Dans l’écrin majestueux de l’Opéra d’Alger Boualem Bessaïh, une conférence de presse a donné le coup d’envoi de la 14ᵉ édition du Festival culturel international de musique symphonique, qui se tiendra du 17 au 24 avril 2025. Sous le haut patronage du ministère de la Culture et des Arts, Zouhir Bellalou, cet événement s’annonce comme une célébration vibrante de l’universalité artistique, un moment où la musique, langage intemporel, tisse des liens entre les peuples dans un monde en quête d’harmonie.
Devant un parterre d’ambassadeurs, de représentants diplomatiques, de musiciens et de journalistes, Abdelkader Bouazzara, commissaire du festival, a ouvert la conférence avec des mots empreints de cœur : « Pendant une semaine, Alger deviendra la capitale mondiale de la musique symphonique. Cette fête, vous l’avez façonnée, journalistes et artistes, avec une passion et une authenticité qui honorent notre nation. » Sa voix, portée par une ferveur communicative, a donné le ton d’une édition qui promet d’être mémorable.
Le Venezuela à l’honneur
Depuis sa création en 2009, ce festival est un carrefour des cultures, et cette année ne fait pas exception. Dix-sept nations venues d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique se réuniront pour partager leur patrimoine musical. Un hommage particulier sera rendu au Venezuela, désigné invité d’honneur, avec une délégation de 65 musiciens qui se produiront en fusion avec l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger. « Le Venezuela est une terre où la musique symphonique, le chant lyrique et le rock s’épanouissent avec éclat. Les accueillir est un privilège immense », a déclaré Bouazzara, tout en saluant la présence des représentants diplomatiques d’Autriche, de Pologne, de France, d’Allemagne, du Mexique et de la République tchèque, témoins de cette communion artistique.
Gabriel Torre Alba, chargé d’affaires de l’ambassade du Venezuela, a pris la parole avec une émotion palpable : « Être ici, à Alger, en tant qu’invité d’honneur, est une immense fierté, d’autant que nous célébrons cette année le cinquantième anniversaire de notre orchestre symphonique. » Il a évoqué les 1 200 000 musiciens que compte son pays, soulignant le rôle transformateur de la musique : « Elle a offert à plus d’un million de jeunes une voie d’épanouissement, les guidant vers l’art et la création, loin des sentiers obscurs. » Ses mots ont résonné comme une ode à la puissance unificatrice de la musique et son pouvoir de canaliser les énergies positives.
Une ouverture en grandes pompes
La soirée d’ouverture, prévue le jeudi 17 avril à 19h, s’annonce comme un voyage musical d’une richesse exceptionnelle. Le maestro Lotfi Saïdi, figure emblématique du festival, dirigera aux côtés de deux chefs d’orchestre de renom : l’Algérienne Zahia Ziouani et le Vénézuélien Enluis Montes. Le programme, soigneusement orchestré, offrira un répertoire éclectique, mêlant des chefs-d’œuvre classiques comme l’ouverture de Guillaume Tell et La pie voleuse de Rossini à des pièces empreintes de symbolisme. Un hommage émouvant au peuple palestinien sera rendu avec Zahrat el-Madaen, interprété par la voix envoûtante de Nada Rayhane. Les spectateurs seront également transportés par la Danse n°2 d’Arturo Márquez, Suspiros de España d’Alvarez et Tambor de Granaderos de Chapi, des œuvres qui célèbrent la diversité des héritages musicaux.
Les jeunes talents algériens Sirine Khiari et Bilal Sahraoui offriront un moment de grâce avec un duo de Verdi, tandis que Aires de Venezuela, dirigé par Enluis Montes, et L’Amour sorcier de Manuel De Falla, emporteront le public dans un tourbillon d’émotions. La grande Lamia, figure incontournable de la scène musicale algérienne, touchera les cœurs avec deux titres emblématiques, avant que la soirée ne s’achève sur Djurdjura, une œuvre du regretté maestro Abdelouahab Salim, véritable hommage à la richesse culturelle de l’Algérie.
Symphonies extramuros
Le festival s’étendra au-delà des murs de l’Opéra d’Alger pour aller à la rencontre d’un public plus large. Quatre soirées d’exception seront organisées au théâtre d’Oran, portées par les orchestres du Venezuela et de Russie, tandis que la Maison de la Culture de Koléa accueillera l’orchestre syrien, dirigé par le talentueux chef Missak Baghboudarian. Ces initiatives témoignent de l’engagement des organisateurs à faire de la musique symphonique un patrimoine accessible à tous les Algériens.
En clôturant la conférence, Abdelkader Bouazzara a résumé l’esprit de cette 14ᵉ édition : « Ce festival est une célébration, mais aussi un acte de mémoire, de fraternité et d’espoir. » Il a rendu un vibrant hommage aux artistes, techniciens, journalistes et diplomates qui, par leur dévouement, permettent à l’Algérie de rayonner sur la scène internationale. À travers cette semaine de musique, Alger s’apprête à devenir un carrefour où les âmes vibrent à l’unisson, portées par la magie des symphonies.