ghaza. Des maisons ont été bombardées avec leurs habitants à l’intérieur », a relevé Mohamed Adimi, lui-même ancien militaire.


Il a rappelé que le monde entier avait reconnu le rôle joué par l’Emir Abdelkader à Damas lorsqu’il avait protégé les chrétiens maronites. En juillet 1860, l’Emir Abdelkader, installé dans la capitale syrienne depuis 1855, s’interpose pour protéger les familles chrétiennes des attaques menées par les Druzes. Selon les historiens, il aurait sauvé plus de 1500 chrétiens d’une mort certaine. Aujourd’hui, plusieurs places, rues et boulevards portent le nom de l’Emir Abdelkader notamment à Mexico, Damas, Bordeaux et Caracas.


« Dix sept ans sur le dos de son cheval »

Ahmed Adimi est revenu également sur l’engagement militaire de celui qu’on considère comme le fondateur de l’Etat algérien moderne contre les occupants français. « L’Emir Abdelkader a posé les premiers fondements de l’armée algérienne moderne avec ses uniformes, ses grades, son organisation et ses programmes d’entraînement. Il aurait écrit le code de cette armée en une seule nuit, selon des documents », a-t-il noté.


Et de poursuivre : « l’homme n’était pas entraîné pour mener des batailles. Il était un homme de religion, un soufi qui lisait Ibn Arabi. Il se trouvait devant une armée française puissante.

En 1830, la France était un grande nation avec une armée entraînée et bien équipée. L’Emir Abdelkader, qui a formé rapidement une armée avec les enfants des tribus et sans moyens, était obligé de mener des batailles contre les soldats français. Il est resté dix sept ans sur le dos de son cheval pour gagner plusieurs batailles, freiné l’avancée des troupes françaises dans l’ouest algérien et forcé les généraux français à signer des trêves et reconnaître son leadership ».


« L’Emir Abdelkader n’a pas étudié la stratégie militaire »

Alors qu’il n’avait que 24 ans, l’Emir Abdelkader avait combattu les colonisateurs français à partir de 1832, deux ans après la chute d’Alger, pendant dix-sept ans en fédérant les tribus de l’ouest algérien.
L’Emir Abdelkader avait réussi à étendre son pouvoir jusqu’à Biskra et Constantine, vers l’Est, sans s’entendre avec Ahmed Bey, dernier bey de Constantine,  qui résistait aux troupes françaises.


« L’Emir Abdelkader n’a pas étudié la stratégie militaire dans des instituts ou des académies. Cette personnalité n’a pas d’égale dans le monde des XXI et XXème siècles. Il avait vendu les bijoux de son épouse et tout ce qu’il possédait pour financer la guerre et sauvegarder l’armée », a souligné Ahmed Adimi.


Lors du débat, les présents ont regretté l’absence de productions cinématographiques et télévisuelles sur l’œuvre de l’Emir Abdelkader. Quatre scénarios ont été écrits pour la production d’un long métrage sur l’Emir Abdelkader sans que le projet n’aboutisse. En 2013, Salem Brahimi a réalisé un documentaire sur l’œuvre de l’Emir Abdelkader. 

Article précédentRéouverture partielle de frontières: des ressortissants algériens protestent en France
Article suivantCoronavirus: 258 nouveaux cas et 5 décès en 24h en Algérie

1 commentaire

  1. Pourtant , en mars 1954, neuf hommes fondent le CRUA (Comité révolutionnaire d’unité et d’action). Ce mouvement déclenche la guerre d’indépendance algérienne. Neuf destins brisés par les évènements.
    Ils sont considérés comme les fondateurs de l’Algérie moderne. Le destin les a séparés et certains ne verront pas l’Algérie indépendante.
    Le premier à tomber est Mourad Didouche, surnommé Si Abdelkader. Ce fils de Kabylie tombe à l’âge de 27 ans lors de la bataille du douar Souadek, près de Constantine. Dans cette mort précoce, il est rejoint par deux compagnons : Mostefa Ben Boulaïd et Larbi Ben M’hidi. Le premier décède en 1956, à 39 ans, dans le maquis. Les circonstances de sa mort sont rapportées ainsi : il serait décédé suite à la détonation d’un poste de radio piégé par les parachutistes français. Larbi Ben M’hidi, lui, décède en 1957 à l’âge de 34 ans. Issu d’une famille rurale des Aurès, Ben M’hidi s’engage dans les scouts musulmans. Comptable dans le génie civil, son engagement politique est marqué par sa perception des massacres de Sétif en mai 1945. Il est arrêté en février 1957. Torturé, il refuse de livrer ses camarades. Le général Aussaresses finit par reconnaître, en 2007, qu’il l’a fait pendre, sans procès préalable.
    Ils ne sont donc plus que six en vie au moment où l’Algérie accède à l’indépendance en 1962. Des neuf, Ahmed Ben Bella prend le pouvoir en devenant le premier président de la République algérienne démocratique et populaire. Il a alors 46 ans. Cet ancien joueur de l’Olympique de Marseille a combattu aux côtés de la France durant la Seconde Guerre mondiale sous les ordres du général Juin puis de Lattre. Il est finalement décoré par de Gaulle de la médaille militaire. Une fois à la tête de l’État algérien, sa propension à cumuler tous les pouvoirs provoque son renversement par un coup d’État militaire, conduit par son dauphin, le colonel Boumediene, en juin 1965. Il connaît alors la prison jusqu’en juillet 1979, puis l’assignation à résidence et finalement l’exil en Suisse à partir de 1981.
    Krim Belkacem, surnommé le « Lion du Djebel ». Il parvient au fait de sa puissance lorsque se forme le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il signe les accords d’Évian. Mais les partisans de Ben Bella l’isolent en juillet 1962. Il prend lui aussi la route de l’exil. Le régime de Boumediene l’accuse d’avoir fomenté un attentat en avril 1967. Il est condamné à mort par contumace. Le 18 octobre 1970, le Lion du Djebel est retrouvé étranglé par sa cravate dans une chambre d’hôtel de Francfort, en Allemagne. Il allait avoir 48 ans. Réhabilité en 1984, sa dépouille rejoint le cimetière d’el Alia, à Alger, dans « le carré des martyres ».
    Mohamed Khider, originaire d’une famille modeste de Biskra, est assassiné en Espagne en 1967. Il avait été, lui aussi, contraint à l’exil après avoir eu des divergences avec Ben Bella. Un exil en Suisse, puis à Madrid. Le 4 janvier 1967, la police politique du régime de Boumediene lui envoie un ou plusieurs tueurs. Mohamed Khider était accusé, par Ben Bella puis par Boumediene, d’avoir détourné le trésor du FLN qu’il gérait en tant que secrétaire général du parti.
    Mohamed Boudiaf figurait parmi les fondateurs. Il s’engage dans la cause nationaliste après les massacres de Sétif en 1945. Opposé à Ben Bella – dont le régime l’avait condamné à mort en 1964 -, puis à tous les présidents qui ont suivi, son exil va durer 28 ans. Quand les militaires le rappellent en 1992, l’Algérie est en crise. Il apparaît comme un « homme neuf ». Il annonce vouloir lutter contre la corruption. Il est abattu, en public, cinq mois plus tard, lors d’une conférence des cadres dans la ville d’Annaba. L’auteur du meurtre, Lambarek Boumaarafi, est toujours en prison. Ses motivations n’ont pas été clairement établies…
    Exil également pour Hocine Aït Ahmed. Engagé dans la lutte pour l’indépendance dès l’âge de 16 ans, il dénonce le tournant autoritaire de la Constitution de l’Algérie indépendante. En créant le Front des forces socialistes en 1963, il brise la logique du parti unique. Arrêté en octobre 1964, il est condamné à mort, puis gracié. Il s’évade de prison le 1er mai 1966 et se réfugie en Suisse . Après 23 ans d’exil, Aït Ahmed rentre en Algérie en décembre 1989. Après moult péripéties, le FFS est finalement reconnu.
    À l’occasion de l’annulation du premier tour des élections législatives de 1991, Aït Ahmed met en garde contre le danger de voir les armes prendre le pas sur les urnes. Son parti organise, le 2 janvier 1992, la plus grande manifestation que la capitale ait connue depuis l’indépendance, avec pour credo « Ni État policier, ni République intégriste ».
    Le 2 février 1999, il est de nouveau en Algérie. Sa candidature à l’élection présidentielle est annoncée trois jours plus tard. Après une campagne électorale, menée à travers tout le pays, il se retire, le 14 avril, veille du scrutin, en compagnie de tous les autres candidats, pour dénoncer la fraude qui a déjà commencé et qui intronisera un président mal élu. Abdelaziz Bouteflika sera élu avec une forte majorité.
    Le 23 décembre 2015, Hocine Aït Ahmed meurt à Lausanne, en Suisse, à l’âge de 89 ans. Il est enterré le 1er janvier dans son village natal, conformément à ses dernières volontés, ses funérailles rassemblant près d’un million de personnes. Il était le dernier membre encore en vie des neuf « fils de la Toussaint », les chefs ayant déclenché la guerre d’Algérie , comme ayant ete fon dateurs de l Algerie moderne .
    Voila tou tes les zones d’ombre qje l’école ale rien ne dkit eneiger aux enfants pou qje nul n’oublié. .

Laisser un commentaire