Précédée par des critiques élogieuses en France – France Info évoquait “un thriller politique haletant dans l’Algérie d’aujourd’hui” – et servie par une “publicité” gratuite offerte par les médias publics algériens, la mini-série “Alger Confidentiel”, diffusée jeudi 17 février sur Arte, s’est avérée un bide.
Écrite par Abdel Raouf Dafri, scénariste et réalisateur français de cinéma et de télévision, auteur du film Un Prophète de Jacques Audiard, et réalisé par Frédéric Jardin, la série a suscité sur les réseaux sociaux algériens des commentaires moqueurs.
Au-delà des décors (Maroc) et de l’accent marocain d’une bonne partie des acteurs secondaires, le récit est censé évoquer un sombre complot mené par des jeunes officiers subalternes pour dégommer leur chef et détourner une livraison d’armes d’une entreprise allemande.
Ainsi un représentant d’une entreprise d’armement allemand et son garde-corps, allemand, sont enlevés dans une résidence protégée par l’Etat Algérien. Le chargé de la sécurité à l’ambassade allemande qui rentre de Tanger où il s’offrait une escapade amoureuse avec une Algérienne, juge d’instruction de son état, rentre à Alger et se met à enquêter. En Allemagne, une fonctionnaire essaie de mettre à plat le contrat d’armement et se fait menacer…
Ce qui était censé être un thriller politique “haletant” sombre vite dans les clichés et la caricature avec une histoire mal ficelée de bout en bout. “Cette série ne méritait pas la pub gratuite qui lui a été faite par les médias publics” pouvait-on lire dans certains commentaires sur les réseaux.
Et de fait, si une fiction n’est pas un documentaire – et peut donc être libre d’imaginer des scénarios les plus osés -, elle reste soumise à une exigence de vraisemblance d’autant qu’elle prétend se dérouler sur fond de background historique.
Le plus cocasse est que la série se termine par une manif du Hirak, comme si elle suggère que ce dernier est l’aboutissement du complot ourdi par le groupe à l’identité indéfinie. La seule chose que l’on retire que ce “Thriller” qui s’avère un film comique raté est qu’en l’absence de liberté et de possibilités de création, ce sont les autres qui écriront les récits de notre histoire…