La diplomatie est renvoyée au placard. C’est le sens que peut prendre la déclaration lue par le ministre des Affaires étrangères algérien. Peut-être lui-même conscient de cette marginalisation de son domaine d’activité, s’est-il cru obliger de rappeler la paternité de la décision de rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Ainsi, sont cités dans l’ordre, le Haut Conseil de Sécurité (HCS), le Président de la République avec ses attributions militaires et enfin le gouvernement. Est-ce le signe d’un malaise ? La rupture des relations diplomatiques est toujours l’expression d’une défaite de la diplomatie.
Le texte lu par le ministre des Affaires étrangères ne sera certainement pas retenu comme modèle dans les écoles de la diplomatie. Le rappel de tous ce qui sépare l’Algérie et le Maroc depuis l’Indépendance algérienne ne relève pas de l’art diplomatique. À s’inscrire dans sa logique, l’Algérie n’aurait jamais dû entretenir des relations diplomatiques avec son voisin.
Dans l’énumération des griefs imputés au Maroc, il ne manquait plus que la volteface du Roi du Maroc dont pâtit le combat de l’Émir Abdelkader contre l’occupant français. On peut comprendre le dépit des autorités algériennes face « aux gestes hostiles et aux provocations marocaines ». La diplomatie quant à elle, toujours soucieuse des relations d’État à État, s’appuie sur tout ce qui peut constituer le noyau de relations ultérieures.
Dans le conflit qui l’oppose au Maroc, l’État algérien multiplie les gestes défensifs qui ne lui valent pas la sympathie des États qui s’inscrivent dans l’esprit de la Charte des Nations unies. La Charte de San Francisco proclame en effet la résolution des peuples des Nations Unies « à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage ».
Certes, le Maroc n’est pas un modèle de fidélité à ce principe. Mais c’est l’État algérien qui ferme les frontières terrestres, rompt les relations diplomatiques et montre de la tiédeur dans les relations commerciales. Ces mesures pourraient être couronnées par une déclaration de guerre. Il est à espérer que la sagesse l’emporte et que notre Région soit épargnée. Il y va de notre propre intérêt. Aucun motif de politique intérieure ne peut justifier l’exposition de notre pays à une guerre dévastatrice. Il faut raison garder.
Au total, ni guerre ni paix ne peut constituer un statut bénéfique durable pour les relations entre nos pays. Il est grand temps que la diplomatie reprenne ses droits. L’actuel ministre des Affaires étrangères est présenté comme un diplomate chevronné. C’est au pied du mur qu’on juge un maçon. Saura-t-il reprendre l’initiative et rappeler à ses partenaires dans le pouvoir cet adage : « À chacun son métier et les vaches seront bien gardées ».
[…] confrontation avec l’État marocain ne peut laisser indifférent. Les effets de politique intérieure sont perceptibles. Les forces […]
[…] travers les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui y croient ou l’espèrent. La diplomatie algérienne, c’est comme une équipe nationale. On oublie ses problèmes internes pour sublimer […]