Alger regrette “profondément” le choix du recours à la violence au Niger

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L’Algérie regrette le choix pris par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de recourir à une intervention militaire au Niger.


Vendredi 18 août, les chefs d’état-major des armées ouest-africaines, réunis à Accra au Ghana, ont annoncé être “prêts” à intervenir “dès que l’ordre sera donné” au Niger pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, après le coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023.  “Le jour de l’intervention a aussi été fixé”, ont-ils précisé, sans détails, repris par les agences de presse.  


“A un moment ou l’intervention militaire au Niger se précise, l’Algérie regrette profondément que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée rétablissant pacifiquement l’ordre constitutionnel et démocratique dans ce pays frère et voisin”, déclare le ministère algérien des Affaires étrangères (MAE), dans un communiqué, publié ce samedi 19 août 2023.

“L’Algérie appelle toutes les parties à la retenue”

“Avant que l’irréparable ne soit commis, et avant que la région ne soit prise dans l’engrenage de la violence dont nul ne peut prédire les conséquences incalculables, l’Algérie appelle toutes les parties à la retenue, à la sagesse et à la raison qui toutes commandent de redonner résolument la plus haute priorité à l’option politique négociée à la crise constitutionnelle actuelle épargnant ainsi au Niger frère et à l’ensemble de la région des lendemains lourds de menaces et de périls dont notamment un regain de vigueur et d’agressivité du terrorisme et des autres formes de criminalité qui affectent gravement la région”, est-il ajouté.


Alger se dit convaincu “qu’une solution politique négociée” demeure encore possible au Niger. “Et que toutes les voies qui peuvent y conduire n’ont pas été empruntées et que toutes ces possibilités n’ont pas été épuisées”, est-il encore souligné dans le communiqué du MAE. Et d’ajouter :  “L’histoire de notre région enseigne abondamment que les interventions militaires ont été porteuses d’un surcroît de problèmes que de solutions et qu’elles ont été des facteurs supplémentaires d’affrontements et de déchirements plutôt que des sources de stabilité et de sécurité”.

“Une démonstration de force”

Selon la BBC, la CEDEAO entend faire “une démonstration de force” pour convaincre les militaires nigériens qu’elle était prête à mettre sa menace à exécution. “Le but ultime est d’essayer d’amener le général Abdourahmane Tchiani (le chef des putschistes) à la table du dialogue”, a précisé une source nigériane au média britannique.


Ce samedi 19 août, une délégation de la CEDEAO, conduite par l’ancien chef de l’État nigérian Abdulsalami Abubakar, a rencontré à Niamey le président Mohamed Bazoum, maintenu en résidence surveillée, privé d’électricité. “Le président Bazoum a le moral”, a précisé une source, citée par l’AFP. “Cette mission de l’institution communautaire a entrepris une opération de médiation pour trouver avec les nouvelles autorités du pays des voies et moyens devant conduire à l’allègement ou la levée de ces sanctions”, a indiqué, pour sa part, l’Agence nigérienne de presse  (ANP).

Les partisans de Bazoum ont sollicité une intervention militaire de la France

Vendredi 18 août, des centaines de partisans du nouveau pouvoir au Niger se sont rassemblés  près d’une base militaire française dans la banlieue de Niamey pour protester contre les sanctions imposées à leur pays et contre le projet de la CEDEAO d’intervenir militairement dans leur pays. Un projet soutenu par la France.


Selon le quotidien français Le Monde, des proches du chef de l’Etat nigérien Mohamed Bazoum avaient demandé à Paris d’intervenir militairement, fin juillet, pour mettre fin au putsch du général Tiani.


 “Le Monde est en mesure de confirmer qu’une demande d’intervention a été adressée aux Français présents à Niamey dans les heures qui ont suivi le coup d’Etat du chef de la garde présidentielle, et que cette requête a été sérieusement considérée”, écrit le journal.
“Dans sa ligne de conduite allant dans le sens de la recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger, la France, avec la complicité de certains Nigériens, a tenu une réunion à l’état-major de la garde nationale du Niger, pour obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires », a annoncé, le 30 juillet 2023, le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole des militaires qui ont renversé le président Bazoum.

Washington plaide en faveur “d’une solution diplomatique” au Niger

Selon Le Monde, Hassoumi Massaoudou, ministre des Affaires étrangères de Mohamed Bazoum agissant en tant que Premier ministre par intérim, a signé un document qui « autorise le partenaire français à effectuer des frappes au sein du palais présidentiel afin de libérer le président de la République du Niger pris en otage”.


Par ailleurs, le département d’Etat américain a annoncé, ce samedi 19 août, l’arrivée à Niamey de Kathleen FitzGibbon pour diriger la mission diplomatique des Etats Unis au Niger. “En raison de la crise politique actuelle au Niger, l’ambassadrice FitzGibbon ne présentera pas officiellement ses lettres de créance. Son arrivée n’indique pas un changement de notre position politique, mais répond au besoin d’une direction de haut niveau de notre mission à un moment difficile. Sa mission diplomatique consistera à plaider en faveur d’une solution diplomatique qui préserve l’ordre constitutionnel au Niger et de la libération immédiate du président Bazoum, de sa famille et de toutes les personnes détenues illégalement”, est-il indiqué dans un communiqué.


Washington se dit déterminé à travailler avec ses partenaires africains, notamment la CEDEAO, “pour promouvoir la sécurité, la stabilité, la gouvernance démocratique et l’Etat de droit au Sahel”

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