L’Algérie condamne l’assassinat « odieux » de Sidi Brahim Ould Sidati au Mali

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L’Algérie condamne l'assassinat "odieux" de Sidi Brahim Ould Sidati au Mali
L’Algérie condamne l'assassinat "odieux" de Sidi Brahim Ould Sidati au Mali
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L’Algérie condamne « avec la plus grande fermeté le crime odieux » perpétré à l’encontre de Sidi Brahim Ould Sidati, « homme de consensus, qui a joué un rôle clé et déterminant dans les négociations et la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ce « crime constitue une tentative de sabordage du processus en cours de consolidation des Institutions du Mali, en cette période de transition et des efforts consentis pour la mise en œuvre de l’accord de paix et la préservation de l’unité de ce pays frère », lit-on.

« L’Algérie appelle à la mobilisation de tous les moyens nécessaires pour arrêter et traduire en justice les auteurs de ce crime impardonnable, et dévoiler leurs soutiens extérieurs dont les desseins sont contrariés par les efforts de stabilisation du Mali frère et sa volonté d’une transition apaisée, porteuse de perspectives prometteuses », poursuit le MAE.

« En cette pénible circonstance, l’Algérie présente ses sincères condoléances à la famille du défunt et réaffirme son appui indéfectible à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation qui demeure le cadre idoine pour la consolidation du retour définitif et durable de la stabilité au Mali, pays voisin avec lequel notre pays entretient des relations séculaires de fraternité, de solidarité et de bon voisinage », conclut le communiqué.

Sidi Brahim Ould Sidati, âgé d’une soixantaine d’années, a été pris pour cible par des inconnus à la sortie de la mosquée non loin de son domicile dans la capitale. L’annonce de sa mort a été faite par Almou Ag Mohamed, porte-parole de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance composée essentiellement d’anciens groupes armés indépendantistes touaregs et nationalistes arabes qui ont combattu les forces maliennes dans le nord à partir de 2012 avant de signer un accord de paix en 2015.

L’assassinat de Sidi Brahim Ould Sidati « fragilise » l’accord d’Alger

Le Premier ministre de transition Moctar Ouane a fait état de deux agresseurs. Ils ont pris la fuite et M. Ould Sidati a succombé à ses blessures au Golden Life American Hospital où il avait été admis.

Natif de Ber, dans la région de Tombouctou où il a été enseignant plusieurs années, Sidi Brahim Ould Sidati, s’est vite engagé pour la cause de l’Azawad. En 2012, il fonde le MAA. Le mouvement combattra les forces maliennes pour l’indépendance du nord du pays.

Depuis lors, il menait la délégation de la CMA qui négociait les termes de sa mise en œuvre. Sidi Brahim Ould Sidati a participé à tous les rounds de négociations depuis 2015. « Dès le début, il s’est investi dans la quête de la paix, ajoute Mohamed el-Maouloud Ramadane, porte-parole de la CMA. Aujourd’hui, nous sommes inquiets, car cette paix est fragile au Mali, un rien peut la déstabiliser. »

Son assassinat a suscité de vives condamnations.  La CMA a exigé dans un communiqué « la diligence d’une enquête indépendante et transparente bénéficiant d’un fort engagement des autorités de la transition mais également de l’implication des parties prenantes au processus de paix au Mali, notamment de la médiation internationale à travers la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) ».

Le gouvernement a « condamné cet acte abominable et regretté la perte d’un des acteurs importants du processus de paix au Mali ». Le communiqué précise qu' »une enquête sera diligentée pour faire la lumière sur les circonstances ainsi que sur les auteurs de cet acte qui seront identifiés, arrêtés et traduits en justice ».

Fin décembre, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) avait annoncé, dans un communiqué, son retrait « pur et simple » du processus de mise en place du Conseil national de la transition (CNT), assemblée législative qui remplace l’Assemblée nationale durant la période de transition mise en place par le Comité national pour le salut du peuple.

Selon un communiqué daté du vendredi 4 décembre, la coordination a jugé le quota qui leur a été alloué au sein du CNT « insignifiant, malgré tous les gages précédemment obtenus ».

Bah N’Daw a été nommé le 21 septembre président de transition au Mali pour une durée de 18 mois. Il est secondé du colonel Assimi Goïta, président du Conseil national du salut du peuple(CNSP) qui a remplacé le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), forcé à la démission le 18 août 2020.

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