L’Algérie entend construire un partenariat stratégique avec l’Espagne. « Entre nos deux pays, il y a une amitié exemplaire basée sur les principes et les valeurs communs et sur les intérêts réciproques », a déclaré, ce jeudi 8 octobre, le premier ministre Abdelaziz Djerad, à l’ouverture du Forum d’affaires algéro-espagnol, à l’hôtel El Aurassi, à Alger, en présence du chef de gouvernement d’Espagne, Pedro Sanchez, en visite officielle en Algérie.
Djerad a qualifié de dense le dialogue politique entre les deux pays. Selon lui, les économies de l’Algérie et de l’Espagne ont tous les moyens de dépasser la crise liée à la pandémie de Covid 19. « Cette crise est une opportunité pour développer d’autres formes de coopération et un partenariat adapté aux nouvelles exigences », a-t-il dit.
Il a précisé que le gouvernement algérien œuvre pour que l’économie algérienne s’intègre graduellement dans la chaîne des normes internationales, « à travers les échanges commerciaux, le partenariat et le transfert de technologies et d’expertises ».
« Les entreprises étrangères auront la liberté d’investir en Algérie »
« Mon pays propose de relancer les opérations de prospection et de production du gaz et du pétrole pour garantir des niveaux supérieurs d’exportation pour financer notre économie », a annoncé Djerad en évoquant un programme pour les énergies renouvelables dont l’énergie photoélectrique.
« Nous voulons que l’industrie espagnole, très active dans ce domaine, participe à l’exécution de ce programme », a-t-il dit. Il a parlé de la volonté des pouvoirs publics de développer le secteur des mines, des industries manufacturière et agroalimentaire, du tourisme, de l’économie de la connaissance, de l’habitat et des startups. Il a invité les entreprises espagnoles à investir dans ces secteurs avec leurs partenaires algériens.
« Nous encourageons les entreprises espagnoles à s’installer et à investir en Algérie après que nous ayons abandonné la règle de 51/49. Les entreprises étrangères auront la liberté d’investir en Algérie et auront les mêmes droits et avantages que les entreprises nationales(…) Au niveau du marché algérien, elles trouveront toutes les conditions de croissance et de prospérité », a précisé le Premier ministre. Il a souligné l’intérêt qu’accorde le gouvernement au développement des PME/PMI où il existe aussi des possibilités de partenariat avec la partie espagnole.
« L’Algérie est parmi les pays sur lesquels nous parions »
Pedro Sanchez a évoqué les répercussions négatives de la pandémie de Covid 19,sur l’économie espagnole notamment le secteur du tourisme. « Nous avons consacré un plan de 200 milliards d’euros pour riposter à la crise sanitaire et appuyer les secteurs économiques », a-t-il dit lors d’une intervention dans le même forum. Selon lui, l’Espagne et l’Algérie sont des alliés stratégiques sur le plan économique et culturel.
« L’Algérie est parmi les pays sur lesquels nous parions sur le moyen et long terme surtout que l’Algérie a une forte présence au Maghreb et en Afrique. En valeur, les échanges commerciaux entre les deux pays dépassent les trois milliards de dollars. On peut faire plus d’autant plus qu’il existe des opportunités d’investissement entre les deux pays dans les secteurs de l’énergie, du numérique, de l’agroalimentaire, de la défense, des technologies de communication, des énergies renouvelables et du traitement de déchets et de l’eau », a-t-il détaillé avant d’ajouter : « Il y a aussi les secteurs de la santé et des médicaments qui ont pris beaucoup d’importance en raison de la crise actuelle de Covid 19. Nous pouvons renforcer également notre coopération dans les domaines de l’ingénierie et du consulting ».
Pedro Sanchez a défendu les entreprises espagnoles actives en Algérie en mettant en valeur leur compétitivité, leur expérience, leur « bonne réputation » sur le plan international.
Augmenter le volume des exportations
« Les entreprises espagnoles sont prêtes à contribuer aux efforts de relance de l’économie algérienne. Il faut aussi qu’il ait un certain équilibre dans les échanges comme cela est permis par l’Accord d’association avec l’Union européenne. Cela nous permettra d’aller vers un développement durable sur une base solide », a-t-il ajouté.
La crise sanitaire mondiale liée à la Covid et ses retombées sur l’économie doit, selon lui, ouvrir la voie à des alliances solides pour booster les investissements et augmenter le volume des exportations. « Notre coopération doit être à la hauteur des défis auxquels nous faisons face », a-t-il noté.
Un mémorandum de coopération dans le domaine de l’environnement a été signé par les deux pays en marge du Forum qui a regroupé une cinquantaine d’entreprises.