Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a répondu, ce ce lundi 2024, lors d’un discours prononcé à la clôture de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, aux attaques du porte-parole du gouvernement malien Abdoulaye Maiga contre l’Algérie, lancées à la même tribune.
Le colonel Abdoulaye Maïga, qui est également ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale du Mali, a eu recours des propos insultants en qualifiant deux responsables algériens « d’énergumènes ». »Le 31 juillet 2024, le ministre algérien des Affaires étrangères a déclaré que « la crise malienne n’avait pas besoin de solution militaire, c’est un conflit entre frères, la solution ne peut être que politique ». Au sujet de l’Accord d’Alger, il a affirmé qu’il a été bénéfique pour le Mali, sa souveraineté et son intégrité territoriale, s’en départir aura, en conséquent, un impact négatif sur tous les acquis. Le 26 août 2024, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU a déclaré, je cite, « ce matin, j’ai appris par les médias qu’un drone a effectué une frappe dans le nord du Mali tuant une vingtaine de civils. Ceux qui appuient sur la manette de ce drone n’ont de comptes à rendre à personne sur ces frappes ». De l’analyse des propos du premier, nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali. En effet, la nature de la solution déployée par les autorités maliennes ne concerne que les maliens », a lancé Abdoulaye Maïga.
Il a ajouté avec ironie que depuis la fin de l’Accord d’Alger, décidée d’une manière unilatérale par Bamako, le 25 janvier 2024, les maliens n’expriment qu’un seul vœu le concernant : « Que son âme repose en paix » !
« Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité » !«
M. Le ministre des Affaires étrangères, l’Accord (d’Alger) est bel et bien mort, vos incantations ne serviront pas à le ressusciter. Nul ne peut aimer le Mali plus que les maliens. Le Mali et son peuple ne seront pas des spectateurs face aux assauts et l’adversité. Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. Pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité. A bon entendeur tant pis », a-t-il menacé.
« Quant au représentant permanent algérien, en plus d’offrir le gîte et le couvert, certainement avec de succulent plats de Tchektchouka et de Chorba, à des terroristes et des renégats, son rôle d’estafette désorientée ne contribue guère à la promotion de relations de bon voisinage. De ses propos, il ressort des accusations graves et infondées. D’un part, la qualification de la nature civile des victimes à partir des médias est aventureuse et diffamatoire. Et, d’autre part, en affirmant que les opérateurs du drone n’ont de comptes à rendre à personne, il alimente une campagne de désinformation contre le Mali, tout en soutenant l’idée que les forces de défense et sécurité maliennes seraient incapables de piloter des drones », a affirmé le responsable malien.
Selon lui, Amar Bendjama a rejoint la tendance manipulatrice des droits pour « s’attaquer à l’armée malienne ». « Le Mali exige de ces deux énergumènes diplomatiques qu’ils cessent de rentrer dans l’Histoire à reculons. Manifestement, ils ignorent tout de l’Histoire des peuples frères du Mali et d’Algérie et de la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération, et certainement, de la géographie car ils considèrent à tort que le Mali est une wilaya, une province, algérienne », a-t-il lâché en répétant à trois reprises ces deux phrases.
« Impulsivité langagière futile et de bas étage »
D’après lui, l’attaque militaire à Tin Zaouatine, au nord du Mali, en août 2024, n’aurait que « des terroristes ». Selon plusieurs médias internationaux, l’attaque aurait provoqué la mort d’une vingtaine de civils.
Le chef de la diplomatie algérienne a réagi au discours d’Abdoulaye Maiga. « Un responsable d’un pays du voisinage a fait une déclaration en osant s’attaquer à mon pays avec des paroles indignes qui ne siéent nullement à cette auguste assemblée et auxquels il ne convient pas de rétorquer par l’impulsivité langagière futile et de bas étage. Mon pays ne répliquera à ce langage bas et impoli qu’avec un langage courtois et raffiné reflétant sa loyauté fidèle et sincère à ses liens ancrées avec les pays et les peuples de la région, des liens qu’aucun facteur conjoncturel passager ni ceux qui l’attisent ne sauraient impacter ni ébranler », a soutenu Ahmed Attaf.
Il a estimé que la situation dans la région du Sahel est vulnérable « du fait de l’exacerbation des troubles politiques, de la montée des risques terroristes, de l’explosion de la pauvreté et de l’absence de perspectives de développement durable, sans parler de l’aggravation du phénomène du changement climatique ».
Ahmed Attaf a réaffirmé la totale solidarité de l’Algérie avec l’ensemble des Etats et des peuples de la région sahélo-saharienne. « La sécurité, la stabilité et la prospérité de l’Algérie font partie intégrante de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité de son voisinage et de son espace d’appartenance africaine », a appuyé le chef de la diplomatie algérienne.