À Alger, le forum «notre futur» interroge notre engagement environnemental

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Alger accueille du 3 au 5 février 2023, le forum « notre futur : dialogue Europe-Afrique », organisé par l’institut français d’Algérie. « Ensemble pour la nature » est le thème choisi pour ce forum qui a réuni des intervenants venus de plusieurs pays africains et européens.

Organisé par l’Institut Français, le forum « Notre Futur : dialogue Europe Afrique », est un cycle de forums qui donne suite au Nouveau Sommet Afrique-France qui s’est tenu le 8 octobre 2021 à Montpellier. Cette rencontre avait réuni des jeunes entrepreneurs, artistes, athlètes, étudiants, chercheurs africains avec la jeunesse française afin de discuter des défis et opportunités à relever pour refonder les liens franco-africains.

L’édition Algérienne s’est déroulée à Riad El Feth avec la participation d’associations, activistes, entrepreneurs écologiques, et bien d’autres intervenants qui ont apporté un éclairage sur les problématiques environnementales en Algérie et ailleurs. 

Faire connaitre les solutions environnementales

Plusieurs porteurs de projets  a impact social et environnemental  ont exposé au « village des solutions ». Dans leurs stands, ils expliquent au public l’origine naturelle des produits qu’ils exposent. Ils détaillent les étapes de fabrication qui préserve l’environnement, et avec un minimum de consommation d’énergie.

Saadeddine Khadidja est biologiste de formation et titulaire d’un master en infectiologie. Elle expose au village des solutions des détergents bio.

« Bioclean est une entreprise en phase de création. Nos détergents sont fabriqués à base d’huile d’olive. On fabrique du savon noir qui nous permet de faire du liquide pour la vaisselle et le linge et le nettoyant multiusage ».

Saadeddine Khadidja explique que la matière première est l’huile d’olive ce qui rend la fabrication un peu couteuse. Elle démontre aux personnes présentes à son stand les dangers des produits chimiques sur la santé de l’utilisateur et l’environnement.

« J’explique aux personnes qui sont venues se renseigner sur les produits Bioclean les dangers de l’exposition aux produits chimiques des détergents présents sur le marché. Je leur dis que l’argent dépensé dans les crèmes hydratantes et des traitement contre les allergies devrait plutôt être investi dans des produits qui préservent notre santé » souligne la biologiste.

Handy Bio est une société spécialisée dans l’extraction d’huile de figue de barbarie basée à Tiaret. Le processus de fabrique, selon les explications données aux visiteurs, est la presse à froid qui permet de produire avec un minimum de consommation d’énergie. Les déchets sont également valorisées et utilisés pour la fabrication de différents produits.

« Sur une tonne de figue de barbarie on extrait un litre d’huile ce qui nous laisse une quantité importante de déchets. Chez Handy iBio ces déchets vont nous permettre de fabriquer du jus, de la confiture, des produits cosmétiques, aliments de bétail et composté » explique-t-on.

Les visiteurs ont également pu découvrir un four solaire. Un jeune étudiant explique que le principe de ce four est de capturer les rayons de soleil grâce aux réflecteurs composés de bouts de verre, et de les rediriger vers l’ustensile de cuisine suspendu au-dessus du réflecteur. Cette méthode est une solution pour les régions enclavées.

Le forum « notre Futur » c’est aussi l’occasion de s’interroger sur notre part de responsabilité. Deux tables rondes ont été organisées afin de déterminer comment produire et consommer de manière rationnelle.

L’économie sociale et solidaire doit avoir un ancrage local

Les intervenants qui ont participé aux au forum s’accordent à dire que la sensibilisation ne doit pas être occasionnelle, mais doit s’inscrire dans la durée. Multiplier les actions, intégrer les différents acteurs de l’écosystème environnemental afin d’atteindre des objectifs sur le long terme.

Rachid Abidi, directeur du Lab’ess, un accélérateur d’innovation sociale en Tunisie, explique qu’il faut structurer l’économie sociale et solidaire.

« Il est nécessaire de se réunir régulièrement et de partager les pratiques, les expériences les outils et les méthodologies pour être des vis-à-vis sérieuse face au gouvernement. L’économie sociale et solidaire est une économie de proximité, donc il faut multiplier les actions locales ».

L’intervenant ajoute que l’accompagnement financier des idées et les projets ont impacté social et environnemental encourageront d’autres à entreprendre dans ce domaine.

Pour sa part Katia Abbad fondatrice de l’association de protection de l’environnement « Moreostrum », rappelle la responsabilité de chacun envers son environnement. Elle exhorte, qu’il ne faut plus attendre qu’une association ou collectifs initie des actions. Chacun doit s’approprier l’espace qu’il fréquente et veille à ce qu’il reste propre et accueillant, souligne-t-elle.

« Souvent des citoyens nous appellent pour nous demander de venir nettoyer des endroits sales prés de chez eux. On le fait seulement ce n’est pas notre rôle principal. Nous sommes là pour sensibiliser et apprendre aux autres les gestes écologiques » précise Katia Abbad.

Le rôle du citoyen dans la préservation de son environnement a été au cœur du débat. Les intervenants estiment que l’éducation à l’environnement doit se faire dès l’enfance. À travers des programmes éducatifs les enfants apprendront à devenir des observateurs conscients de ce que la nature leurs offres.

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